Balade au village abandonné de Mata

Plan du parcours

Une fois n’est pas coutume, notre but sera un village abandonné. Il en existe de nombreux en Corse qui témoignent de l’expansion d’autres hameaux et de l’exode rural. Mata aurait été abandonné au XVIIIème siècle.

Il faut tout d’abord se rendre à Campu, non loin de Luri dans le Cap corse. Là, une plaque commémore Dominique André Cervoni, rappelant comment il a pu inspirer le célèbre écrivain Joseph Conrad.
Le chemin grimpe juste à côté, il est très agréable, peu ardu, serpentant sous un tunnel formé par la végétation qui offre parfois une trouée sur la mer.

Nous arrivons très vite dans le village abandonné dont les maisons de pierres restent encore dressées malgré l’outrage des ans. Une sensation de quiétude est créée par le lieu.

Les restes d’une tour carrée, fortification avec meurtirères gardent encore l’entrée. Elle devait certainement avoir un usage défensif.
La promenade peut se poursuivre jusqu’à la Punta di u Castellucciu qui offre une belle vue sur la marine de Santa Severa.
Une autre fois peut-être, nous choisissons d’aller voir l’adorable fontaine du village un peu excentrée.

Puis nous rebroussons chemin, bien décidés à aller voir la chapelle San Salvatore construite sur l’emplacement d’une ancien sanctuaire du Xème siècle. Détail étonnant, son clocher est éloigné de 80 mètres.
Voilà une autre sortie qui permet de remonter le temps, en pleine nature.

La balade de l’angoisse à Luri

Parfois même si les indications données sur Internet paraissent claires et limpides en théorie, une fois sur place, il arrive qu’on soit un peu perdu. Alors des fois on retrouve tout de même le chemin et on s’en sort sans trop tâtonner, et d’autres fois, c’est la cata…

C’est ce qui m’est arrivé alors que je voulais découvrir les hameaux de Luri, dans le Cap Corse, via un chemin mis en place par une association locale. Si j’ai bien trouvé le départ de la promenade, j’ai complètement perdu le fil au cours du voyage. J’ai pourtant bien essayé de suivre les traces orange mais quand il y en a dans tous les sens on est un peu perdu. Après quelques chemins forts agréables, la balade s’est terminée sur une grande route droite que j’ai dû suivre pendant plusieurs kilomètres avant de retrouver mon véhicule… Je ne comprends toujours pas à quel endroit j’ai loupé le chemin mais une chose est certaine, j’ai bien perdu le fil…

Je vous laisse avec les quelques photos que j’ai pu ramener tout de même.

La punition de Sénèque

Comment punir un philosophe romain accusé d’adultère? L’exiler en Corse bien sûr! Ainsi, notre homme aurait vécu cette retraite forcée dans l’île. Une légende dit que ce serait dans une tour nichée sur un promontoire rocheux après le village de Luri dans le cap corse. Sauf que, anachronisme aidant, la tour et le philosophe ne sont pas vraiment de la même époque mais bon, l’histoire est jolie.

Et puis sénèque n’est pas vraiment tendre avec l’ile et ses habitants, jugez plutôt, morceaux choisis:

Le sort m’a jeté dans un pays où la demeure la plus spacieuse est une cabane… que trouverait-on d’aussi nu, d’aussi totalement abrupt que le rocher où je suis ? Quoi de plus affreux comme site ?...”. 

Se venger est la première loi des corses, la seconde, vivre de rapines, la troisième, mentir, la quatrième, nier les dieux. “

Bon d’accord, il sera un peu moins acerbe plus tard et vantera la nature mais bon… Vive les stéréotypes! Et ils ont la vie longue!

De mon côté, je ne suis pas romain, j’essaie d’être philosophe et j’ai choisi ce qui pour certains ressemble à un exil, délicieux à mon goût. Alors le dimanche, pique-nique à l’épaule et baskets aux pieds, je gravis par exemple l’éperon rocheux qui mène à “la tour de Sénèque”. Là, après une vingtaine de minutes de marche sur un sentier un peu raide et deux dalles lisses, je me pose et je contemple: mers ligurienne et tyrrhénienne, cap corse, montagnes… Je me mettrais presque à philosopher tiens…