Ponte Novu

Ponte-Novu
Ponte-Novu

Ponte-Novu est une commune de Haute-Corse, étape incontournable entre Bastia et Ajaccio. Sur la commune se trouve un pont génois reliant les deux rives du Golu à Ponte Novu. Ce pont est, pour beaucoup de corses, un symbole historique. Celui de la défaite de la république de Corse face aux soldats français et la fin de l’indépendance mais c’est surtout le symbole d’une résistance héroïque des troupes de Pasquale Paoli.

Si le pont a été le théâtre d’une terrible guerre en 1768, ce n’est qu’à la seconde guerre mondiale qu’il fut en partie détruit. Il est aujourd’hui coupé en deux à mi-parcours.

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Baignade à la Scala

Panneau au départ

L’été la tendance est plutôt farniente sur la plage ou sur la terrasse de la maison. Mais parfois, quand on a déjà passé un mois à bronzer aux mêmes endroits et bien on en cherche de nouveaux. Et le fruit de cette réflexion vient un peu comme ça : « Hum, et si j’allais rien faire là-bas ! ». Non loin du chat des sketchs de Gad Elmaleh.

Au mois d’août, j’ai ainsi pris la direction de la Scala di Santa Regina, dans le Niolu, pour une après-midi farniente aux bords des vasques de la rivière. Ces magnifiques gorges, aux airs de « petits canyons » américains, sont aujourd’hui praticables en voiture, mais à une certaine époque, seul un petit chemin muletier permettait de les traverser d’un bout à l’autre. Pour ne pas avoir mauvaise conscience d’avoir fait une heure de route juste pour faire bronzette, j’avais prévu de quoi marcher un peu et ne pas me baigner en bord de route.

Quand je dis « marcher un peu », je pèse mes mots… Une petite heure à peine sur le chemin qui surplombe la route, et la rivière encore plus bas, et me voilà arrivé à un magnifique pont génois au pied des escaliers de l’Ancienne Scala (comprendre l’ancien chemin creusé dans la montagne). A première vue, je suis seul, je savoure l’instant et m’installe tranquillement. Mais le profit est de courte de durée. Mr Bidochon, sa femme et ses trois gosses ont pensé que j’avais quand même trouvé l’endroit idéal pour poser sa serviette. Délicatement, pour ne pas TROP me sortir de mon sommeil mimé (technique accrue d’auto-défense), ils sont venus poser leurs affaires à un petit mètre de moi. Bien sûr, l’endroit appartient à tout le monde et ce n’est pas moi, « le français », qui vais commencer à m’attribuer les lieux. Mais quand même, il me semble que la rivière ne s’étend pas que sur 10 mètres carrés? D’ailleurs des vasques, il y en a tout le long…

Ils ont la force du nombre, alors après avoir abandonné d’essayer de profiter du coin et du calme environnants (enfin, en théorie) j’ai repris mon sac pour continuer le parcours et visiter les lieux. Et je dois le dire, j’ai été bien inspiré. Après la forte pente des escaliers, caché derrière les montagnes, de gros nuages bien chargés sont en approche. Après quelques clichés, j’ai pris le chemin du retour, retraversé le pont génois (avec l’envie de lâcher un rocher sur la famille en contrebas, mais bon, il faut savoir s’abstenir) direction la voiture. Une fois la porte fermée… les gouttes ont commencé à tomber.

C’est le sourire aux lèvres en pensant que mes colocataires de vasque allaient se tremper pour rejoindre la route  que j’ai pu rentrer après cette (toute de même) très bonne journée.

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Sentier de pierres et d’eau

Remarqué à l’occasion d’une autre sortie, le départ du chemin de pierres et d’eau m’avait fait de l’oeil et je m’étais promis de le suivre. Il débute face à la superbe église pisane de San Michele avant d’arriver au village de Murato que j’avais découverte en allant à la réputée ferme auberge de Campu di Monte.
Malgré le temps peu engageant, sandwichs en sac, je m’engage sur le sentier.
La promenade est bien agréable et permet de découvrir de magnifiques bâtisses anciennes ou modernes en pierres sèches. Dans le village même, lavoirs et fours se laissent découvrir au gré des pas. Plus loin, en retrouvant le maquis, le sentier emmène à une chapelle, une croix des quatre vents, un pont génois, une glacière (mais pas celle dans laquelle on garde la bière au frais).
Le retour peut se faire par un autre trajet qui passe par l’intérieur du village cette fois. Je croise l’église de l’Annonciation et le couvent qui servit de quartier général à Pascal Paoli. C’est également là qu’il fit battre monnaie.
Même si le temps a un peu écourté cette balade, mon dimanche a été bien employé avec ces quelques pas.

Je vous propose de lire en grand format les panneaux d’informations que l’on trouve tout au long de la promenade en cliquant sur les liens ci-dessous :
Présentation de la balade
Les fours / I forni
Le pagliaghju (maison de bergers)
La croix aux quatre vents / A croce de venture

Drôle d’oiseau

Repas aux gorges de SpiloncaAu détour d’une promenade en voiture avec mon très cher père, nous avons entendu parler d’une randonnée “à ne pas manquer” dans les environs de Porto. Plus exactement dans les environs d’Otta, Porto étant la marine d’Otta. C’est d’ailleurs très fréquent ici, les villages ont leur “hameau de bord de mer”, appelé marine, qui est bien souvent plus connu que le village lui-même. Un peu à l’aveuglette et pleins de bonne volonté, nous nous sommes dirigés vers Otta en quête de cette randonnée dont nous n’avions ni le nom ni une idée précise du point de départ…
Finalement, après une demi-heure de route de montagne, un petit panneau nous indique les gorges de Spilonca à quelques kilomètres du village. Ne sachant trop où nous allions, nous avons bifurqué vers ces gorges et avons décidé de les emprunter.
Armé de mes chaussures de marche à toute épreuve, de mon sac à dos (avec de l’eau dans mon thermos!) et de mon tout nouveau laguiole  “made in China” nous voilà en marche sur le pont génois, départ de la randonnée, papa en tête affichant fièrement son T-shirt “space-montain” et sa casquette “Mercedes-Benz”. Mais voilà qu’au bout du pont, un choix s’offre à nous… dur dur de réfléchir lorsqu’on est en vacances! Soit par la gauche, vers les gorges de Lonca, soit par la droite vers celle de Spilonca… Le panneau sur la route indiquait Spilonca? Alors go pour Spilonca!

Au fur et à mesure de notre ascension, je me suis rendu compte que nous devions être les seuls pumataghji ( “mangeurs de tomates” ou plus simplement “touristes”) à ne pas connaître cette randonnée, mais certainement pas les seuls à venir la faire ce jour-ci… Mais essayons de profiter du paysage, des odeurs et des sons qui nous entourent. Cet ancien sentier muletier, qui suit la rivière, lie le village d’Otta à celui d’Évisa et s’effectue en une petite heure et demie. À noter qu’il ne faut aujourd’hui pas beaucoup plus de temps pour relier ces deux villages par la route! Mis à part le bruit de l’eau en contrebas et les quelques panneaux de présentation des animaux à croiser mais que l’on ne croisera pas avec autant de monde, il est difficile d’apercevoir la montagne ou la rivière et il n’y a pas de point de vue remarquable. Le départ est donc décevant même si, de n’importe quel endroit, la montagne Corse reste splendide.

Puis finalement, nous arrivons à un magnifique pont génois pris d’assaut par une horde de finlandais qui testent toutes les manières possible de créer la plus originale des photos sans pour autant qu’on y voie trop le pont mais plutôt le gagnant du concours de coups de soleil qu’ils se sont lancés. Nous arrivons tout de même à nous trouver un coin au calme au bord de l’eau pour entamer notre sublime casse-croûte dont le bon souvenir se rappelle à nous depuis maintenant plusieurs dizaines de minutes : du pain frais, quelques tomates du jardin, un peu de fromage frais, de la saucisse et de la coppa – le bon repas du randonneur parisien!
Nous pensions être les seuls à apprécier notre mets, mais un invité surprise s’est présenté à la table (au rocher). Comme à chacune des randonnées que j’ai pu faire, une rencontre inattendue s’est produite : un geai s’est posé à quelques mètres de nous et nous faisait savoir par ses cris qu’un peu de charcuterie serait la bienvenue. Nous avons donc partagé notre repas avec cet oiseau qui est resté une bonne demi-heure à nos côtés, sage sur son arbre, redescendant chercher sa pitance d’un battement d’aile chaque fois que la faim le torturait.

C’est le sourire au visage que nous sommes rentrés, finalement heureux de cette petite randonnée pédestre où au final, comme tout le monde, nous avons profité de la rivière, des ruines génoises et des animaux pas si sauvages que ça.

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