Se perdre sur les hauteurs de Carbuccia

Il aura fallu chercher un peu, mais j’ai fini par trouvé le départ de la balade ! Mon but, rejoindre la Punta Aculone, toute proche du Tirulellu.

Le chemin n’est pas très clair au départ et assez mal entretenu mais rapidement les conditions s’améliorent. Heureusement car sinon j’aurai pu doubler le temps d’ascension.

C’est parti pour près de 1000 mètres de dénivelé positif sur moins de 7 kilomètres. Au départ, on est au frais sous les chênes et les châtaigniers. Les cimes sont hautes et les lierres s’en donnent à coeur joie.

L’endroit devait autrefois être une belle châtaignerais aux vues des différentes installations : murs, cabanes en pierres, sentiers. Mais comme souvent, le site est abandonné.

Beaucoup de chemins semblent se croiser, il faudra bien suivre le balisage orange pour ne pas s’égarer ! J’ai perdu une demi-heure à suivre la mauvaise trace. Comme quoi, rien ne vaut la carte !

Au milieu du parcours, fort heureusement pour mes chiens, un beau ruisseau traverse le sentier. Petit moment de rafraîchissement bien mérité avant de reprendre l’ascension. Surtout que les choses se corsent (sans mauvais jeu de mot) après.

Petit à petit la végétation se réduit et on fini par rejoindre un beau pierrier recouvert de maquis ras. Les cairns sont nombreux mais il faut les différentier des autres amas de pierres.

Il 1200 mètres d’altitude, on peut souffler un peu en arrivant sur la crête. Sur la droite, vous pourrez rejoindre Punta Caccione sous laquelle se trouvent plusieurs abris sous roche. Dont un très bien aménagé pour passer la nuit.

À gauche, et c’était notre direction du jour, le chemin nous mènes à Punta Aculone. Encore 200 mètres à gravir pour la rejoindre.

La chaleur nous pèse mais heureusement nous avons pu recharger les gourdes à la source située sous le col.

Nous sommes revenus par le même chemin mais il est possible d’effectuer une petite boucle en fin de parcours. Au lieu-dit Casella, au niveau d’un promontoire que la végétation semble éviter, d’anciennes traces partent un peu plus à l’Est vers une crête. Ce chemin reviendra également à Carbuccia mais plus loin dans le village.


Sur les crêtes entre Gravona et Prunelli

Lorsque j’avais réalisé la randonnée en direction de la punta Tirulellu, sur la crête Est de la Haute-Gravona, j’avais remarqué que le sentier continuait à serpenter bien au delà de ma vision.

Et lorsque j’avais réalisé l’Alcudina au départ de Cuttoli, plus bas dans la vallée, mais situé sur la même crête, le sentier continuait également vers le Nord… donc forcement, m’est venu l’idée que ces deux sentiers devaient se rejoindre quelque part !

La carte n’est pas très claire à ce sujet, restait donc à vérifier par soit même ! Figurez-vous que ces deux chemins se rejoignent bien, entre Peri et Carbuccia, et qu’en plus les panoramas, de part et d’autre de la crête, sont à couper le souffle, comme toujours (ah ah !).

Certes le chemin est long, il faut compter une journée complète pour un randonneur ayant l’habitude du dénivelé. Car de sommets en sommets on cumule pas moins de 1560 mètres de positif… Ça tire sur les mollets mais les yeux se régalent.

En passant à bocca di i Catareddi, un panneau nous indique que ce lieu servait autrefois pour les batailles nocturnes des mazzeri.

D’un côté, l’œil se pose sur une vallée de la Gravona conquise par des constructions qui serpentent autour du fleuve. Entre forêts, villages, hameaux, nationale et tout au bout, l’aéroport et la ville d’Ajaccio, surplombe le Monte Gozzi. De là haut, il semble perdre un peu de sa magnificence et d’altitude.

De l’autre, c’est plus sauvage. Le maquis s’étend partout sur l’horizon. Au loin le village de Bastelica semble coincé dans la vallée. Au dessus, la Scaldasola est enneigée. On imagine assez facilement qu’à la station d’Ese, juste à côté, les amoureux de la neige s’en donnent à cœur joie. Plus bas, une étendue d’eau s’incruste dans le paysage: Le barrage de Tolla scintille sous le soleil.

De chaque côté des sommets de toutes formes, toutes tailles, blanc, noir ou gris, dépassent en toile de fond et il n’est pas toujours évident de les identifier.

Rapidement je me retrouve avec les pieds dans la neige alors que j’entame l’ascension du Tirulellu par la face Sud, beaucoup plus raide que par l’autre côté. Il ne reste ensuite qu’a rejoindre le col de Scalella par un sentier en corniche vraiment très beau !

Bref, si vous voulez vous en mettre plein la vue et faire une “vraie” randonnée, je vous conseille ce parcours.

Attention toute fois, pensez-bien à placer deux voitures, sinon le retour sera long ! Si vous vous le sentez, et en se renseignant sur les horaires avant, vous pouvez revenir à Cuttoli par le train au départ de Tavera. Du col de Scalella, vous pourrez rejoindre Tavera en passant par l’ancienne chapelle San’Polu. Ainsi vous laissez une voiture à la gare de Mezzana et l’autre au départ de la randonnée à Pedi Muredda.

Et si je montais là-haut ?

Parfois, on a de drôles d’envies. La dernière pour moi était de monter sur cette grosse montagne qui pointe derrière la maison.
Chaque jour je l’aperçois, et chaque jour je me dis, bon… j’y monte quand ?

Et bien c’est chose faite ! J’ai arpenté la punta Tirulellu qui culmine à 1541 mètres. Regardant approximativement le sentier, je me suis mis en route sans trop faire attention à la longueur du trajet. Et ce n’est pas la canicule qui m’a stoppé !

Pourtant, j’aurais dû y réfléchir à deux fois, car non seulement j’ai sous-estimé la longueur mais aussi la chaleur ! Enfin, je m’en suis sorti sans embuches, c’est ce qui compte.

Au départ du col de Scalella, ou  d’un peu plus bas, près de la table d’orientation au dessus de Tavera, on monte en direction de la Punta d’Isa. J’ignore de quelle Isa il s’agit mais elle pointe à 1630 mètres ! Autant vous dire que la montée est abrupte, mais le panorama est top. Derrière se cache un joli plateau qui a visiblement été un lieu de transhumance, vu les restes de constructions qui s’y trouvent.

Il y aurait même une ancienne chapelle, San Leonardo, mais je n’ai pas retrouvé sa trace. Tout le long, la vue est belle sur la vallée de la Gravona. Et, je vois la maison ! « Ho le chat, descends de la table ! Je te vois ! »

Au loin, la Paglia Orba et le Tafunatu s’élèvent discrètement… les fourbes !

De l’autre côté, on aperçoit les plateaux qui bordent la vallée du Prunelli. Au pieds des montagnes, se cache Bastelica, à peine visible. Le Renoso pointe même le bout de son nez. On serpente sur la crête jusqu’au sommet, où il semble y avoir eu un casteddu autrefois. En tout cas, on y devine les restes de marches et d’une petite enceinte…

En réalité il est possible de parcourir toute la crête de Cuttoli jusqu’au col de Scalella en passant par le Tirulellu. Ou bien dans l’autre sens. On passe alors par l’Alcudina dont je vous ai déjà parlé.

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