Speloncato, capitale de la Corse

Et si Speloncato avait été une des capitales de la Corse à l’époque romaine ? C’est en tout cas ce que pensent les habitants du village lorsqu’ils racontent son histoire. En parcourant le sentier de randonnée de la boucle de Giustiniani à Speloncato on découvre en effet les vestiges d’un riche passé.

D’abord les chapelles San’Roccu et San Filippu que l’on croise quelques minutes après avoir quitté le village. On rejoint ensuite les ruines du village de Giustiniani dont l’implantation daterait de l’époque romaine !

Assez étendu, il laisse penser par les écrits retrouvés que les seigneurs de la Corse avait choisi cette plaine pour s’implanter et gouverner sur l’île.

Le Roi Théodore lui-même aurait séjourné au village lors de la guerre contre les génois.

Mais en continuant le sentier de randonnée de la boucle de Giustiniani à Speloncato, on traverse un site archéologique qui pourrait être remarquable puisqu’il marque l’emplacement d’anciens bains romains.

Malheureusement les fouilles n’ont jamais été réalisées.

Pourtant, la présence de ces bains et les noms donnés aux champs alentours; Peroppe, Stipide et Pomontone; marquent le souvenir d’une présence romaine importante.

D’autres écrits marquent la présence des romains en Balagne jusqu’au site de l’Ostriconi.

En dehors de l’histoire, le sentier offre des points de vue remarquables et nous montrent un territoire véritablement bien aménagé.

Le village de Speloncato mérite également qu’on s’y attarde un long moment. Dès le début du sentier, si l’on jette un coup d’oeil en arrière, on aperçoit les bâtissent posées sur un promontoire, entourées de trois rochers. Les clochers des deux églises se dressent comme face à face.

Enfin, ne manquez pas d’arpenter les ruelles du village. Une table d’orientation et un panorama exceptionnel vous attendent au point culminant.

Attention, Muna, village en disparition !

On vous a parlé quelques fois, sur ce blog, de villages abandonnés, comme Mata, Occi ou encore Caracu. De villages magnifiques et vivants, souvent étapes d’une balade. Mais de village en cours de disparition ? Je ne crois pas.

Destination Muna, dans la Cinarca. Un des derniers village à avoir été raccordé à la route en 1974. L’eau potable arrive d’un captage de la source voisine, l’électricité et le téléphone sont les dernières nouveautés, et pas pour toutes les habitations ! Pourtant, il y a au moins 1 habitant à l’année: Le gardien.

En lui même, le village est très beau et mérite que l’on s’y attarde si l’on passe dans le coin. Sans compter que la route, si l’on vient de Sari d’Orcino par exemple, est magnifique ! Dans les ruelles, parfois à demi mangées par les herbes hautes, on découvre des bâtisses à l’abandon et d’autres restaurées, certainement habitées en été.

Si le passé de ce village a été glorieux, on s’attriste de voir l’école fermée, les places vides et ensevelies par les herbes, les cultures abandonnées. Petit à petit, depuis les années 50, les derniers habitants, résignés, ont fermé leur porte pour rejoindre les villages alentours.

Comme à chaque fois, quelque chose d’émouvant s’échappe des maisons ruinées et du combat de ceux qui ne souhaitent pas voir leur village disparaître…

Caracu hameau de Meria

Caracu, hameaux de Meria
Caracu, hameaux de Meria

Le cap corse a lui aussi son lot de villages abandonnés. Caracu (le houx en corse même si nous n’en avons pas vu une fois arrivés sur place: la toponymie a ses raisons que nous ignorons), hameau du village de Meria a été peu à peu déserté en raison de son accès moins aisé que le village principal. Nous faisons pourtant le chemin inverse pour nous offrir une parenthèse dans la course du temps, conduits par notre jolie guide aux cheveux blonds, fille de ces lieux. Une fois arrivés à Caracu, elle nous montrera d’ailleurs avec émotion les restes de la maison où sa grand-mère vit le jour. Le chemin, parfois entouré de jolis murets de pierres sèches serpente à flanc de colline et donne à voir les îles toscanes mais également les trois îles emblématiques de Macinaghu: Terra, Mezzana, Finuchjarola. En guest star ce jour-là, et juste pour nous (si si!), l’île de la Gorgone, encore plus au nord que Capraia.

Il nous faut peu de temps pour rejoindre Caracu et les ruines de ses maisons qui portent encore des traces de vie récente: fours, corniches peintes qui nous incitent à imaginer le quotidien des habitants. Après une rapide exploration (il nous faut être prudents en raison de la dégradation du lieu) nous rejoignons une aghja pour notre pique-nique face à la mer. Le luxe une fois de plus.

Mais la quiétude des lieux est trompeuse et notre guide nous rappelle un fait divers horrible qui aurait eu lieu à l’entrée du village. Un fils de bonne famille indélicat aurait mis en mauvaise posture une servante de la maison. Il l’aurait ensuite tuée et éventrée à l’entrée du village… Réalité ou légende? L’esprit vagabonde comme souvent en ces lieux.

Un peu de sport

Non pas que mon fidèle destrier bleu ait rendu l’âme, mais j’ai enfourché le week-end dernier le vélo qui prenait la rouille sur la terrasse et qui n’avait pas roulé depuis un an… ouille… dur dur la reprise. Mais un peu de sport ne peut pas me faire de mal. Loin de là. C’est donc avec bonne conscience et l’espoir d’en prendre plein les yeux, à défaut des jambes, que je me suis mis en route pour 35 kilomètres de route montagneuse.

Direction Cuttoli, petit village de montagne perché à 1 000 mètres d’altitude. Bon, je n’avais peut-être pas prévu les 700 mètres de dénivelé. Mais en prenant mon temps, en une heure, me voilà au village. Une vue magnifique s’offre à moi. La plaine en contrebas, comme coupée en deux parts égales par la Gravona. De part et d’autre de petites collines donnent un relief harmonieux à ces terres partagées entre villas et cultures. Plus loin à l’horizon le mont Gozzi se dresse, majestueux, surplombant les villages alentours. Suivi d’une chaine montagneuse, il se présente comme un protecteur naturel pour les différentes plaines de la région. À son extrémité, sa pente abrupte m’ouvre la vue encore plus loin jusqu’au golfe de lLva où la mer et le ciel se fondent dans un mélange bleuté.

Mes efforts sont récompensés et prennent un sens devant  un tel paysage. Après une courte pause, je continue ma route direction Peri par une petite route de montagne qui se présente comme une corniche sur la falaise. Ici et là se dressent d’anciennes bâtisses de vieilles pierres autrefois utilisées par les bergers.

Qui dit montée, dit descente et visiblement j’ai bien fait mon choix. La route ne fait que redescendre pendant presque une heure de plus. Un vrai régal. Bref, un vélo ou en voiture, je vous conseille d’emprunter cette route qui propose beaucoup de points de vue et il est facile de s’arrêter pour les apprécier.

Le lac de Tolla

Tolla est un petit village de montagne situé dans la vallée du Prunelli en Corse-du-Sud. La particularité de ce village est qu’il possède un lac de barrage construit dans les années 60. Situé à 552 mètres d’altitude, le lac de Tolla est paisible et plein de vie. Si vous en avez assez de l’eau salée, allez vous étendre sur les berges de cet immense lac ou bien faites un tour de pédalo ou de canoë sur les eaux calmes du Prunelli.

J’ai été faire, pour vous… cela va sans dire, un tour au lac de Tolla et je dois avouer, que malgré la chaleur, après le pique-nique la sieste se faisait sentir… A l’ombre d’un énorme tronc, j’ai manqué de m’assoupir en sursaut aux bruits des chants d’oiseaux et des passages de libellules.
Sur les hauteurs, avant le lac se trouve un belvédère d’où il est possible d’admirer le barrage en contrebas. Voici cinq photos prisent depuis le belvédère. Malheureusement la chaleur m’a fait oublier mon appareil lors de ma promenade sur le lac… oups?