Des nouvelles de Laponie

Eh oui je sais bien: cela fait longtemps que je n’ai rien écrit par ici, vous laissant sans nouvelles, certainement inquiets de mon sort? (;-p) En fait après des fêtes de fin d’année passées dans le grand nord (Essonne et région parisienne) je crois bien avoir ramené ce type de climat dans un coin de ma valise. Mais n’anticipons pas…

Des fêtes de fin d’année et des vacances passées auprès des miens, des amis revus, cela fait beaucoup de bien. Par contre, il est certain que, grâce à  ma mémoire sélective qui fait bien les choses, j’avais tôt fait d’oublier les joyeusetés de la capitale: embouteillages, périphérique, cohue dans les magasins en cette période et esprit de noël qui visiblement oublie de toucher quelques personnes… Tout cela me fait d’autant plus apprécier la qualité de vie qui est la mienne ici et l’on a tendance à bouder son plaisir quand il devient quotidien.

Trêve de philosophie à la petite semaine, je dois également vous conter mes derniers exploits. J’ai dû me séparer de mon fidèle destrier bleu  pour le confier à ma soeur (gargl…) même si  j’ai encore un peu de répit car elle n’a pas encore son permis. Décision prise pour pouvoir, de mon côté, passer le permis moto et acquérir le deux roues qui va avec. Alors pour l’acquisition c’est ok mais pour le sésame qui permet de prendre le guidon, il va falloir attendre un peu. En effet, je suis un peu le rantanplan des hells angels car j’ai eu la première partie du permis (réputée la plus difficile soit dit au passage) mais après une gamelle d’anthologie et néanmoins au ralenti, j’ai lamentablement échoué à la conduite. Etonnant non? Ne faisant jamais les choses à moitié, j’en ai profité pour me blesser au talon d’achille.

Donc, bien entendu, plus de promenades et donc plus de posts: vous avouerez qu’avec des béquilles c’est beaucoup moins amusant.

Mais revenons-en au climat, et plus précisément à la neige. Par ici on l’annonçait depuis plusieurs jours et elle semblait rester sur les hauteurs mais elle est finalement bien arrivée, s’installant sur le nord de la Corse et même, chose inhabituelle, sur la ville de Bastia. Ambiance surréaliste de ce côté-ci de la mer et occasion de prendre quelques clichés assez inhabituels que je vous laisse découvrir.

Les glacières de Ville di Pietrabugno

Ville de Pietra-quoi ? Ville-di-Pietrabugno (dire « Villédipiétrabounio »). Et oui, il faut parfois s’y prendre à plusieurs fois pour prononcer le nom de certains lieux de la région. Tout un travail d’intégration…

Derrière ce nom un peu étrange se cache un paisible hameau situé sur les hauteurs de Bastia, offrant un panorama inoubliable sur la cité génoise. Je vous en ai d’ailleurs déjà parlé il y a quelques mois (ici !). Je suis retourné dans les alentours de ce village pour emprunter un sentier qui mène aux anciennes glacières. Je m’étais déjà rendu à celles de Cardo, également au dessus de Bastia. Les glacières sont des sortes de bergeries en pierres dans lesquelles on trouve des citernes. La neige et la glace y étaient conservées avant l’invention du réfrigérateur… Ainsi on descendait la glace depuis les glacières jusqu’à la ville par les sentiers muletiers.

Le sentier donne une jolie vue sur le Cap Corse (Erbalunga, Miomo), sur les îles italiennes (Caprai, l’Île d’Elbe) et sur Bastia et le début de la Plaine Orientale. Une jolie balade qui emprunte le chemin des « Nivere », bien connu dans la micro-région. De quoi profiter encore un peu du soleil toujours bien présent en ce début décembre.

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Petite promenade bien agréable

Les familiers de la région bastiaise connaissent l’endroit qui sert de point de rencontre aux promeneurs, joggeurs, amoureux et autres quidams. Il se trouve au-dessus de Ville de Pietrabugno et est signalé par une croix. Si vous allez à ses pieds, vous découvrirez toute la ville nichée en dessous et qui se dévoile, du port de plaisance de Toga, au vieux port que l’on distingue grâce au double clocher de l’église Saint Jean Baptiste. L’étang de Biguglia, le cordon lagunaire de la Marana et la plaine participent à ce joli spectacle. Ainsi, au milieu des fleurs et des plantes sauvages qui ne sont pas encore écrasées par le soleil estival, on assiste au ballet muet de la ville et aux rotations des navires dans le port de commerce.

Mais il est un chemin un peu moins fréquenté que l’on rencontre avant de rejoindre San Martino di Lota. Il plonge dans le maquis et sous le couvert des arbres, après une promenade sur un chemin dallé, on trouve d’anciennes habitations qui étaient certainement le village originel. Un peu plus loin, un ravissant petit pont enjambe la rivière, tout près de ce qui fut certainement un moulin autrefois.

Le chemin remonte jusqu’au village, qui, en plus d’offrir un agréable panorama, offre également plusieurs restaurants délicieux. C’est par la route que nous rejoignons notre voiture. Un bon moyen de mettre le nez dehors et de prendre l’air même quand le temps ne s’y prête pas vraiment.

J’ai peut-être des idées fixes mais je me soigne…

Vous allez me dire que je vous ai déjà fait le coup, avec les îles sanguinaires par exemple, ou même la cascade du voile de la mariée ou les piscines d’Aïtone encore… Mais que voulez-vous? Quand on aime on ne compte pas. Et puis cette fois-ci, je change de département pour bégayer en corse du nord. Oui je l’avoue, j’aime bien le village d’Erbalunga situé aux portes de Bastia et au début du cap corse. La vue qu’il offre est belle du dessus, du dessous et sur les côtés aussi. Je n’ai pas encore tenté de la mer mais il ne faut jamais jurer de rien… Je ne sais pas si c’est l’enfilade des maisons avec le petit port de pêche et la tour génoise à la pointe, je sais en tout cas que je ne suis pas le premier à succomber au charme de cette petite marine et qu’Erbalunga a inspiré de nombreux peintres. D’ailleurs, vous aussi, vous devez avoir son image quelque part dans un coin de votre tête. Enfin bref, je ne résiste pas à vous offrir une vue de plus car on ne s’en lasse pas.

Erbalunga
Erbalunga

Les glacières des nobles

J’ai déjà eu l’occasion de vous parler du Pignu qui surplombe la ville de Bastia en Haute corse. Cet endroit qui marque la frontière entre les côtes est et ouest sert de point de départ à de nombreuses activités telles que la promenade, le vtt, l’escalade ou encore le saut en parapente. Une fois n’est pas coutûme c’est pour une balade que je m’y suis rendu. Le sentier qui part sur la gauche serpente ensuite sur les crêtes et le regard hésite à se perdre entre la ville et la plaine, l’immensité de la mer et les îles toscanes, le cap corse ou encore le golfe de Saint-Florent et les massifs enneigés de l’intérieur. C’est un ravissement à chaque pas, d’autant plus que les violettes, les pâquerettes et les crocus rappellent que le printemps est bien là désormais. Des traces de peinture jalonnent le chemin, souvenir de la récente course à pieds des “Nivere” qui a eu lieu fin mars.

Mais le but de la promenade est plus loin et plus atypique. Il s’agit pour nous de rejoindre les anciennes glacières: “E nivere”, au-dessus de Cardo. Depuis l’époque génoise, cette pratique qui consiste à emmagasiner la neige dans des constructions prévues à cet effet est attestée. Ainsi les bâtiments contiennent ensuite de la glace qui est découpée et revendue en ville jusqu’au XXème siècle. La glace sert à la conservation des aliments mais a aussi un usage médical contre les fièvres et les hémorragies.

Ainsi après avoir croisé sans doute une petite bergerie en pierres construite à flanc de rocher, nous trouvons la première glacière dont le toit est effondré mais qui conserve encore ses arches de pierres et ses deux fosses pour contenir la glace. Il faut encore faire quelques pas pour rencontrer le deuxième édifice, plus imposant et mieux conservé auquel est accolé une habitation. Les dimensions de la fosse sont plus importantes et la présence du toit permet d’imaginer la fraîcheur qui permettait la conservation.

Une fois de plus, une promenade simple, éducative, dans un cadre dont la beauté est sans cesse renouvelée. Je vous la recommande.