Sant Austinu à Bigornu

Voilà ce qu’on m’a dit au retour de ma balade: mais qu’est-ce que tu es allé faire à Bigornu?!

En effet, le chemin est long et tortueux depuis Ponte-Novu pour rejoindre le petit village perché à 650 mètres d’altitude. J’ai bien entendu bousculé quelque peu les quelques 80 habitants que compte la commune en demandant mon chemin. «Mais qu’est-ce qu’il vient faire là celui-là?»

Comme souvent j’ai cherché à rejoindre des ruines, mais cette fois celles d’une chapelle romane bâtie en blocs de chloritite (verte) et de gneiss (plus claire). L’architecture et les matériaux m’ont rappelé la Chiesa Nera de Rapale, qui se trouve en réalité tout près de celle-ci à vol d’oiseau.

Si la balade devait également me mener aux ruines d’un casteddu, un agriculteur de la commune en a décidé autrement… en effet le sentier passe visiblement par son exploitation, qui est fermée par des grillages. Impossible donc de l’atteindre, c’est un peu dommage…

Il se trouve sur la commune deux autres chapelles en ruines ainsi que la belle église Santa-Maria Assunta. En chemin, si vous passez par Lento, arrêtez-vous également devant la chapelle de San Cipriano, qui surplombe la route avant le village.

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Petite promenade vers San Michele de Siscu

Mes pas m’ont ramené vers Siscu. Vous vous rappelez de la jolie promenade qui permettait de faire le tour des hameaux de ce village du cap corse? Un détour menait vers la chapelle San Michele mais j’avais alors préféré accomplir la boucle complète en retenant cependant l’idée de cette variante. Elle tomba à point nommé pour égayer une de ces journées flemme où même marcher paraît difficile tant la paresse est grande… La balade en effet n’est pas ardue et demande une petite heure de marche à peine. Armé d’un poulet rôti, de pain frais et de fraises bien joufflues, j’entame le terrible périple.

Il faut d’abord emprunter une piste qui serpente avant de traverser un petit ruisseau et de s’enfoncer par un petit chemin sous quelques arbres et entre quelques fougères. La chapelle romane San Michele ne tarde pas à apparaître, construite sur un promontoire rocheux, face à la mer, avec le hameau de San Martinu sur la droite. Elle est parfaitement conservée, son abside est réhaussée par d’élégants pilastres. Malheureusement fermée, ma curiosité (oui je sais c’est un vilain défaut!) est pourtant récompensée lorsque je risque un oeil par une ouverture… Vision fantasmagorique: dans la pénombre apparaît une statue de Saint Michel terrassant le dragon. Ses ailes se détachent en contre-jour. C’est pour ce genre d’instant que j’aime tant me promener.

Autre curiosité certainement due à la période, des promeneurs ont laissé devant l’entrée des petites croix de fortune, faites avec les moyens du bord, branches et herbes. C’est quand même mieux que de graver sur la pierre “Jojo was here”. J’exagère à peine…

Je vous entends déjà vous moquer de mon oisiveté sur cette sortie mais je tenais, avant de terminer ce post, à souligner que j’ai dû chèrement défendre mon pique-nique contre une armada de fourmis qui en avait décidé autrement. Même si je sais qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, je précise tout de même qu’aucun insecte n’a été blessé pendant cette journée!

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Entre profane et sacré : Rapale – A Pieve

« Entre profane et sacré ». C’est le nom d’un long sentier qui lie les communes de Rapale, A Pieve et Soriu tout en passant par des points d’intérêts variés comme des chapelles, des bergeries et autres vieilles pierres et sans compter les belvédères qui vous coupent le souffle. On en découvre ainsi un peu plus sur le Nebbiu (Haute-Corse) et la vie de ses habitants à travers l’histoire.

La randonnée est longue et j’ai dû m’y prendre à deux fois pour en faire le tour (ou presque). Je vous propose donc de la découvrir en quatre articles différents.

1/4. Rapale – A Pieve
Je suis parti du village de Rapale et plus précisément de l’église Santa-Maria-Assumpta, un héritage Pisan. De là, un panneau nous présente le parcours et ses différents points forts. D’ailleurs, tout au long de ce sentier se trouvent de petits panneaux d’informations dont vous trouverez les clichés. On commence par prendre de l’altitude avant de s’enfoncer dans les bois. En plein mois de janvier, le soleil est présent malgré quelques nuages, toutes les saisons sont propices à la découverte.

Nous arrivons rapidement à une petite chapelle romane du XIIIe siècle en cours de restauration : San Cesariu. Elle a été classée monument historique en 1840 et a la particularité d’être bâtie en serpentine, une pierre verte que l’on trouve en abondance dans la région et qui était très soigneusement sculptée. Cette chapelle est considérée comme la jumelle de San Michele de Murato dont je vous ai déjà parlé.

Après cette halte, on reprend l’ascension en direction d’une corniche entourée de maquis ras qui nous offre un panorama exceptionnel sur les plaines du Nebbiu. On aperçoit ainsi la retenue de Padula et la ville de Saint-Florent. Au loin le Cap Corse s’étale une nouvelle fois devant moi sous un angle nouveau. Curiosité du moment, en jetant un oeil en direction de l’est, le temps clair nous permet de distinguer entre les monts l’île d’Elbe. Malheureusement l’appareil photo n’a pas nos yeux…

Certains passages de la corniche sont encore recouverts de neige. Les dernières chutes avaient pratiquement coupé du monde ces villages qui culminent entre 450 et 700 mètres d’altitude.

En une bonne heure et demie de marche nous arrivons au village de A Pieve…

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Chapelle San’Polu de Tavera

J’aurais pu faire d’une pierre deux coups à mon premier passage au village de Tavera. Après la boucle du menhir (à lire ici), la commune propose le sentier de San’Polu. C’est une seconde boucle à faire en famille qui démarre à l’aire de repos de la gare et qui passe par différents points d’intérêts.

Je n’ai pas fait la boucle en entier car j’ai découvert que c’en était une qu’après avoir terminé ma promenade… vive l’organisation.
C’est une chapelle romane du XIe siècle qui a attiré mon attention. Enfin plutôt ce qu’il en reste car comme vous pouvez vous en douter il ne reste pas grand chose de plus que les fondations de cette ancienne chapelle. A Castedda di San’Polu est idéalement placée au-dessus du village sous le col de Scaledda.

J’ai poursuivi ma promenade jusqu’au col, mais cette fois en voiture. Il est ainsi possible d’observer la cascade du voile de la mariée depuis les hauteurs et de se rendre compte de son ampleur. Je vous laisse avec ces quelques images.

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Toujours plus haut à Furiani

Furiani est un charmant village situé au sud de Bastia. Perché sur les hauteurs, des maisons plus récentes entourent une ancienne tour forte qui servait de château. La vue s’étend une fois de plus des débuts du cap, à l’étang de Chiurlinu et les îles toscanes ne sont jamais loin.
Si vous longez le cimetière, une piste débute et se déroule sur à peu près deux kilomètres. Ce chemin constitue le point d’orgue de la course pédestre de la Furianinca qui aura bientôt lieu. Après trois kilomètres et demi de montée jusqu’au village, il faut ensuite continuer sur ce tracé jusqu’à la chapelle de Sainte Marie. Par avance, je souhaite bon courage aux coureurs!
Moi, je marche tranquillement et je peine déjà… Je croise d’ailleurs des personnes qui courent, d’autres en vtt, certains sont en quad. La piste est connue et le soleil qui brille nous a dicté la même envie.
Après une demi-heure de marche, j’arrive sur une esplanade qui domine la mer. La chapelle Sainte Marie est cernée par un mur de pierres et accompagnée d’une construction en ruines. L’endroit est agrémenté de tables et de bancs en bois installés face à une superbe vue.
La chapelle semble romane, elle est ouverte et l’intérieur est creusé dans le sol. Le toit en bois est apparent. Entourant l’autel, des fresques, visiblement en cours de restauration, se laissent entrevoir. Les couleurs sont encore fraîches et l’on distingue un ange, un visage de femme couronné, un boeuf. Une guirlande de motifs décore l’arcade derrière la nef. Une belle surprise même si je n’ai pas trouvé de renseignements sur ces ornements et sur leur datation.
Après une pause contemplative, le retour s’effectue par le même chemin. Une jolie découverte toute proche des routes et de l’agitation.