D’Ucciani à Tavera par les sentiers

Je vous ai déjà promené de Peri à Carbuccia, Carbuccia à Ucciani puis de Tavera à Bocognano. Dans la logique il y a un trou dans mon chemin. Il fallait le boucher, retour donc à Ucciani pour rejoindre Tavera !

Dans la Haute-Gravona, on peut relier tous les villages du versant Est par les sentiers. Au milieu des vieilles bâtisses en pierres, qui épousent un relief plutôt pentu au hameau de Crucoli à Ucciani, les traces jaunes nous indiquent que le sentier, débuté à Carbuccia, continue.

Passons le pont et les cochons, curieux mais peureux, puis continuons en direction des jardins potagers en contre-bas. Là d’autres maisons, d’anciennes “casettes”, sont parfois abandonnées au bord du ruisseau, signe, comme ailleurs, d’une activité économique oubliée.

On croise d’autres sentiers qui par manque d’entretien ont disparus mais permettaient de rejoindre les autres villages sans jamais fouler le bitume. Après le centre historique du village, sous le clocher, on serpente dans les ruelles pour rejoindre la route.

Rien de tel pour remplir les sacs à dos. Suivant les périodes, les fossés nous offrent de l’ail, des asperges, des champignons et bien d’autres fleurs et plantes à déguster ou à admirer.

Guidé par les murs de pierres, on profite des bois pour rejoindre la chapelle Saint Antoine de Padoue, ou Sant’Antone di Tuschini. Elle fut construite en 1908 sur un ancien oratoire médiéval dont une pierre se trouve encore au centre de l’édifice (au dessus de la porte). Les ruines alentours montrent l’existence d’un village, celui de San Antonio, qui a été abandonné avec le temps.

La suite du parcours est agréable. Entre ruisseaux et bois, on coupe et recoupe la route pour rejoindre Tavera par la fontaine de Pietra Grossa.

Et si je montais là-haut ?

Parfois, on a de drôles d’envies. La dernière pour moi était de monter sur cette grosse montagne qui pointe derrière la maison.
Chaque jour je l’aperçois, et chaque jour je me dis, bon… j’y monte quand ?

Et bien c’est chose faite ! J’ai arpenté la punta Tirulellu qui culmine à 1541 mètres. Regardant approximativement le sentier, je me suis mis en route sans trop faire attention à la longueur du trajet. Et ce n’est pas la canicule qui m’a stoppé !

Pourtant, j’aurais dû y réfléchir à deux fois, car non seulement j’ai sous-estimé la longueur mais aussi la chaleur ! Enfin, je m’en suis sorti sans embuches, c’est ce qui compte.

Au départ du col de Scalella, ou  d’un peu plus bas, près de la table d’orientation au dessus de Tavera, on monte en direction de la Punta d’Isa. J’ignore de quelle Isa il s’agit mais elle pointe à 1630 mètres ! Autant vous dire que la montée est abrupte, mais le panorama est top. Derrière se cache un joli plateau qui a visiblement été un lieu de transhumance, vu les restes de constructions qui s’y trouvent.

Il y aurait même une ancienne chapelle, San Leonardo, mais je n’ai pas retrouvé sa trace. Tout le long, la vue est belle sur la vallée de la Gravona. Et, je vois la maison ! « Ho le chat, descends de la table ! Je te vois ! »

Au loin, la Paglia Orba et le Tafunatu s’élèvent discrètement… les fourbes !

De l’autre côté, on aperçoit les plateaux qui bordent la vallée du Prunelli. Au pieds des montagnes, se cache Bastelica, à peine visible. Le Renoso pointe même le bout de son nez. On serpente sur la crête jusqu’au sommet, où il semble y avoir eu un casteddu autrefois. En tout cas, on y devine les restes de marches et d’une petite enceinte…

En réalité il est possible de parcourir toute la crête de Cuttoli jusqu’au col de Scalella en passant par le Tirulellu. Ou bien dans l’autre sens. On passe alors par l’Alcudina dont je vous ai déjà parlé.

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