Balade à Campomoro

Le premier panneau à Campomoro
Le premier panneau à Campomoro

C’est une nouvelle fois pour découvrir une tour génoise que ma route m’a mené à Campomoro. Non loin de Propriano, cette petite marine semble coupée du monde et ressemble à un véritable havre de paix qui vaut le détour à lui seul. Un petit golfe offre une magnifique plage avec vue sur la tour dans une eau agréablement turquoise. Malheureusement, s’il fait chaud, l’eau reste fraîche fin février. Difficile de croire qu’il y a à peine deux semaines le village était recouvert d’un léger manteau blanc.

Cette balade est à faire en famille. Tout est aménagé et des panneaux explicatifs indiquent aux promeneurs plusieurs détails du parcours ainsi que quelques faits historiques de ce site. Ainsi on découvre que lorsque les châtaigniers étaient absents, on utilisait le genévrier pour réaliser les charpentes. Il est aussi expliqué comment on réalisait le charbon avec des dômes en bois au centre duquel se trouvait un puits. Le chemin zigzague dans le maquis et on se laisse entraîner de panneau en panneau jusqu’à la magnifique porte en bois de l’enceinte de la tour. Eh oui! Cette tour est entourée d’une enceinte fortifiée. Autre particularité, la tour est la plus large jamais bâtie sur le littoral Corse et… effectivement, elle a du mal à rentrer dans le cadre de l’objectif !

Malheureusement tout cet entretien a un coût et pour visiter la tour il faudra attendre la saison touristique et vous délester de quelques euros. La saison n’étant pas commencée, je n’ai pas eu le plaisir de rentrer dans la tour ni même de profiter du superbe (j’imagine) panorama que l’on doit avoir sur le toit.

Toutefois, la balade se continue sur la presqu’île et forme une boucle le long du littoral. Comme un peu partout sur cette partie de la côte, les rochers sont sculptés par le vents et les embruns, ainsi j’ai cru voir un dauphin sortir des récifs ou un pingouin au pied de la tour…

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Capu Rossu et la plage d’Arone

Tout ceux qui aiment la Corse, et qui ont eu la chance d’y passer quelques séjours farniente, connaissent l’immense falaise rougeâtre qui siège au sud de Piana. S’ils n’ont pas, pour la plupart, posé le pied sur son dos, ils ont au moins visité ses cavernes marines grâce aux différentes navettes qui le proposent.

Pour ma part je n’ai pas encore eu le plaisir de voir les cavernes. En revanche le sentier qui parcourt le Capu Rossu restera un moment dans mes souvenirs. Si de la mer, cette montagne de 331 mètres de haut est impressionnante et majestueuse, couronnée d’une tour génoise, bâtie (on imagine avec quelles difficultés) en 1608, du sommet le panorama vous laisse sans voix.

On a beau être en automne, la chaleur est toujours présente. La plus grande partie du sentier ne fait que descendre en longeant la rive sud de la presqu’île à travers un maquis ras. On passe devant d’anciennes bergeries en ruines jusqu’à un petit plateau où se trouve une grosse bâtisse restaurée et une aire de battage (aghja). C’est là que ça se corse (haha…). De ce point, le chemin grimpe assez raide au milieu des rochers rougeâtres. Seuls des cairns permettent de se guider. Mais la récompense est de taille, arrivé à la tour on profite d’un panorama exceptionnel. Des îles Sanguinaires, au sud, à la réserve de Scandola, au nord. Au milieu le golfe de Porto s’étend. J’ai de la chance, ce jour là, la mer est comme un lac, l’eau est d’un bleu profond et se lie avec le ciel dans l’horizon.

Je ne sais pas si c’est les odeurs que je dégage suite à cette rude montée, mais une vingtaine de corbeaux me tournent autour, je devrais peut-être redescendre…

Fin de la balade, il a fait très chaud et il est encore tôt, je rentrerais plus tard. Je reprends la voiture en direction de la plage d’Arone, toute proche. Il est difficile de trouver où se garer pour s’y rendre, mais le déplacement vaut le coup d’oeil. Une longue plage de sable blanc, des galets forment une bande tout le long de la plage sur les premiers centimètres dans l’eau. Ensuite la pente est douce et on a pied sur plusieurs dizaines de mètres.

De quoi se relaxer après la randonnée.

En vidéo… l’image n’est pas super, j’ai filmé avec l’appareil photo… mais bon…

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Les hameaux de Sisco

Sisco est une commune située dans le Cap Corse qui a la particularité d’être composée de plusieurs petits hameaux dont aucun ne porte le nom de « Sisco ». Elle est entourée de montagnes qui délimitent une vallée. On pourrait donc dire que « Sisco » est le nom de la vallée.
Afin de découvrir la commune, ses secrets et ses plus beaux trésors, un parcours pédagogique a été tracé. Il fait le tour de tous les hameaux en passant par les bois et le maquis. Ainsi vous ne voyez la route que pour la traverser, ce qui donne l’impression de découvrir de petits groupes d’habitations au bout d’un virage en plein milieu des sous-bois.

Comme à mon habitude j’arrive sur place avec le minimum d’informations en priant de trouver quelque chose de ressemblant aux quelques images que j’ai pu voir dans des bouquins ou sur internet… Par chance, au détour d’une rue du hameau de Moline, je reconnais le panneau de présentation du sentier. On gare la voiture et on se chausse avant de partir pour une boucle de deux heures trente de promenade sous un ciel légèrement capricieux, hésitant entre éclaircies et nuages bas…

Deux églises, plusieurs chapelles dont certaines privées, un ancien couvent, un manoir, des tours génoises, une tour carrée, un centre équestre, une oliveraie, de belles demeures et des maisons, des ruelles et des fours en vieilles pierres. Bref des tas de choses qui font de cette visite de la commune un plaisir que l’on peut partager en famille pour en apprendre plus sur l’architecture des villages de Corse.

Tout au long de la promenade on oscille entre 200 et 500 mètres d’altitude et les belvédères ne manquent pas pour profiter de la vue qu’offrent les hauteurs sur la commune.

La punition de Sénèque

Comment punir un philosophe romain accusé d’adultère? L’exiler en Corse bien sûr! Ainsi, notre homme aurait vécu cette retraite forcée dans l’île. Une légende dit que ce serait dans une tour nichée sur un promontoire rocheux après le village de Luri dans le cap corse. Sauf que, anachronisme aidant, la tour et le philosophe ne sont pas vraiment de la même époque mais bon, l’histoire est jolie.

Et puis sénèque n’est pas vraiment tendre avec l’ile et ses habitants, jugez plutôt, morceaux choisis:

Le sort m’a jeté dans un pays où la demeure la plus spacieuse est une cabane… que trouverait-on d’aussi nu, d’aussi totalement abrupt que le rocher où je suis ? Quoi de plus affreux comme site ?...”. 

Se venger est la première loi des corses, la seconde, vivre de rapines, la troisième, mentir, la quatrième, nier les dieux. “

Bon d’accord, il sera un peu moins acerbe plus tard et vantera la nature mais bon… Vive les stéréotypes! Et ils ont la vie longue!

De mon côté, je ne suis pas romain, j’essaie d’être philosophe et j’ai choisi ce qui pour certains ressemble à un exil, délicieux à mon goût. Alors le dimanche, pique-nique à l’épaule et baskets aux pieds, je gravis par exemple l’éperon rocheux qui mène à “la tour de Sénèque”. Là, après une vingtaine de minutes de marche sur un sentier un peu raide et deux dalles lisses, je me pose et je contemple: mers ligurienne et tyrrhénienne, cap corse, montagnes… Je me mettrais presque à philosopher tiens…

J’ai peut-être des idées fixes mais je me soigne…

Vous allez me dire que je vous ai déjà fait le coup, avec les îles sanguinaires par exemple, ou même la cascade du voile de la mariée ou les piscines d’Aïtone encore… Mais que voulez-vous? Quand on aime on ne compte pas. Et puis cette fois-ci, je change de département pour bégayer en corse du nord. Oui je l’avoue, j’aime bien le village d’Erbalunga situé aux portes de Bastia et au début du cap corse. La vue qu’il offre est belle du dessus, du dessous et sur les côtés aussi. Je n’ai pas encore tenté de la mer mais il ne faut jamais jurer de rien… Je ne sais pas si c’est l’enfilade des maisons avec le petit port de pêche et la tour génoise à la pointe, je sais en tout cas que je ne suis pas le premier à succomber au charme de cette petite marine et qu’Erbalunga a inspiré de nombreux peintres. D’ailleurs, vous aussi, vous devez avoir son image quelque part dans un coin de votre tête. Enfin bref, je ne résiste pas à vous offrir une vue de plus car on ne s’en lasse pas.

Erbalunga
Erbalunga