Une journée pour visiter Ajaccio

Finalement je vous ai très peu parlé d’Ajaccio, alors que c’est, tout de même, la ville où je passe le plus de temps !

Pour combler ce manque, je vous propose de découvrir la ville à travers ses monuments et ses lieux historiques.

Au vue de son histoire et de son architecture, on pourrait aisément proposer plusieurs parcours à thème. Je vais essayer de regrouper les points d’intérêt dans un seul itinéraire, certes un peu long (7 petits kilomètres) mais… vous avez la journée non ?

U Borgu

Place Abbatucci
Place Abbatucci

Je vous propose de laisser votre véhicule au parking de l’Amirauté ou au parking de la gare. Notre promenade commencera sur la place Abbatucci. Aux pieds de la statue de Charles Abbatucci, un des 558 officiers d’Empire à avoir son nom gravé sous l’Arc de triomphe.

Vous pouvez d’ores et déjà admirer l’architecture, dans la montée du palais de justice. Lors de l’extension de la ville à l’époque impériale (après 1800), le modèle haussmannien faisant école, de hautes et imposantes demeures voient le jour.

Ainsi, sur le cours Napoléon, des immeubles quasi tous identiques se dressent. Certains se parent de détails remarquables comme des encadrements de fenêtres et des chaînages d’angles soignés, des balcons soulignés par des garde-corps en fonte moulée, etc.

La rue Fesch
La rue Fesch

On prendra ensuite la direction de la rue du Cardinal Fesch. Appelée U Borgu (le faubourg en Corse) lors de la période génoise (fin du XIIIe jusqu’au XVIe). A l’origine, cette rue était un chemin qui longeait l’ancien rivage, et qui permettait d’accéder à la porte de la ville génoise, alors fortifiée, et d’y entrer par la stratta dritta, l’actuelle rue Bonaparte.

Petit à petit, des habitats se sont développés autours de cette rue et des artisans se sont installés hors de la ville. Rapidement il en est devenu le quartier d’activité principal. La république de Gênes pose alors les normes de constructions : de hautes habitations (pour répondre au manque d’espace) avec au rez-de-chaussée des échoppes, des ateliers ou des cantines.

De riches commerçants font leur apparition dans cette rue et construisent des demeures qui aujourd’hui sont toujours visibles et remarquables. Par exemple, l’habitation de la famille Montepagano, un riche armateur, connue des Ajacciens sous la dénomination d’«I Gallarii».

Sur le chemin, vous passerez devant la chapelle San Rucchellu dont la construction a débuté en 1599. Ce petit oratoire fut autrefois le principal lieu de culte du faubourg. Il fut rebaptisé après la construction de l’église Saint-Roch sur le cours Napoléon (à la fin du XIXe siècle).

« La chapelle San Rucchellu

Parallèlement aux églises et chapelles de la cité génoise, on éleva à cet endroit, alors entrée de la ville, entre 1599 et 1617, le modeste oratoire de San’Roccu sul’mare (Saint Roch sur la mer), et San Bastiano, destiné à préserver les habitants de la peste.

Après sa restauration, en 1790, il devient église paroissiale de 1802 à 1895. Il conserve à l’intérieur la statue de San Roccu et celle de San Bastiano placées face à face dans la nef. […] »

La rue du Cardinal Fesch, l’oncle de Napoléon Bonaparte, certainement la plus fréquentée de la ville, abrite également la bibliothèque et le musée Fesch ainsi que la chapelle impériale (bâtie en 1857).

La ville génoise

Office de tourisme d'Ajaccio
Office de tourisme d’Ajaccio

Au bout de la rue Fesch, si, malgré les boutiques et les restaurants, vous êtes toujours d’attaque, je vous propose d’emprunter la rue Etienne Conti pour rejoindre l’office de tourisme.

Vous y trouverez pas mal d’informations sur la ville et son histoire. Profitez-en pour prendre un plan, ça peut servir !

En face, l’ancienne place du marché, sur le square Campinchi, a subi de gros travaux qui ont permis de trouver les anciens quais napoléoniens, autrefois ensevelis, dont la construction avait débuté en 1808.

« Les quais napoléoniens

Au début du XIXe siècle, Napoléon Bonaparte souhaite faire de sa ville natale une cité moderne alors qu’elle n’a plus beaucoup évolué depuis l’occupation génoise. Un plan d’urbanisme d’envergure est mis en place autour d’une place et d’une voie : il faut ouvrir la ville en démolissant les remparts, amener l’eau potable de façon organisée, tracer de nouveaux axes de circulation et… y construire des quais. […] »

Vous longerez les quais pour rejoindre la place Foch, la nouvelle place du marché. Enfin plutôt, la vraie place du marché ! Car lors de la rénovation de la ville par l’Empereur, la place du marché se trouvait à cet endroit, entre la porte génoise et la grève avec une architecture voulue «élégante et originale en forme de basilique».

Vous admirerez l’Hôtel de ville, appelé familièrement «la maison carrée» à cause de son architecture. Descendez la place en direction du port de pêche d’Ajaccio, le port Tino-Rossi. Car vous le savez, ce dernier était ajaccien…

C’est en bas de la place que vous pourrez prendre le petit train ou l’autobus Impériale pour une visite assise. En face, se trouvent les cabanes des promenades en mer, idéales pour visiter le lazaret des îles Sanguinaires. De quoi faire une pause dans la visite ?

On continue ? Alors suivons les Génois jusqu’à la citadelle. Aujourd’hui propriété de l’Etat, utilisée par l’armée, elle n’est pas visitable. Mais elle devrait être cédée à la ville dans les années à venir. Plusieurs projets de réhabilitation ont été proposés.

Placée sur la presqu’île de la punta della Liscia en 1492, elle sera modifiée et re-fortifiée à plusieurs reprises au fil des époques. Une particularité à noter, vous observerez les meilleurs amis des militaires dans les douves du bâtiment : deux ânes et une chèvre, bien souvent montée sur les remparts, font la joie des visiteurs.

« La citadelle

Ce sont les Génois qui, à partir du XIIe siècle, désireux de développer un point d’appui complémentaire à Calvi et Bonifacio face aux menaces barbaresques, transforment le lieu en point fortifié, le Castel Lombardo.

La position est délaissée trois siècles plus tard, en raison de son insalubrité, au profit du capo di Bollo, sur la pointe de la Leccia, en 1492-1493. Cristoforo de Gandino, architecte militaire, sera nommé par l’Office de Sainte-Georges pour réaliser les travaux, de même que pour Calvi.

Des familles génoises et ligures, dont les Bonaparte, constituent alors une colonie de peuplement. La ville est structurée autour de trois rues disposées en éventail : la strada del Domo, la strada San Carlo et la strada dritta, selon les plans de l’architecte Pietro da Mortara.

La citadelle, édifiée simultanément, se compose primitivement d’un donjon ou citadelle (castello) et d’une enceinte basse. En 1502-1503, le dispositif de protection est complété par un fossé taillé dans le roc autour de la citadelle, accessible par un pont-levis, et de puissante murailles autour de la cité.

La ville, passée sous domination française entre 1553 et 1559, est modifiée et agrandie, pour prendre la forme hexagonale actuelle, dont les angles sont renforcée par des bastions. Le traité de Cateau-Cambrésis restitue la ville à la République de Gênes qui mandate l’ingénieur Jacopo Frattini afin de fortifier le front de mer. Il y fait construire un bastion qu’il sépare de la cité par un fossé.

Au XVIIIe siècle, les Corses tentent vainement de se soustraire à la domination étrangère ; Ajaccio, au cœur de leurs actions en 1729, 1739 et 1763, passe directement sous administration française en 1768 lors de la cession de la Corse à la France par les Génois.

Lieu de détention pendant la Seconde Guerre mondiale, la citadelle d’Ajaccio sera le dernier lieu de séjour de l’héroïque Fred Scamaroni (1914-1943). »

Après être passé devant la demeure de Danielle Casanova, et, bien entendu, jeté un coup d’œil à la plage Saint-François, empruntez la rue Forcioli Conti.

Admirez l’église Saint Érasme, patron des pêcheurs, et continuez jusqu’à la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, dont la première pierre a été posée en 1577, inaugurée en 1593. Elle a depuis été modifiée à plusieurs reprises.

Après l’avoir visitée, suivez la rue Notre Dame puis prenez la première à gauche pour tomber face à l’église Saint-Jean-Baptiste, le plus vieil édifice religieux d’Ajaccio. A l’intérieur se trouve «U Christu moru», une véritable relique en bois de poirier, qui pourrait provenir de l’antique cathédrale San’Ghjuvanni, la plus ancienne connue d’Ajaccio, disparue au Moyen Age.

Elle fut transformée en salle de spectacle après la Révolution, puis rendue au culte après le Concordat.

Continuez votre chemin en longeant l’église en direction de la maison Bonaparte, lieu de vie de la famille de génération en génération. Elle héberge aujourd’hui un musée qui vous en apprendra plus sur la vie des Bonaparte. Enfin, j’espère !

Développement urbain

Nous quittons la vielle ville pour retourner sur la place Foch, mais en haut cette fois. Appréciez l’architecture des immeubles qui la bordent ainsi que la fontaine représentant Napoléon en premier consul, drapé d’une toge romaine, tenant le timon, symbolique du guide rassurant dans la tempête. Quatre lions à ses pieds semblent le garder. Si vous voyez de l’eau s’écouler, alors c’est votre jour de chance !

Avant de porter le nom du célèbre maréchal Français, la place s’appelait piazza d’Olmu, place de l’aulne, à cause de ses arbres. Puis elle s’est appelée “place des palmiers”, à cause des… palmiers bien-sûr ! Les Ajacciens, bien souvent, continuent de l’appeler ainsi.

La statue place du Diamant
La statue place du Diamant

On quittera la place par le Nord, entre les deux immeubles aux façades arrondies, pour rejoindre la place De Gaulle, plus connue sous le nom de place du Diamant. Elle a été inaugurée en 1802 par le préfet Miot et s’appelait alors Piazza del Diamante à cause d’un ancien bastion des remparts qui avait la forme d’un… diamant.

En 1865, un monument dédié à Napoléon et ses quatre frère a été édifié. Il est surnommé l’Encrier à cause de sa forme.

À l’origine, la statue était tournée vers la mer, mais lors de la dernière campagne de travaux, terminée en 1989, la statue a été “retournée”, provoquant un tollé des Ajacciens.

Pas trop fatigués ? Alors on continue notre périple sur le cours Grandval, qui s’est réellement développé entre le XIXe et le XXe siècle, avec l’essor des stations hivernales, dont Ajaccio, poussée par Napoléon III, a fait partie.

Le cours Grandval

Ainsi, après avoir passé le lycée Fesch, reconnaissable par son architecture particulière, on arrive devant l’imposant bâtiment de la collectivité territoriale de Corse, surplombant un magnifique jardin derrière les grandes grilles en fer.

Ce bâtiment était à l’origine (début des années 1890) le Grand Hôtel d’Ajaccio. Avec ses 100 chambres, il avait une capacité d’accueil suffisante et un confort assez élevé pour l’époque. Une manière à l’époque de répondre à la demande des riches touristes qui souhaitaient profiter de la ville.

La cours Grandval devient cours général Leclerc alors que l’on passe devant l’église anglicane, bâtie par une riche écossaise afin que ses compatriotes puissent suivre leur culte (voir plus bas). On notera l’architecture des immeubles et des demeures qui se font suite sur ce cours. Toujours pour répondre à la demande des touristes au début du siècle dernier, de gros «chalets» et «cottages» ont été bâties de parts et d’autres de la rue.

« L’église anglicane

L’église réformée, dite aussi église anglicane ou temple protestant, est construire à partir de 1869 à l’initiative de Miss Thomasina Campbell (1815-1881), riche écossaise venue s’installer à Ajaccio afin d’y jouir d’un climat privilégié.
Pour sa construction ont été employées des pierres polychromes venant de différentes régions de l’île.
Miss Campbell baptise l’église « Holy Trinity Church ». La cité recevait à l’époque des milliers d’hivernants britanniques et allemands qui ne disposaient pas d’un lieu de culte.
Miss Campbell, qui avait acheté en contrebas de la place du Casone une grande propriété pour y construire sa « Tour d’Albion », est l’auteur du premier guide touristique de la Corse (Notes sur l’île de Corse en 1868).
La rue qui porte son nom est à proximité immédiate de l’église, devenue aujourd’hui école nationale de musique. »

Plus tard, des hôtels de luxe ouvrent leurs portes, comme en 1883, l’Hôtel-Pension Della Rocca, connu pour avoir accueilli Matisse. Le Cyrnos Palace est un autre bon exemple de ce développement. Si aujourd’hui il accueille, notamment, les studios de l’émission musicale Mezzo Voce, diffusée sur France 3 Via Stella, il fut inauguré en 1896 dans un style fin XIXe. À l’intérieur, des décors peints par l’ajaccien Philippe Bassoul sont toujours visibles.

Tout en bas de la rue Miss Campbell se trouve l’église du Sacré Cœur d’Ajaccio, construite en 1920 en hommage aux morts de la grande guerre. Elle doit son nom à la date de sa consécration, le 7 juin 1929, fête du Sacré Cœur.

« Le Cyrnos Palace
Dans les années 1870, Miss Campbell, choisit de résider à Ajaccio après avoir visité les îles de Méditerranée. En 1883, elle acheta le terrain sur lequel sera construit l’immeuble. Tous les matériaux nécessaires à la construction furent acheminés depuis l’Angleterre par bateau.
Vers 1890, l’immeuble devint l’hôtel palace.
Il fut, jusqu’à la guerre de 39-45, l’un des plus beaux hôtels de la ville avec ses bandeaux, corniches, terrasses et loggias.
Appartenant aujourd’hui à des particuliers, on remarque encore la façade principale avec le porche central à une arcade en plein cintre. La façade sur jardin est marquée par deux avant corps encadrant des galeries superposées, soutenues par des piliers carrés et des ferronneries de balcons. »

 

La tour d'Albion
La tour d’Albion

Après avoir passé l’hôtel Albion, tournez sur votre gauche dans la rue Comtesse Maria Walewska, uniquement pour jeter un œil à la demeure de Miss Campbell, cachée derrière l’immeuble.

Aller! On retourne sur le cours, en direction de la place du Casone ou place d’Austerlitz. Oui, à Ajaccio, toutes les places ont plusieurs noms… Sur cette esplanade, en dehors des joueurs de boules, des courses pédestres et des concerts en plein air l’été, on admirera l’immense édifice bâti en l’honneur de… Napoléon 1er ! Histoire de changer un peu.

En bas de l’escalier, on se sent tout petit face à la liste, gravée dans le marbre, des réalisations de l’Empereur, surplombées par une grande statue, réplique de celle qui se trouve place Vendôme à Paris, sur un piédestal.

Juste en dessous du monument, sur la gauche (quand on est face à lui…) se trouve la « grotte Napoléon »… Bon, c’est plus un amas de rochers, où le petit Napo, comme on aurait pu l’appeler, aurait passé ses journées à jouer.

« La place du Casone
Le casone était un bâtiment cossu qu’avaient construit les jésuites, et qui donna son nom au domaine que couvrait la colline, de Balestrino à la plage. Lorsque les Jésuites furent expulsés, le domaine fut saisi. Bien national, il fut acheté par Joseph Bonaparte en 1797. Le Cardinal Fesch le donna ensuite à la ville. Sur la partie basse on construisit en 1840 l’Hôpital Civil, puis la majeure partie fut lotie.
En 1862, l’architecte du département dressa les plans d’un jardin d’acclimatation où le Casone serait conservé pour le logement et l’administration dans un décor de verdure, de cascades de serres et de pavillons divers. Mais la place continua à servir de terrain de manœuvres militaires et comme la vieille maison gênait, on la démolit en 1878.
Baptisée place d’Austerlitz en 1970 après avoir été place du général Giraud, l’un des libérateurs de la Corse, en 1943, elle est désignée par les Ajacciens, tout comme le domaine qui allait jusqu’à la mer, comme la place du “Casone”. »

Vue sur la quartier du Casone

La plage en ville

Si vous êtes toujours motivé, la promenade continue. Attention, vous avez le droit de faire des pauses hein ?!
On quitte le site du Casone pour redescendre le long du boulevard Madame Mère, un des quartiers les plus prisés d’Ajaccio. Admirez la vue sur le golfe en descendant ainsi que l’architecture des immeubles.

On arrive rapidement sur la place du parc Bertault et sur la plage du Trottel. Libre à vous de faire trempette pour vous dégourdir un peu les pattes. C’est l’heure de faire demi-tour ! On longe alors la côte par le chemin piéton qui vous amènera sur la place Miot.

La place Miot

Une aire de jeux a été installée pour les plus petits ainsi que des machines d’exercices musculaire de plein air. Idéal pour faire sa gym ! Outre le sport, on pourra profiter du panorama unique que nous offre cette place sur la vieille ville et sur le golfe d’Ajaccio avec, d’un côté le Capo di Muru et de l’autre les îles Sanguinaires.

Panorama sur la vieille ville

Continuez à longer la côte jusqu’à revenir en face du Casino et profiter de l’autre plage du centre ville, la plage Saint-François. Pour terminer la balade, remontez sur la place du Diamant et prenez la direction du Cours Napoléon, dessiné sous le règne de l’Empereur lors de son plan d’agrandissement d’Ajaccio.

Longez le cours pour passer devant le Palais Lantivy, construit en 1826. Il héberge la Préfecture de la Corse et non pas… comme on peut l’entendre de la bouche de certains visiteurs… l’ambassade de France… véridique !

En continuant sur le cours en direction du « Col du Monoprix », point culminant de la rue…, on passe devant l’hôtel des postes, repérable à son architecture. En réalité c’est un théâtre qui se trouvait à cet endroit à l’époque. En 1862, le théâtre Saint-Gabriel connu son heure de gloire quand l’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie assistent à une représentation du Trouvère de Verdi. Malheureusement, un incendie en 1927 mit fin à son activité.

Un peu plus loin, vous passerez devant l’église Saint-Roch, bâtie en 1885 dans un style néoclassique lors de l’expansion de la ville. Sa façade ne sera décorée qu’en 1923 et réellement terminée qu’en 1960, avec beaucoup de modifications par rapport au plan initial.

Vos chaussures ne sont pas encore trouées ? Tant mieux ! C’est que tout s’est bien déroulé. Nous arrivons à la fin de notre périple au cœur de la cité Impériale. J’espère que ça vous aura plu, malgré la longueur du post…

Pour en faire plus…

Vous avez trouvé ça trop court ? Vous en voulez encore ? Pas de soucis ! Si vous êtes motorisés, je vous incite à prendre la direction de la route des Sanguinaires. Vous pouvez faire un premier arrêt à la chapelle des Grecs, puis à la maison de Tino Rossi.
Continuez et faites une autre pause au cimetière municipal. C’est un peu morbide me direz-vous, mais certains tombeaux valent le coup d’œil. Et les amoureux de musique ne manqueront pas celui de Tino Rossi !

Les îles Sanguinaires
Les îles Sanguinaires

Admirez les plages, les établissements et le panorama de la route. Une fois au parking de la Parata, vous pourrez continuer à pied pour découvrir les îles Sanguinaires et monter, si vous en avez le courage, à la tour génoise.
Une petite balade permet de faire le tour de la presqu’île et d’avoir un aperçu de la flore locale.

Du parking, vous pourrez également prendre la direction du sentier des douaniers jusqu’à la plage du « petit Capo ».

Le château de la Punta
Le château de la Punta

Que vous proposer de plus ? Le château de la Punta, le sentier des crêtes, un passage aux Salines ou à Pietralba, une balade dans les vignes du Compte Peraldi, la découverte de la tour génoise sur la plage de Campo dell Oro, etc.

Bien entendu, il y a beaucoup d’autres choses à voir autour d’Ajaccio, mais faire ici la liste de tout serait impossible. Et puis, je ne connais pas tout !

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Le château de la Punta

J’imagine que chacun d’entre vous a eu le plaisir de voir le film Intouchables. Je ne sais pas si vous avez retenu le nom du personnage que joue François Cluzet, dans le doute je vous le remémore : Il s’agit de Philippe Pozzo di Borgo, et plus précisément du fils du cinquième duc Pozzo di Borgo. Cette riche famille, ennemie de Napoléon 1er, possédait autrefois des terres dans la région ajaccienne et notamment sur la commune d’Alata.
En 1882, le deuxième duc, Jérôme Pozzo di Borgo, fit construire un château au sommet d’une colline, le château de la Punta, de manière à dominer complètement la cité impériale et son golfe. Chose étonnante, la bâtisse a été réalisée avec les restes du château des Tuileries de Paris. En effet, après un important incendie en 1871, qui détruisit en grande partie le palais, l’empereur ordonna sa démolition en 1882. C’est alors que Jérôme Pozzo di Borgo et son fils Charles, décidèrent d’en racheter les pierres pour construire la demeure familiale.

En 1978 un important incendie de maquis emporta la toiture du château, laissé à l’abandon. Ce n’est qu’en 1992 que le Conseil Général de la Corse-du-Sud racheta les ruines et les terres aux descendants de la famille. S’en suivirent plusieurs phases de restauration à commencer par la toiture.

Aujourd’hui cette magnifique bâtisse est interdite à la visite. Les travaux sont arrêtés et plusieurs projets sont en cours de réflexion pour la réhabiliter. Mais il est possible d’y monter à pieds et d’admirer ce « petit » morceau du palais des Tuileries. Outre la vue du château, la balade offre un magnifique panorama sur le golfe de Lava et le golfe d’Ajaccio ainsi qu’une vue unique sur la ville en contrebas. Sur le chemin vous passerez également devant le tombeau familial des Pozzo di Borgo. Bien loin de l’allure des tombeaux abondamment présents en Corse, celui-ci ressemble plus à une grosse chapelle privée de style byzantin.  Située au milieu d’une splendide forêt d’eucalyptus, où quelques mimosas ajoutent une touche de couleur jaune en février/mars, la promenade est agréable et visiblement habituelle pour les habitants du coin.

Tout autour du château se trouvent plusieurs captages de sources bâtis à la même époque pour alimenter le domaine en eau potable. Vers le sommet, une énorme tour carrée est également visible. Elle a été restaurée au XIXe siècle. Elle se trouve à l’emplacement de l’ancien village Pozzo di Borgo, détruit par les barbaresques en 1594. Sur le site, on peut toujours voir les ruines des anciennes demeures et d’une chapelle romane.

Pour avoir encore plus d’informations sur ce site, je vous propose d’aller directement sur le site internet du château de la Punta en cliquant-ici.

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Capu di Muru et t-shirt sur mesure…

La technique est ancestrale et déjà bien connue des touristes nordistes qui passent quelques jours en montagne… mais pas seulement eux. J’ai eu la chance de découvrir la manière de me faire un t-shirt sur mesure tout en marchant par 30° en plein soleil… autant vous dire que je n’ose plus mettre les pieds à la plage torse-nu et que le tube de biafine n’a qu’à bien se tenir!

Cela ne m’a pas empêché d’apprécier la promenade. Capu di Muru est une presqu’île sur la commune de Coti-Chiavari en Corse-du-Sud, non loin de l’anse de Cala d’Orzu où se trouve la fameuse paillote « Chez Francis ». Et pourtant, au départ le pire nous était destiné. Tout d’abord, quelques nuages et la météo qui annonçait un ciel voilé… bon si au moins il n’y a pas de pluie on fera avec. Mais une fois sur place… une troupe de varois équipés pour un trial de 10 semaines nous attendait à l’orée du parcours.

Très vite, nous enfilons nos sacs à dos et prenons le sentier pour essayer de les distancer. Assez rapidement, nous arrivons à la tour génoise. Entièrement restaurée. Il est possible d’entrer à l’intérieur grâce à un escalier en métal installé à l’extérieur. On peut ainsi imaginer la vie des soldats qui étaient en garde pour plusieurs mois dans ces tours. Un autre escalier permet de monter sur le toit et de s’offrir une jolie vue sur les environs. Mais attention le touriste guette. De là haut, on remarque sur le sentier le groupe de varois qui s’approche. On peut même entendre leurs conversations comme s’ils étaient avec nous sur la tour…

On repart en direction d’une vieille maison de pierres, restaurée également, qui nous offre un bon petit coin de pique-nique loin du tumulte qui règne désormais à la tour… les nuages commencent à disparaître laissant place à ciel bleu et une chaleur plombante. Après un joli four en pierre, le sentier continue dans le maquis pour changer complètement de paysage. Au détour d’une crête, nous voilà dans un paysage digne des îles Lavezzi. Rochers sculptés et maquis ras dont les odeurs nous rappellent que l’été n’est plus très loin. On serpente au milieu de ce paysage magique jusqu’à la plage. On se laisse aller à une petite promenade au milieu des rochers, afin de laisser passer (loin devant) nos amis varois.

Au loin les îles Sanguinaires nous montrent un nouveau profil. Capu di Muru marque l’autre extrémité du golfe d’Ajaccio. Plus loin une sorte de « micro-plaine » semble transformée en sanctuaire. A quelques mètres d’une jolie plage, une petite chapelle « A Madunella » marque le point d’intérêt. Parsemés un peu partout autour, on s’amuse à compter les ex-voto. Certain sont même placés à des endroits improbables. Malheureusement l’endroit est envahi, et les petits bancs de bois dans la chapelle servent de sommiers aux randonneurs fatigués…

La prochaine étape de la promenade est un phare. Le sémaphore de Muru qui, placé sur les hauteurs, nous offre une jolie perspective sur les alentours. Et puis c’est le chemin du retour. Le long du rivage où des plages aux eaux turquoises donnent des envies de baignade. Le soleil, qui tape de plus en plus fort, en rajoute et nous fait regretter d’avoir laissé les serviettes et les maillots de bain dans la voiture…

C’est donc bien rouge sur les parties exposées de mon corps que je suis arrivé à la voiture. Tel l’écrevisse sortant du maquis…

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Les trésors de Vero

Et non, Véro, ce n’est pas uniquement le diminutif du prénom mon ancienne collègue Véronique mais également un authentique et très joli village Corse. Au risque d’en faire rire quelques-uns, Veru (lire «Vérou»), comme on l’écrit ici, est comme posé à mi-hauteur sur le flanc de la montagne.
Son église, construite sur un promontoire comme une tête de proue à l’entrée du village, domine la vallée de la Gravona et arbore, comme chaque village de Corse, un splendide clocher de pierres grises. Près du muret de pierres qui ceinture les jardins du promontoire, un petit banc de bois sous des oliviers centenaires invite à la méditation. Idéalement placé face à la plaine, il vous offre une vue imprenable du monte d’Oro sur la gauche jusqu’au golfe d’Ajaccio et la rive sud de Porticcio sur la droite. Au centre, la Gravona sillonne, creuse et dessine la vallée pour se jeter dans la mer au niveau de la plage de Campo del’Oro derrière l’aéroport du même nom.

Mais pour arriver jusque-là et mériter le repos qu’offre ce banc, il aura fallu, premièrement, trouver le départ du sentier communal et deuxièmement, marcher une petite heure sous les chênes et les châtaigniers, traverser par deux fois un ruisseau et venir à bout des quelques 300 mètres de dénivelé. Au même titre que Sisco (à lire ici), cette commune offre un parcours de découverte « en 8 » (deux boucles) qui emprunte des sentiers, des rues et ruelles du villages pour vous faire découvrir ses secrets et ses trésors.

Ainsi après une première halte à l’église, on vous propose un petit tour dans le village pour découvrir son cœur ou son âme à travers de vieilles maisons en pierres chargées d’histoire, d’anciens fours parfois encore en usage et également des lieux de partages comme un lavoir, une petite chapelle ou encore de petites fontaines abondantes. Et puis, c’est le retour à l’aventure, une petite boucle en direction du casteddu : un rocher de taille colossale qui domine la commune et qui a la particularité d’être ocre.
On découvre lors de cette ascension un paysage assez rare en Corse, du moins je ne l’ai pas beaucoup observé jusque-là. Quelques pins de très grande taille parsemés ici et là surplombent un maquis dense et moyen. Une pinède qu’on aurait plutôt tendance à croiser en bord de plage est ici, à 700 mètres d’altitude.

Et enfin c’est le retour. Après cette petite boucle et un passage devant la mairie, on prend le chemin du retour. D’abord une terrasse à flanc de montagne qui s’éloigne du village avant d’entreprendre la descente à travers le maquis jusqu’au point de départ. On passe devant les ruines de bergeries ou d’anciennes habitations et à plusieurs reprises on traverse le Pantanu, un ruisseau particulièrement connu dans le canton. En effet il y a au village de Peri, sur le versant opposé de la vallée, une famille dont tous les ainés se prénomment Napoléon. Et cela pour rendre hommage à l’empereur bien connu qui en son temps, pour remercier cette famille de son hospitalité, leur avait offert une grande partie des terres qui bordent U Pantanu .

Mais je m’arrête là pour vous laisser découvrir cette balade, que vous pouvez faire en famille, à travers quelques images.

M agnifique, M erveilleux, M irifique: M

Cela faisait bien longtemps que j’attendais ce moment. J’avais découvert M avec un album live en 2005 et dès lors je n’avais qu’une envie: le voir en concert. Avec la chance qui me caractérise, la tournée touchait à sa fin à l’époque… Nouvelle tournée annoncée l’été dernier, plus de places pratiquement dès l’ouverture de la vente. Dates rajoutées: même joueur échoue encore. J’écoutais le nouvel album pour me consoler. J’ai d’abord cru à une farce quand sa venue en Corse, et en plus à Ajaccio fut annoncée: c’était trop beau pour être vrai, je continuais même à douter quand j’ai eu les places en poche.
Pourtant le soir du 29 juillet, il était bien là et moi aussi, pas trop loin de la scène, un rêve réalisé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en valait la chandelle. Une confirmation pour moi, Matthieu Chedid est bien la personne qui correspond à ma définition d’un artiste: auteur, compositeur, interprète, guitariste original et audacieux, généreux avec son public. De la même manière, le spectacle bien huilé est à la hauteur de mes attentes.
Matthieu entre en scène et effectue sa mue tout au long du concert: perruque en plumes qui rappelle son ancienne coiffure et lunettes en forme d’étoiles au début, il finira le spectacle au naturel, avec un seul chapeau pour artifice, même si une plume l’orne encore. D’autres changements rythment la performance: costumes bien sûr, mais aussi bain de foule et solo guitare pour lui, passage de mains en mains pour le batteur et le guitariste, chorégraphie commune sur “Hold up”, strip tease de son Captain America de jeune frère et jeté de corn flakes sur le morceau du même nom. Des moments plus intimistes aussi quand sa soeur, plume piquée dan les cheveux, se lance dans un scat sur “La bonne étoile” et qu’ils se partagent le morceau: un régal. Un peu plus crâneur le M quand il joue de la guitare avec les dents à la Jimy Hendrix mais la sauce prend. Des instants de partage avec le public aussi: nous faire chanter bien entendu, mais aussi faire pousser jusqu’à 32 cris à l’unisson à plusieurs milliers de personnes. Il s’amuse lui aussi: il taquine ceux qui crient son prénom, demande à tout le parterre de s’asseoir, ou met en scène l’instant où il retire ses lunettes. Il se fait plaisir et c’est communicatif. Communion également avec les chanceux qui monteront sur scène pour danser sur “Amssétou”. Sans parler du petit Axel qu’il installera derrière sa guitare, en se mettant à sa hauteur et en jouant tout en lui montrant le public. Si ce petit garçon ne devient pas musicien… Il paraît qu’il fait pareil dans tous ses spectacles mais le résultat est là. Jusqu’aux rappels où d’abord seul sur l’estrade, il offre un medley de ses titres. J’ai savouré jusqu’à la dernière note.
Enchanté donc, depuis les premiers morceaux de l’album “Mister Mystère” qui ouvrent les hostilités aux remerciements à la fin.
Quelques petites frustrations tout de même: ne pas pouvoir partager un moment avec lui car je suis certain que cet homme gagne à être connu autant que ses créations. Savoir qu’il a fini la soirée dans une boîte ajacienne, à taper le boeuf avec le groupe Notte en fêtant la fin de sa tournée comme il se doit. J’aurais aimé partager cela aussi. Tant pis…
Je terminerais en paraphrasant Matthieu Chedid juste en lui disant: “Merci pour l’alchimie”.

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