Capu Rossu et la plage d’Arone

Tout ceux qui aiment la Corse, et qui ont eu la chance d’y passer quelques séjours farniente, connaissent l’immense falaise rougeâtre qui siège au sud de Piana. S’ils n’ont pas, pour la plupart, posé le pied sur son dos, ils ont au moins visité ses cavernes marines grâce aux différentes navettes qui le proposent.

Pour ma part je n’ai pas encore eu le plaisir de voir les cavernes. En revanche le sentier qui parcourt le Capu Rossu restera un moment dans mes souvenirs. Si de la mer, cette montagne de 331 mètres de haut est impressionnante et majestueuse, couronnée d’une tour génoise, bâtie (on imagine avec quelles difficultés) en 1608, du sommet le panorama vous laisse sans voix.

On a beau être en automne, la chaleur est toujours présente. La plus grande partie du sentier ne fait que descendre en longeant la rive sud de la presqu’île à travers un maquis ras. On passe devant d’anciennes bergeries en ruines jusqu’à un petit plateau où se trouve une grosse bâtisse restaurée et une aire de battage (aghja). C’est là que ça se corse (haha…). De ce point, le chemin grimpe assez raide au milieu des rochers rougeâtres. Seuls des cairns permettent de se guider. Mais la récompense est de taille, arrivé à la tour on profite d’un panorama exceptionnel. Des îles Sanguinaires, au sud, à la réserve de Scandola, au nord. Au milieu le golfe de Porto s’étend. J’ai de la chance, ce jour là, la mer est comme un lac, l’eau est d’un bleu profond et se lie avec le ciel dans l’horizon.

Je ne sais pas si c’est les odeurs que je dégage suite à cette rude montée, mais une vingtaine de corbeaux me tournent autour, je devrais peut-être redescendre…

Fin de la balade, il a fait très chaud et il est encore tôt, je rentrerais plus tard. Je reprends la voiture en direction de la plage d’Arone, toute proche. Il est difficile de trouver où se garer pour s’y rendre, mais le déplacement vaut le coup d’oeil. Une longue plage de sable blanc, des galets forment une bande tout le long de la plage sur les premiers centimètres dans l’eau. Ensuite la pente est douce et on a pied sur plusieurs dizaines de mètres.

De quoi se relaxer après la randonnée.

En vidéo… l’image n’est pas super, j’ai filmé avec l’appareil photo… mais bon…

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Sur la Punta Sant’Eliseu et sous les nuages….

Il y a déjà quelques semaines, nous avons eu quelques jours de mauvais temps. Par chance, c’est pile la semaine que j’avais sélectionnée pour mes vacances… Je ne me suis pas découragé pour autant, du moins presque pas. J’ai réussi à faire une unique randonnée où j’ai bien cru que j’allais prendre une nouvelle fois la pluie.

La Punta Sant’Eliseu, qui culmine à 1271 mètres, domine la vallée de la Gravona d’un côté et la vallée du Cruzzini de l’autre. Dans cette dernière se trouve le village de Sant’Eliseu, peut-être est-ce pour cela que ce sommet se nomme ainsi, allez savoir? Attention, il ne faut pas confondre, il existe également le Monte Sant’Eliseo, qui se trouve plus au nord. Pour se rendre à la Punta, il existe une multitude de parcours. Pour ma part je me suis rendu au col de Tartavellu du côté de Vero, village dont je vous ai déjà parlé. Juste en face de l’antenne qui se trouve au col, vous n’avez qu’à vous enfoncer dans les bois et à suivre le sentier qui est assez net.

Je vous laisse imaginer. Il faisait chaud, je me suis donc habillé léger. Seulement il a plu la veille… chaque fois que je devais passer entre deux arbustes, je finissais trempé… Bilan, ma carte et mon fidèle Guide Vert ont pris leur compte grâce à mon sublime sac à dos qui n’est plus du tout imperméable. Au moins, je sais à quoi ça sert maintenant.

La promenade commence sous de grands pins et arrive rapidement sur un flanc de montagne que l’on traverse dans un maquis assez haut. Puis on arrive à une clairière avant une forte côte qui nous mène à un premier sommet. La Punta di Tacchione à environ 1100 mètres. C’est à partir de cet endroit que le chemin se complique. Il faut suivre très précautionneusement les cairns pour pouvoir continuer, sans quoi vous allez vous risquer à un peu d’escalade.

Les nuages me gâchent un peu la vue et me cachent le soleil par moment, mais le panorama reste impressionnant. Après une petite demi-heure de forte grimpette dans les rochers (avec quelques passages d’escalade car j’ai mal suivi les cairns…) je suis arrivé sur l’arrête qui mène au sommet où se trouve visiblement une antenne relais et une station météo. Là haut on trouve également les ruines d’une ancienne chapelle romane San Eliséo. D’après des écrits du 16e siècle, la chapelle était en ruine et mesurait un peu plus de 12 mètres sur 6. Sans les nuages, on peut s’offrir au sommet, un panorama de Cargèse jusqu’à Capo di Muro, voire même apercevoir la Sardaigne au loin…

Je vous laisse avec mes photos, sous les nuages, de cette randonnée qui, sans nuages, doit être beaucoup plus époustouflante.

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Cargèse, la ville grecque

Cargèse est une petite ville de Corse du sud située sur la côte ouest. Elle est découpée et organisée autour d’un massif montagneux très abrupt, comme tous les villages des environs. Autrefois un petit port de pêche et de plaisance, Cargèse a été marquée par l’installation d’une colonie grecque au XVIIe siècle. La ville est donc influencée par deux civilisations et deux cultures différentes. On y trouve d’ailleurs, deux églises, l’une au rite latin, l’autre au rite byzantin, qui se font face. Symbole de la tolérance, ces deux églises possèdent chacune leur cour face à la mer.

Au détour des Tours

Un des joyaux du patrimoine Corse. Les tours génoises, bâties entre 1530 et 1600 sont présentes sur tout le pourtour de l’île et sous des formes plus ou moins différentes. Aujourd’hui une soixantaine sont encore visibles dans leur quasi-intégralité alors que plus d’une centaine avait été construite par ce peuple de travailleurs de pierres qu’étaient les Génois.

Elles servaient autrefois à prévenir, grâce à un feu au sommet, de l’arrivée de navires hostiles. Chaque tour est visible d’au moins une autre tour. Ce qui permet de pouvoir toujours passer le message d’invasion éventuelle d’une tour à une autre.

J’ai été curieux de voir et pourquoi pas, de visiter ces vestiges d’un temps noble qui ont réveillé l’intérêt qui est le mien pour la guerre et les châteaux forts dont mes playmobils se rappellent encore… Je suis donc aller visiter certaines tours de la région dont voici quelques photos :

La tour de Capitellu
Sur la plage de Campo del Oro, juste en face de l’aéroport d’Ajaccio, la tour garde le golfe. C’est une des plus trapues, ce qui lui donne un air de “boudin” caché derrière les dunes de sable. Entourée de figuiers de barbarie en fleurs, d’oliviers ou encore de cactus, mais aussi, et c’est assez surprenant, de restes de bunkers qui datent de la dernière guerre. Ce site doit être vraiment stratégique!
La tour d’Isulella
Non loin de la précédente, cette tour se trouve entre Porticcio et la plage de Mare e Sol. Après une promenade d’une demi-heure, j’ai pu me retrouver au pied de cette tour logée au coeur d’une petite clairière de maquis. On peut voir que les Génois avaient tout prévu, un barbecue et quelques marches permettent de faire de ce site un parfait coin de pique-nique. A moins que tout cela n’ait été réalisé après sa restauration?
La tour de la Parata
Cette tour est située sur la pointe de la Parata tout au bout du golfe d’Ajaccio. Je l’avais déjà photographiée, mais au détour d’une promenade dominicale aux îles Sanguinaires, j’en ai profité pour reprendre quelques clichés de cet endroit magique.
La tour de Sagone
Au détour d’un virage à l’approche de Sagone, si vous venez de Cargèse, cette tour qui se dresse juste au dessus de la route nous présente une drôle de grimace. En montant vers elle, si l’on passe dans son dos, on peut voir que les marques du temps lui ont forgé un visage de pierre avec une étonnante expression d’étonnement. Étonnant non?!
La tour d’Omigna
Certainement une des plus belles promenade que j’ai été amené à faire. L’ascension vers cette tour, située sur une presque-île proche de Cargèse, se fait en une petite heure par un sentier de berger. En passant de décor en décor on aperçoit au loin la tour qui se rapproche, comme voguant sur les flots. Une fois à son pied, c’est Capu Rossu, la limite nord des calanques de Piana, que l’on distingue d’un côté et de l’autre, c’est le profil des îles Sanguinaires qui se dessine.
Belle surprise, de l’entrée, une sangle est pendue. Je me lance à l’aventure et escalade le versant sud de la tour et me retrouve à l’intérieur. Encore un petit effort et me voilà sur son toit. Une impression de grandeur, mais aussi de vertige, le vent souffle et il ne faudrait pas tomber! Au loin la mer à perte de vue. D’ici je vois tout, rien ne m’échappe. Pendant quelques minutes me voilà revenu six siècles en arrière, à guetter les navires qui pourraient se profiler dans les golfes qui m’entourent.

Panoramique de ce qu'on voit d'en haut

L’odyssée (part two)

Donc reprenons… Une fois installés sur le bateau, nous décidons avec papa de regarder la terre s’éloigner en restant sur le pont mais là, très rapidement, il se remet à pleuvoir. Donc pour le quart d’heure nostalgie on repassera. La soirée se déroule calmement, bercés par une animation chants corses au bar puis par les annonces de la compagnie italienne: “Médamézéméssieubonzourrrrr” qui reviennent toutes les cinq minutes. Cela n’empêchera pas un sommeil de plomb.
Combat épique le lendemain pour récupérer la voiture et sortir du bateau. Il faut dire aussi que je suis un peu pschychorigide en ce qui concerne mon roadster et ce n’est pas la dame qui a voulu poser son sac sur ma voiture qui me contredira…

Café sur le port de Bastia, route jusqu’à Ponte-Leccia, pardon Ponte A Leccia, et là deux options: rejoindre Ajaccio, pardon Aiacciu, en passant par Corte, pardon Corti, (chemin le plus rapide), ou bien passer par toute la côte ouest. En bon psychopathes qui se respectent, nous choisissons bien entendu le chemin le plus long… Le reste en images… 

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