Drôle d’oiseau

Repas aux gorges de SpiloncaAu détour d’une promenade en voiture avec mon très cher père, nous avons entendu parler d’une randonnée “à ne pas manquer” dans les environs de Porto. Plus exactement dans les environs d’Otta, Porto étant la marine d’Otta. C’est d’ailleurs très fréquent ici, les villages ont leur “hameau de bord de mer”, appelé marine, qui est bien souvent plus connu que le village lui-même. Un peu à l’aveuglette et pleins de bonne volonté, nous nous sommes dirigés vers Otta en quête de cette randonnée dont nous n’avions ni le nom ni une idée précise du point de départ…
Finalement, après une demi-heure de route de montagne, un petit panneau nous indique les gorges de Spilonca à quelques kilomètres du village. Ne sachant trop où nous allions, nous avons bifurqué vers ces gorges et avons décidé de les emprunter.
Armé de mes chaussures de marche à toute épreuve, de mon sac à dos (avec de l’eau dans mon thermos!) et de mon tout nouveau laguiole  “made in China” nous voilà en marche sur le pont génois, départ de la randonnée, papa en tête affichant fièrement son T-shirt “space-montain” et sa casquette “Mercedes-Benz”. Mais voilà qu’au bout du pont, un choix s’offre à nous… dur dur de réfléchir lorsqu’on est en vacances! Soit par la gauche, vers les gorges de Lonca, soit par la droite vers celle de Spilonca… Le panneau sur la route indiquait Spilonca? Alors go pour Spilonca!

Au fur et à mesure de notre ascension, je me suis rendu compte que nous devions être les seuls pumataghji ( “mangeurs de tomates” ou plus simplement “touristes”) à ne pas connaître cette randonnée, mais certainement pas les seuls à venir la faire ce jour-ci… Mais essayons de profiter du paysage, des odeurs et des sons qui nous entourent. Cet ancien sentier muletier, qui suit la rivière, lie le village d’Otta à celui d’Évisa et s’effectue en une petite heure et demie. À noter qu’il ne faut aujourd’hui pas beaucoup plus de temps pour relier ces deux villages par la route! Mis à part le bruit de l’eau en contrebas et les quelques panneaux de présentation des animaux à croiser mais que l’on ne croisera pas avec autant de monde, il est difficile d’apercevoir la montagne ou la rivière et il n’y a pas de point de vue remarquable. Le départ est donc décevant même si, de n’importe quel endroit, la montagne Corse reste splendide.

Puis finalement, nous arrivons à un magnifique pont génois pris d’assaut par une horde de finlandais qui testent toutes les manières possible de créer la plus originale des photos sans pour autant qu’on y voie trop le pont mais plutôt le gagnant du concours de coups de soleil qu’ils se sont lancés. Nous arrivons tout de même à nous trouver un coin au calme au bord de l’eau pour entamer notre sublime casse-croûte dont le bon souvenir se rappelle à nous depuis maintenant plusieurs dizaines de minutes : du pain frais, quelques tomates du jardin, un peu de fromage frais, de la saucisse et de la coppa – le bon repas du randonneur parisien!
Nous pensions être les seuls à apprécier notre mets, mais un invité surprise s’est présenté à la table (au rocher). Comme à chacune des randonnées que j’ai pu faire, une rencontre inattendue s’est produite : un geai s’est posé à quelques mètres de nous et nous faisait savoir par ses cris qu’un peu de charcuterie serait la bienvenue. Nous avons donc partagé notre repas avec cet oiseau qui est resté une bonne demi-heure à nos côtés, sage sur son arbre, redescendant chercher sa pitance d’un battement d’aile chaque fois que la faim le torturait.

C’est le sourire au visage que nous sommes rentrés, finalement heureux de cette petite randonnée pédestre où au final, comme tout le monde, nous avons profité de la rivière, des ruines génoises et des animaux pas si sauvages que ça.

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Faire une virée à deux…

Les vacances, il faut en profiter! Et avec papa, ce qui nous plaît, c’est la randonnée, pas celle où il faut transpirer et escalader pendant des heures, non non, mais plutôt celle où tout le monde va… celle où on transpire un peu, mais plus à cause de la chaleur que de l’exercice, celle où le panorama nous époustoufle, celle où on peut se faire plaisir tout en discutant entre père et fils.
C’est donc un après-midi de juillet que nous sommes partis vers les Calanques de Piana pour se rendre à “plein de panneaux sur le bord de la route!! Il y a plein de randonnées!!!”… mais oui papa, c’est ça… Au final, il y avait trois panneaux, deux pubs et un plan de la côte! Mais tout de même un départ pour une promenade, plus qu’une randonnée, sur la pointe du golfe de Porto. Trente minutes de promenade sous les bois pour refaire le monde avec son papa au milieu d’un paysage somptueux. En face, la plage de Porto, quelques yatchs qui mouillent dans le golfe et une vue imprenable sur la pointe opposée.
Les Calanques de Piana sont toutes de pierre rouge et parfois le vent et le sel ont découpé ces rochers en des formes proches de silhouettes animales, à chaque virage, à chaque coup d’oeil, on peut laisser gambader son imagination et s’inventer tout un monde nouveau et vivant dont les personnages ne sont que pierres et rochers sculptés.
Voici quelques photos de cette promenade fort agréable!

Promenade dominicale

sanguinairesAu lendemain de mon arrivée, l’envie déjà très forte de partir à l’aventure et à la découverte des sentiers battus se fait ressentir. Je décide, en bon touriste, de parcourir l’intégralité des pages de ce qui deviendra mon meilleur allié : le guide vert Michelin spécial Corse soigneusement déposé dans la voiture par papa. Ce dernier me rappelle quand même que j’aurais normalement tout le temps qu’il faudra pour faire le tour de la région dans les années à venir, et qu’en revanche lui repart demain et connaît un endroit qu’il voudrait bien revoir.

En bon fils je repose mon livre et nous voilà donc partis pour cette première aventure à la pointe de la Parata à l’extrémité du golfe d’Ajaccio : les îles Sanguinaires.

A peine la voiture garée, nous nous avançons sur le sentier qui fait le tour de la presqu’île. Tous nos sens sont en alerte, la beauté du paysage et l’odeur du maquis nous emportent dans nos pensées. Papa s’arrête un moment et contemple la tour génoise qui domine les rochers. C’est à peine si je l’entends murmurer…

« Figurez-vous une île… d’aspect farouche : le phare à une pointe, à l’autre une vieille tour génoise où, de mon temps vivait un aigle. En bas au bord de l’eau, un lazaret en ruine envahi de partout par les herbes ; puis des ravins, des maquis, de grandes roches, quelques chèvres sauvages, de petits chevaux corses gambadant, la crinière au vent ; enfin, là-haut, tout en haut, dans un tourbillon d’oiseaux de mer, la maison du phare avec sa plate-forme en maçonnerie blanche … »

… Je sors de mon envoûtement et me rends compte qu’il est en train de lire les extraits des lettres de mon moulin cités dans le guide Michelin.
Nous reprenons la marche, l’appareil photo en main, pour succomber aux mêmes désirs que les gens qui nous entourent : immortaliser ce que les mots ne peuvent décrire.
A vous d’apprécier.

L’odyssée (part two)

Donc reprenons… Une fois installés sur le bateau, nous décidons avec papa de regarder la terre s’éloigner en restant sur le pont mais là, très rapidement, il se remet à pleuvoir. Donc pour le quart d’heure nostalgie on repassera. La soirée se déroule calmement, bercés par une animation chants corses au bar puis par les annonces de la compagnie italienne: “Médamézéméssieubonzourrrrr” qui reviennent toutes les cinq minutes. Cela n’empêchera pas un sommeil de plomb.
Combat épique le lendemain pour récupérer la voiture et sortir du bateau. Il faut dire aussi que je suis un peu pschychorigide en ce qui concerne mon roadster et ce n’est pas la dame qui a voulu poser son sac sur ma voiture qui me contredira…

Café sur le port de Bastia, route jusqu’à Ponte-Leccia, pardon Ponte A Leccia, et là deux options: rejoindre Ajaccio, pardon Aiacciu, en passant par Corte, pardon Corti, (chemin le plus rapide), ou bien passer par toute la côte ouest. En bon psychopathes qui se respectent, nous choisissons bien entendu le chemin le plus long… Le reste en images… 

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L’odyssée (part one)

Autoroute sous la pluie
Autoroute sous la pluie

La pluie nous suit jusqu’à Lyon où nous nous arrêtons pour déjeuner. Après “Huggy les bons tuyaux”, “Papa les bons plans restos”. Grâce à son boulot, il a toutes les bonnes adresses, de quoi faire son propre guide! Papa, si tu me lis… Mais revenons à nos moutons. Donc arrêt à Lyon, remplissage de bedons affamés et provisions de quelques bouteilles de bon vin, du Julienas : vive papa!
Après nous avoir laissé le temps de faire nos emplettes, la pluie reprend dès que je me cale derrière le volant. Fidèle aux hommes du nord, elle nous accompagnera jusqu’à Cassis. Elle nous laisse le temps de prendre un café et de faire une balade sur le port mais le répit est de courte durée. Devinez quoi? Le trajet Cassis-Toulon se fait sous?… La?… pluie bien sûr.

Vous n’avez pas grand mérite si vous avez répondu, c’était couru d’avance.
Nous partîmes à deux, de Paris, et par un prompt renfort, nous nous vîmes, bah toujours deux en arrivant au port de toulon.
Heureusement. Vous commencez à y être habitués, la pluie s’arrête. Le temps d’aller avaler le Mac do de la dernière chance. Il n’y en pas en Corse. Est-ce vraiment un mal? Je reste dubitatif…
C’est l’estomac lesté que nous reprenons mon fidèle destrier (bleu). Oui j’ai le droit de faire dans le récit épique: c’est mon blog que diantre!
Il nous accompagne, le fier coursier (pour ceux qui suivent encore) vers notre nef qui se dresse bravement sur l’onde grêlée par l’orage… Again. Enfin le bateau de la Corsica ferries  quoi, dans lequel nous nous engoufrons, fourbus et heureux. Suite au prochain épisode…