Garre aux battues…

Entre deux gouttes de pluie, le soleil fait surface! Hop j’enfourche mon destrier et me cherche une destination pour me dégourdir les jambes au soleil. Direction le village de Pevani. Situé en flanc de montagne il donne une vue imprenable sur le golfe de Sagone et ses plages blanches; en arrière-plan, les montagnes enneigées. La description de la promenade n’est pas très claire dans mon guide mais la durée annoncée correspond au temps qu’il me reste avant que les premières étoiles pointent le bout de leur nez.

Seulement voilà, après cinq minutes de route carrossable… une barrière fermée et un grillage barbelé bloquent le passage. Je ne suis pas venu pour rien! Je saute la barrière et reprend ma route. Le paysage est étonnant, les collines sont remplies d’asphodèles. Dommage qu’elles ne soient pas en fleur, dans mon livre il est écrit qu’au printemps ces collines sont comme parsemées de neige… mais là elles sont plutôt parsemée d’épinards.

Au cours de mon parcours, comme toujours, j’ai pu faire de drôles de rencontres : tout d’abord un chasseur dans son 4×4 : assez rassurant alors que la chasse est terminée depuis deux semaines déjà. Plus tard c’est un cheval qui s’est écarté de mon chemin pour aller se coucher un peu plus loin sans jamais me quitter des yeux. Puis un groupe de bovins qui a dû s’enfuir du sentier après avoir longuement observé ma trajectoire avant de prendre une telle décision.

Je continue ma route et là, j’arrive à un nouveau grillage avec un petit panneau “chasse gardée”. Un peu inquiet, j’ouvre mon guide qui m’annonce : “sauter le grillage et continuer au milieu du maquis en descendant la colline. Plus bas vous rejoindrez un sentier…”. Euh? C’est une blague? Têtu comme une mule, j’enjambe le grillage, ou plutôt je saute par dessus sans trop réfléchir à comment le repasser au retour. Et là effectivement, il n’y a plus de chemin. Des traces de battue. Du maquis à perte de vue et en face un rocher en hauteur. Je me dirige vers le rocher dans l’idée de surplomber les entourages. Mais voilà après quelques mètres des coups de fusils se font entendre. Des chiens aboient en contrebas et j’entends les chasseurs hurler; Certainement des ordres pour les chiens ou les camarades.

Ayant un goût certain pour le fait d’être en vie et en bonne santé, je décide de ne rien risquer et de faire demi-tour. Les dates de chasse ne s’appliquent visiblement pas aux braconniers. Obliger de ramper pour repasser le grillage de barbelé, me voilà sur le chemin du retour où, de derrière les buissons, le troupeau de bovins continue à m’observer…

Vraiment bizarre cette promenade!

Étonnante méditerrannée

La mer tient une place de choix dans la culture Corse. Son importance est primordiale pour préserver la faune et la flore de l’île mais également pour nourrir toute sorte de légendes et inspirer les plus fins poètes Corses. On dit ici, que c’est l’eau de la méditerranée qui procure aux habitants de l’île leur joie de vivre et leurs talents, notamment artistiques, qui font la renommée de leurs traditions. Elle peut être reposante, apaisante, lorsqu’elle est calme et  limpide et qu’elle laisse échapper son doux chant en s’échouant sur le sable. Mais elle peut également être redoutable, déchaînée et emporter navires et marins ou encore mes claquettes quand je m’approche un peu trop près. Voici quelques images prises au hasard d’une rentrée de randonnée ou à la ville de Sagone, il ne faisait pas bon se baigner!

Au détour des Tours

Un des joyaux du patrimoine Corse. Les tours génoises, bâties entre 1530 et 1600 sont présentes sur tout le pourtour de l’île et sous des formes plus ou moins différentes. Aujourd’hui une soixantaine sont encore visibles dans leur quasi-intégralité alors que plus d’une centaine avait été construite par ce peuple de travailleurs de pierres qu’étaient les Génois.

Elles servaient autrefois à prévenir, grâce à un feu au sommet, de l’arrivée de navires hostiles. Chaque tour est visible d’au moins une autre tour. Ce qui permet de pouvoir toujours passer le message d’invasion éventuelle d’une tour à une autre.

J’ai été curieux de voir et pourquoi pas, de visiter ces vestiges d’un temps noble qui ont réveillé l’intérêt qui est le mien pour la guerre et les châteaux forts dont mes playmobils se rappellent encore… Je suis donc aller visiter certaines tours de la région dont voici quelques photos :

La tour de Capitellu
Sur la plage de Campo del Oro, juste en face de l’aéroport d’Ajaccio, la tour garde le golfe. C’est une des plus trapues, ce qui lui donne un air de “boudin” caché derrière les dunes de sable. Entourée de figuiers de barbarie en fleurs, d’oliviers ou encore de cactus, mais aussi, et c’est assez surprenant, de restes de bunkers qui datent de la dernière guerre. Ce site doit être vraiment stratégique!
La tour d’Isulella
Non loin de la précédente, cette tour se trouve entre Porticcio et la plage de Mare e Sol. Après une promenade d’une demi-heure, j’ai pu me retrouver au pied de cette tour logée au coeur d’une petite clairière de maquis. On peut voir que les Génois avaient tout prévu, un barbecue et quelques marches permettent de faire de ce site un parfait coin de pique-nique. A moins que tout cela n’ait été réalisé après sa restauration?
La tour de la Parata
Cette tour est située sur la pointe de la Parata tout au bout du golfe d’Ajaccio. Je l’avais déjà photographiée, mais au détour d’une promenade dominicale aux îles Sanguinaires, j’en ai profité pour reprendre quelques clichés de cet endroit magique.
La tour de Sagone
Au détour d’un virage à l’approche de Sagone, si vous venez de Cargèse, cette tour qui se dresse juste au dessus de la route nous présente une drôle de grimace. En montant vers elle, si l’on passe dans son dos, on peut voir que les marques du temps lui ont forgé un visage de pierre avec une étonnante expression d’étonnement. Étonnant non?!
La tour d’Omigna
Certainement une des plus belles promenade que j’ai été amené à faire. L’ascension vers cette tour, située sur une presque-île proche de Cargèse, se fait en une petite heure par un sentier de berger. En passant de décor en décor on aperçoit au loin la tour qui se rapproche, comme voguant sur les flots. Une fois à son pied, c’est Capu Rossu, la limite nord des calanques de Piana, que l’on distingue d’un côté et de l’autre, c’est le profil des îles Sanguinaires qui se dessine.
Belle surprise, de l’entrée, une sangle est pendue. Je me lance à l’aventure et escalade le versant sud de la tour et me retrouve à l’intérieur. Encore un petit effort et me voilà sur son toit. Une impression de grandeur, mais aussi de vertige, le vent souffle et il ne faudrait pas tomber! Au loin la mer à perte de vue. D’ici je vois tout, rien ne m’échappe. Pendant quelques minutes me voilà revenu six siècles en arrière, à guetter les navires qui pourraient se profiler dans les golfes qui m’entourent.

Panoramique de ce qu'on voit d'en haut

L’odyssée (part two)

Donc reprenons… Une fois installés sur le bateau, nous décidons avec papa de regarder la terre s’éloigner en restant sur le pont mais là, très rapidement, il se remet à pleuvoir. Donc pour le quart d’heure nostalgie on repassera. La soirée se déroule calmement, bercés par une animation chants corses au bar puis par les annonces de la compagnie italienne: “Médamézéméssieubonzourrrrr” qui reviennent toutes les cinq minutes. Cela n’empêchera pas un sommeil de plomb.
Combat épique le lendemain pour récupérer la voiture et sortir du bateau. Il faut dire aussi que je suis un peu pschychorigide en ce qui concerne mon roadster et ce n’est pas la dame qui a voulu poser son sac sur ma voiture qui me contredira…

Café sur le port de Bastia, route jusqu’à Ponte-Leccia, pardon Ponte A Leccia, et là deux options: rejoindre Ajaccio, pardon Aiacciu, en passant par Corte, pardon Corti, (chemin le plus rapide), ou bien passer par toute la côte ouest. En bon psychopathes qui se respectent, nous choisissons bien entendu le chemin le plus long… Le reste en images… 

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