Santa Maria

Le chemin des douaniers est assez long pour permettre de nombreuses promenades. Cette fois-ci, je dépasse Macinaghju et je prends la piste qui mène à la belle plage de Tamarone.
Après avoir marché sur la plage, le chemin oscille entre le maquis, remonte plus dans l’intérieur des terres ou bien vous ramène encore vers la mer. Le parfum de l’immortelle, de la bruyère, de la myrte et de la lavande sauvage accompagne mes pas. Il est temps d’arriver aux îles de Finochjarola pour une pause contemplative des trois îlots qui servent de réserve naturelle aux oiseaux. Nous repartons car le but de la balade est la tour génoise de Sainte Marie, située un peu plus loin. Elle se laisse découvrir alors que l’on débouche sur les hauteurs. Le regard peut alors suivre la côte jusqu’à la pointe du cap corse et l’île de la Giraglia.
Avant de la rejoindre réellement, juste un petit détour pour découvrir un puits et la chapelle du même nom. Rencontre avec un troupeau de vaches. Le taureau nous fait comprendre qu’il est le seigneur des lieux et qu’il n’est pas question de déranger les petits veaux. Message reçu. Nous arpentons la plage et récoltons quelques pierres ponces avant d’arriver à la tour. Imposante, surprenante, elle se dresse les pieds dans l’eau et a la particularité d’être intacte côté terre et effondrée côté mer. le vert des pierres intérieures contraste avec le bleu profond de l’eau. La petite maison qui la jouxte donne envie de s’installer là, le temps d’un été. Mais il est temps de repartir et c’est ivre de soleil et de senteurs que je rebrousse chemin.

Petit tour à Nonza

Dans le Cap Corse, après Saint-Florent, il y a un village perché comme un nid d’aigle sur la falaise et qui domine une plage de galets noirs surmontée d’anciennes cultures de cédrats.

Le tout petit village de Nonza est un des plus anciens de l’île. En effet il a été découvert que ce site était déjà exploité à la préhistoire, puis plus tard par les romains et a perduré jusqu’à nos jours. Une tour génoise a été bâtie sur les restes d’un château (château des Avogari). Située au sommet d’une falaise de plus 100 mètres de haut, elle donne une vue imprenable sur le Golfe de Saint-Florent. Cette position fit du village un point stratégique tout au long de l’histoire de la Corse.

En contrebas, après avoir emprunté un escalier qui se fond avec les bords de la falaise, il est possible de visiter d’anciennes cultures de cédrats. Les agriculteurs s’étaient spécialisés dans la production de ce fruit et avaient découpé la montagne en parcelles où chacun avait sa maison, son réservoir d’eau et des plantations. Les ruelles et quelques ruines sont encore visibles mais la nature a repris sa place après l’abandon des cultures suite à une maladie qui tuait les arbres fruitiers. Au milieu de ces ruines se trouve une petite chapelle restaurée et dédiée à la Sainte-Julie, patronne de la Corse, qui aurait été martyrisée à cet endroit.

De ruelles en ruelles on arrive, tout en bas, sur une plage de galets noirs qui en réalité n’existait pas il y a encore une centaine d’années. Des carrières d’amiante étaient exploitées sur les communes alentours et cette plage s’est formée à partir des rebuts de celles-ci. Cependant il n’est pas conseillé de se baigner à cet endroit qui est réputé pour subir des vents très forts.

Profitons d’un rayon de soleil

Après une très grosse période orageuse, le soleil laissait enfin apparaître quelques rayons sur la région ajaccienne. Pour en profiter, direction les hauteurs de Porticcio où mon sublime Guide Vert m’a aimablement fait savoir qu’il existait une petite promenade à cheval sur un sentier national (Mare a Mare) d’où l’on pouvait rejoindre une ancienne tour de surveillance (encore!), appelée tour de Frasso, mais celle-ci a la particularité d’être carrée…

En route donc au départ du cimetière sur un sentier ravagé par la pluie qui semble assez difficile. Quelques gouttes de sueurs plus tard j’arrive sur une très grande clairière jointe d’un sentier carossable où trône une ancienne maison de berger retapée en (visiblement) maison de vacances. D’ici j’aperçois la tour sur les hauteurs qui me nargue.

Finalement j’arrive en dessous, un peu de hors piste et me voilà à son pied. Elle a en fait été construite sur un énorme rocher qui surplombe tout le flanc de la montagne. De là je peux tout admirer et c’est après un casse croute et une petite sieste que je reprends la route pour le retour.

Dans le secteur de la Parata

La Parata, mais si, souvenez-vous, c’est la pointe nord du golfe d’Ajaccio. Là où se trouvent les îles Sanguinaires. Juste avant la presqu’île dominée par la tour de la Parata, on remarque sur la droite, depuis la route, un petit sentier qui s’éloigne sur le versant opposé de celui d’Ajaccio. Curiosité oblige, j’ai été suivre ce sentier. Visiblement très pratiqué, ce chemin amène tout d’abord à des sortes de cabanes ou maisons faites de matériaux récupérés par-ci par-là et qui servent de cabanon de plage à leurs propriétaires. Car en effet, si l’on s’attarde un minimum sur le décor qui nous entoure, on découvre rapidement qu’il n’y a aucune habitation ou même un semblant de civilisation (mis à part le sentier et ces deux ou trois cabanes) dans les parages.
Je trouve cela très fort, vous connaissez beaucoup de villes, aussi grosse et importante qu’Ajaccio (capitale de Corse-du-Sud), ou après deux minutes de trajet en voiture, on peut se retrouver dans un milieu totalement sauvage! Impressionné, je reprends mon chemin. Entre chaque sommet, une corniche perchée à soixante dix mètres au-dessus de la mer qui ce jour là, était assez agitée. Ce qui donnait un air très agréable à ma petite excursion. Je suis seul, personne n’emprunte donc ce sentier? Tant mieux, je peux profiter de la douceur du soleil, m’asseoir un peu, au bout d’une corniche. Seul face à la mer qui s’écrase contre les rochers sous mes pieds. En cet instant inoubliable et avec cette impression d’être infiniment petit, c’est avec délectation que je savoure de mon sandwich Comté/Beurre/pain de seigle.

Finalement, j’arrive à un sommet. La pente est très abrupte. En dessous, toujours la mer mais de l’autre côté, c’est une plage que j’aperçois. Cernée par un petit village de quelques privilégiés vivant au milieu de nulle part. Et pourtant à à peine une heure d’Ajaccio. Mon fidèle ami, le guide des sentiers de Corse-du-Sud m’informe, et c’est tout à son honneur, que j’ai sous les yeux la plage de Saint-Antoine. Arrivé là, le sentier se termine, et sous les arbousiers remplis de fruits, je dois faire demi tour pour rentrer à la voiture.

Panoramique d'une petite crique
Vue sur le sentier
360° sur une pointe

Au détour des Tours

Un des joyaux du patrimoine Corse. Les tours génoises, bâties entre 1530 et 1600 sont présentes sur tout le pourtour de l’île et sous des formes plus ou moins différentes. Aujourd’hui une soixantaine sont encore visibles dans leur quasi-intégralité alors que plus d’une centaine avait été construite par ce peuple de travailleurs de pierres qu’étaient les Génois.

Elles servaient autrefois à prévenir, grâce à un feu au sommet, de l’arrivée de navires hostiles. Chaque tour est visible d’au moins une autre tour. Ce qui permet de pouvoir toujours passer le message d’invasion éventuelle d’une tour à une autre.

J’ai été curieux de voir et pourquoi pas, de visiter ces vestiges d’un temps noble qui ont réveillé l’intérêt qui est le mien pour la guerre et les châteaux forts dont mes playmobils se rappellent encore… Je suis donc aller visiter certaines tours de la région dont voici quelques photos :

La tour de Capitellu
Sur la plage de Campo del Oro, juste en face de l’aéroport d’Ajaccio, la tour garde le golfe. C’est une des plus trapues, ce qui lui donne un air de “boudin” caché derrière les dunes de sable. Entourée de figuiers de barbarie en fleurs, d’oliviers ou encore de cactus, mais aussi, et c’est assez surprenant, de restes de bunkers qui datent de la dernière guerre. Ce site doit être vraiment stratégique!
La tour d’Isulella
Non loin de la précédente, cette tour se trouve entre Porticcio et la plage de Mare e Sol. Après une promenade d’une demi-heure, j’ai pu me retrouver au pied de cette tour logée au coeur d’une petite clairière de maquis. On peut voir que les Génois avaient tout prévu, un barbecue et quelques marches permettent de faire de ce site un parfait coin de pique-nique. A moins que tout cela n’ait été réalisé après sa restauration?
La tour de la Parata
Cette tour est située sur la pointe de la Parata tout au bout du golfe d’Ajaccio. Je l’avais déjà photographiée, mais au détour d’une promenade dominicale aux îles Sanguinaires, j’en ai profité pour reprendre quelques clichés de cet endroit magique.
La tour de Sagone
Au détour d’un virage à l’approche de Sagone, si vous venez de Cargèse, cette tour qui se dresse juste au dessus de la route nous présente une drôle de grimace. En montant vers elle, si l’on passe dans son dos, on peut voir que les marques du temps lui ont forgé un visage de pierre avec une étonnante expression d’étonnement. Étonnant non?!
La tour d’Omigna
Certainement une des plus belles promenade que j’ai été amené à faire. L’ascension vers cette tour, située sur une presque-île proche de Cargèse, se fait en une petite heure par un sentier de berger. En passant de décor en décor on aperçoit au loin la tour qui se rapproche, comme voguant sur les flots. Une fois à son pied, c’est Capu Rossu, la limite nord des calanques de Piana, que l’on distingue d’un côté et de l’autre, c’est le profil des îles Sanguinaires qui se dessine.
Belle surprise, de l’entrée, une sangle est pendue. Je me lance à l’aventure et escalade le versant sud de la tour et me retrouve à l’intérieur. Encore un petit effort et me voilà sur son toit. Une impression de grandeur, mais aussi de vertige, le vent souffle et il ne faudrait pas tomber! Au loin la mer à perte de vue. D’ici je vois tout, rien ne m’échappe. Pendant quelques minutes me voilà revenu six siècles en arrière, à guetter les navires qui pourraient se profiler dans les golfes qui m’entourent.

Panoramique de ce qu'on voit d'en haut