Et si je montais là-haut ?

Parfois, on a de drôles d’envies. La dernière pour moi était de monter sur cette grosse montagne qui pointe derrière la maison.
Chaque jour je l’aperçois, et chaque jour je me dis, bon… j’y monte quand ?

Et bien c’est chose faite ! J’ai arpenté la punta Tirulellu qui culmine à 1541 mètres. Regardant approximativement le sentier, je me suis mis en route sans trop faire attention à la longueur du trajet. Et ce n’est pas la canicule qui m’a stoppé !

Pourtant, j’aurais dû y réfléchir à deux fois, car non seulement j’ai sous-estimé la longueur mais aussi la chaleur ! Enfin, je m’en suis sorti sans embuches, c’est ce qui compte.

Au départ du col de Scalella, ou  d’un peu plus bas, près de la table d’orientation au dessus de Tavera, on monte en direction de la Punta d’Isa. J’ignore de quelle Isa il s’agit mais elle pointe à 1630 mètres ! Autant vous dire que la montée est abrupte, mais le panorama est top. Derrière se cache un joli plateau qui a visiblement été un lieu de transhumance, vu les restes de constructions qui s’y trouvent.

Il y aurait même une ancienne chapelle, San Leonardo, mais je n’ai pas retrouvé sa trace. Tout le long, la vue est belle sur la vallée de la Gravona. Et, je vois la maison ! « Ho le chat, descends de la table ! Je te vois ! »

Au loin, la Paglia Orba et le Tafunatu s’élèvent discrètement… les fourbes !

De l’autre côté, on aperçoit les plateaux qui bordent la vallée du Prunelli. Au pieds des montagnes, se cache Bastelica, à peine visible. Le Renoso pointe même le bout de son nez. On serpente sur la crête jusqu’au sommet, où il semble y avoir eu un casteddu autrefois. En tout cas, on y devine les restes de marches et d’une petite enceinte…

En réalité il est possible de parcourir toute la crête de Cuttoli jusqu’au col de Scalella en passant par le Tirulellu. Ou bien dans l’autre sens. On passe alors par l’Alcudina dont je vous ai déjà parlé.

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Six jours dans le massif cantalien

Le Cantal, 150 000 habitants, 300 000 vaches. Le tout bâti sur les restes de ce qui fut le plus grand volcan d’Europe.

Peut-être un résumé trop simple ? Oui mais le Cantal c’est ça ! Du bonheur pour les papilles, de l’inoubliable pour les yeux et de la chaleur dans le cœur. Voilà ce qui ressort après six jours sur le GR 400 à la découverte de l’Auvergne.

Aller hop, on est parti !

Qui avait mesuré 10 km ?!

Après cinq heures de route et une nuit à l’hôtel Bellevue ; qui portait bien son nom puisqu’il offrait une vue sur le lac de Laveissière, un petit village du Cantal ; je me suis mis en route, enfin… plutôt en marche, pour mon périple.

7 heures tapantes, je claque (doucement quand même, les gens dorment) la porte de l’hôtel et je commence l’ascension des 10 petits kilomètres qui me mèneront à Le Clau pour la nuit prochaine.

Malgré mon bac S et le soit-disant niveau de mathématique nécessaire à son obtention je crois que je ne sais pas me servir d’une règle… Sur la carte, j’avais mesuré une dizaine de kilomètres pour cette étape, mais en réalité c’est bien plus de 26 kilomètres que j’ai dû effectuer !

Bon, certes, je me suis rallongé un peu, par ci par là, pour profiter des points d’intérêts, comme la Roche percée par exemple, mais quand même ! Et je ne parle pas des 1680 mètres de dénivelé positif… Heureusement, malgré les nuages bas, le temps est resté sec et j’ai vraiment pu profiter de la journée, des paysages et du panorama.

Enfin… sauf sur le Puy Mary, point clé de la journée. Que dis-je !? La concrétisation d’heures de marche ! Récompense tant attendue… mais non. Arrivée au sommet à 1783 mètres, un nuage qui ne savait pas trop quoi faire d’autre de sa petite vie de nuage, a décidé de camper là un moment… Le panorama est donc resté blanc, humide et froid… bon ben on y reviendra une prochaine fois ?

Arrivé au refuge du Buron d’Eylac, j’ai bien cru avoir oublié mes jambes sur le Puy Mary et mes pieds sur le sentier. Mais après quelques heures de repos, les muscles se sont décontractés… pfiou ! Il reste 5 jours…

Au fait, si vous vous demandez ce qu’est un Buron, voici un lien vers wikipédia qui vous aidera à comprendre !

La fête à la grenouille

Si vous cherchiez la date, laissez tomber le calendrier, la fête à la grenouille tombe le 16 juin. C’est officiel ! Réveillé à l’aube par les ronflements d’un randonneur arrivé tardivement (peut-être qu’il avait lui aussi mesuré 10 km…), je décide de quitter le refuge pour entamer ma journée. Je m’étire, je baille, je refais mon paquetage et j’ouvre la porte. Mince.

J’avais, cette fois, bien mesuré 21 kilomètres, mais je n’avais pas estimé les hectolitres de pluies battantes. Finalement, bien emmitouflé, je prend le départ. La journée est vite résumée… Brouillard et pluie. Aucun point de vue. Aucune rencontre. Des chaussettes trempées et un parcours écourté à 11 kilomètres.

Le reste de la journée ? Et bien, après un déjeuner gargantuesque, j’ai profité de l’hôtel (Aux Genêts d’Or) pour me faire une bonne petite sieste… d’une après-midi ! Le tout avant d’aller goûter à environs la totalité des fromages auvergnats…

Finalement, la journée n’est pas perdue !

Panorama !!!!

Enfin ! Le soleil a rangé sa timidité et les nuages sont partis bronzer ailleurs. Pour le troisième jour, j’ai décidé d’optimiser la journée. Premier jour de beau temps, il faut en profiter. Plutôt que de suivre le GR en direction de Thiezac, ma prochaine étape, je prend la direction du Sud pour rejoindre un sentier de randonnée découvert sur la carte.

De quoi se perdre un peu dans les forêts du coin et d’ajouter quelques points d’intérêts supplémentaires à la sortie. Au final, je me suis bel et bien perdu. Mais ce n’est pas de ma faute, à ma décharge le sentier a été modifié sur le terrain, mais pas sur la carte. J’ai un peu tâtonné, mais finalement j’ai retrouvé l’ancien chemin… enfin celui de la carte !

Après une petite sieste au col du Pertus; écourtée par une procession de vaches dont le parcours passait, visiblement, pile à l’endroit où j’avais fermé les yeux;  j’ai effectué la montée de l’Élancèze, le sommet du jour qui culmine à 1571 mètres. Enfin un panorama sans brouillard !

Au sommet, la vue est magnifique et le silence apaisant, malgré les entre-coupures de passages d’avions de chasse et le meuglement des vaches. Car sachez le, dans le Cantal, où que vous alliez, il y aura des vaches. C’est le secret d’un bon fromage !

Au milieu de pâturages gigantesques je redescends, en esquivant les vaches, toujours, sur Thiezac, à l’hôtel de Casteltinet. Surtout n’oubliez pas de saluer l’archange Saint-Michel qui perche sur l’Hermite du XIXe…

Sur le toit du Cantal

Bonne nouvelle ! Je ne suis plus seul dans mon périple. Mon père m’a rejoint pour les trois jours qui suivent. Le pauvre… il arrive pour la journée la plus difficile… il ne faut pas lui dire, chuuut !

Au programme, 28 kilomètres sur 1200 mètres de dénivelé positif. Mais en fait, 23 kilomètres de montée pour 5 kilomètres de descente. Pour résumer, on a monté toute la journée. Mais quelle journée !

Après avoir passé la porte du Lion, une énorme arche de pierre, contourné le Chaos du Casteltinet (un amas de roches), et évité un troupeau de vaches qui prenait la fraîche sous une cascade sur le sentier, nous arrivons à quelque chose, je crois, de totalement typique.

Un panneau «Attention taureau méchant» nous barre la route. Alors si chez nous c’est plutôt aux chiens que l’on attribue cet adjectif, là bas, il est coutume, enfin il semblerait, de l’attribuer à l’entrée des pâturages pour les bovidés de mauvaise humeur. Prudemment, nous avons continué notre ascension.

Après une bonne montée, on arrive en bas du plateau, pour suivre jusqu’au sommet du Plomb du Cantal, à 1855 mètres, l’ancienne voie romaine. Bon… soit, il reste plus d’herbe que de pierres, mais tout de même, les vestiges laissent sans voix. Et les troupeaux de génisses (encore !) qui nous barrent le passage également.

Le Plomb nous a plombé, tellement qu’à sont pied nous avons hésité avant de monter. Le panorama est époustouflant, on observe assez aisément la caldeira de l’ancien volcan dont le diamètre était de 50 à 70 kilomètres… quand même… ça en fait de l’herbe à brouter !

Pour la descente sur Albepierre, au très accueillant gîte de La Belle Arverne, que je vous recommande, j’ai décidé de quitter une nouvelle fois le GR, pour suivre un sentier parsemé de cascades. Bon. C’est beau, certes, mais j’ai mal aux pieds alors soyons brefs.

Aujourd’hui on se repose… enfin presque

Après un petit déjeuné tardif, on rechausse douloureusement les montantes. Au programme, dix petits kilomètres en direction de Murat, le village limitrophe.

Au départ, on s’engage vers le plus haut hameau d’Albepierre, la Molède, avant d’entrer dans les bois et de rejoindre en une petite heure les abords de Murat. Mais avant de changer de commune, on sort des bois dans le hameau de Bredon, au niveau d’une église romane construite sur un belvédère : l’église Saint-Pierre, dont la construction aurait débuté au XIe siècle.

Ce n’est pas tout, mais les vieilles pierres, ça creuse ! Direction la cité médiévale (Murat) pour un repas des plus gastronomique : burger au bœuf de Salers et au cantal au Bar du Palais. Miam un régal !

On pensait la journée terminée, mais finalement, la chapelle Saint-Antoine et le rocher de Bonnevie avec sa statue de Notre-Dame des oliviers, nous ont bien tentés. Le ventre plein, c’est reparti pour la visite.

Finalement, d’une chapelle à une autre, nous avons doublé notre parcours. L’arrivée à la Porte du Barry a été un soulagement pour nos ampoules ! Une bonne truffade avant d’aller au lit… Bah quoi ? Le burger était déjà loin…

La boucle est bouclée

Dernier jour.

Au vu du nombre d’heures de route, on part à l’aube. Un peu avant sept heures, les sacs à dos sont sur les épaules et les jambes s’activent, alors que les yeux sont toujours fermés.

Il faut rentrer sur Laveissière. L’étape est minuscule (7 kilomètres) et rien sur le trajets, mis à part les panoramas et la beauté de la région, n’est à noter sur la carte.

Toute fois, belle surprise. À croire qu’il faut attendre le dernier jour pour être récompensé. Un renard est venu montrer le bout de son museau avant de prendre la fuite. Un peu plus loin, c’est une biche que nous avons croisée au détour d’un virage sur le sentier. Très vite, elle aussi, a pris la fuite dans les pâturages.

C’est certainement notre odeur, après six jours de marche, qui a dû les faire fuir… je ne vois pas d’autres explications.

Attention, Muna, village en disparition !

On vous a parlé quelques fois, sur ce blog, de villages abandonnés, comme Mata, Occi ou encore Caracu. De villages magnifiques et vivants, souvent étapes d’une balade. Mais de village en cours de disparition ? Je ne crois pas.

Destination Muna, dans la Cinarca. Un des derniers village à avoir été raccordé à la route en 1974. L’eau potable arrive d’un captage de la source voisine, l’électricité et le téléphone sont les dernières nouveautés, et pas pour toutes les habitations ! Pourtant, il y a au moins 1 habitant à l’année: Le gardien.

En lui même, le village est très beau et mérite que l’on s’y attarde si l’on passe dans le coin. Sans compter que la route, si l’on vient de Sari d’Orcino par exemple, est magnifique ! Dans les ruelles, parfois à demi mangées par les herbes hautes, on découvre des bâtisses à l’abandon et d’autres restaurées, certainement habitées en été.

Si le passé de ce village a été glorieux, on s’attriste de voir l’école fermée, les places vides et ensevelies par les herbes, les cultures abandonnées. Petit à petit, depuis les années 50, les derniers habitants, résignés, ont fermé leur porte pour rejoindre les villages alentours.

Comme à chaque fois, quelque chose d’émouvant s’échappe des maisons ruinées et du combat de ceux qui ne souhaitent pas voir leur village disparaître…

Les chapelles de Santa-Lucia-di-Mercurio

Voilà une promenade que j’ai réalisé il y a longtemps… voir même plusieurs années mais dont j’ai retrouvé les photos et donc je voudrais, quand même, vous la faire partager !

Surtout qu’elle ne manque pas d’intérêt car elle est parsemée de points d’intérêts tout en étant accessible à tous. Ah ! Pas mal hein ?!

Rendez-vous donc à Santa-Lucia-di-Mercurio, un joli petit village perché donnant face à Corte et sa magnifique citadelle du Nid d’Aigle. On a d’ailleurs, sur la route, une vue exceptionnelle sur la ville et les deux vallées de la Restonica et du Tavignanu.

On dépasse le village et on continue jusqu’à croiser le chemin du premier point d’intérêt : la chapelle San Martino, qui se trouve en fait sur la commune de Castellare-Di-Mercurio. Enfin, si vous passez par Tralonca pour rejoindre la route, vous pouvez, après avoir passé le village, faire une halte à la chapelle San Lorenzo en contre-bas.

Bref, il faudra continuer un peu la route après la chapelle San Martino pour chausser ses chaussures de randonnée ! Après une épingle, on trouvera une fontaine sur la gauche avec un panneau d’indication. Vous n’aurez qu’à suivre le balisage qui s’élève entre quelques châtaigner pour rejoindre le sommet.

Rapidement, on aperçoit, sur son éperon rocheux, la chapelle Sant’Alesiu, perchée à 1151 mètres d’altitude. Elle aurait été refaite au XIXe siècle, en contrebas d’une ancienne chapelle qui daterait elle du Xème siècle si l’on tient compte des pierres dispersées sous le sommet.

La balade continue en direction d’un petit lac (asséché l’été) entouré de maquis ras. L’occasion de pique-niquer avec les vaches ? Dans ce cas, préparez quelques sandwiches en plus.

Tout autour, on s’aperçoit que le lieu devait être cultivé ou habité, car de nombreuses ruines sont visibles : des murets, des maisonnettes, des enclos, etc. On peut suivre un sentier qui serpente dans les ruines et rejoindre un petit col où se trouve un rocher en forme de gorille… D’ailleurs, la vue sur Ruziu et le San Petrone vaut le détour !

Vous ne pourrez pas manquer d’observer le Monte Pianu Maggiore, le piton rocheux (1581 m) qui domine le lac. Il est possible d’y monter en allant voir le gorille… enfin, le sentier est tout proche.
On raconte qu’il y aurait eu autrefois au sommet une chapelle dédiée à Sant’Eliseu, un culte qui a précédé celui de Sant’Alesiu en Corse.

Si vous n’êtes pas encore trop fatiguer, vous pouvez continuer la piste (en bas du col, depuis les ruines) en direction d’une autre chapelle, celle de Sant’Antone. De là, en suivant la piste vous pourrez revenir à Sant’Alesiu et rentrer par le même chemin.

Si le coeur vous en dit, vous pouvez, encore, continuer la route jusqu’à Sermano pour jeter un oeil à la chapelle San Nicolao (tant qu’on y est…), dont rien que le nom mérite toutes les attentions…

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La muraille de Chine… corse…

Pour une des dernières sorties en date je me suis rendu à Rosazia avec l’intention de monter sur le monte Cervellu, qui culmine à 1624 mètres d’altitude et qui se trouve en fait sur la commune de Salice, toute proche.

La route de Vero à Rosazia est splendide et a été, pour le coup, beaucoup plus longue prévu. Je me suis transformé en vrai paparazzi !

Tout commence au village avec une montée que mes mollets n’oublieront pas de si tôt. Cela dit on évolue dans une forêt de pins magnifique qui nous offre de jolis points de vue sur le Cruzini et le Deux-Sorru.

Après la côte on arrive sur une belle crête, Bocca di u Capizzolu, aux alentours de 1000 mètres. On suit la crête un bon moment et, chose étonnante, un mur en pierres sèches gigantesque a été bâti tout du long, sur au moins 1 kilomètre ! Parfois plus haut qu’un homme (du moins de certains hommes) il est en excellent état. Bon… ce n’est pas la muraille de Chine mais ça reste quand même spectaculaire.

En suivant le balisage on arrive à un angle du mur, on le traverse et on continu le chemin jusqu’à une grande croix où l’on peut apprécier un magnifique panorama sur Rosazia et les alentours.

On arrive ensuite à la bergerie de Libbiu avant d’attaquer la dernière montée vers le Cervellu. Je n’ai pas trouvé le sentier et je suis donc monté à l’aveugle en direction du sommet.

En haut, je vais me répéter mais la vue est magnifique… encore… et, attention nouveauté, on a notamment une vue exceptionnelle sur le monte Tretorre (trois tours en Corse) qui porte bien son nom. Les trois sommets qui le composent se distinguent parfaitement depuis le monte Cervellu.

Une colonie de coccinelles a élue domicile sur les rochers au sommet. Un rendez-vous pour la reproduction au vue de leurs activités sur le moment. Les pierres étaient toutes rouges d’insectes par endroits.

Pour la descente, j’ai improvisé un peu. Une fois à la bergerie, j’ai suivi le lit du ruisseau pour rejoindre une piste (marquée sur la carte IGN) afin de faire une boucle. La piste mène au village, mais il faudra passer plusieurs barrières, qu’il faudra refermer avec soin derrière soit !

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