Fresques et château à Castellu-di-Rostinu

Encore des ruines qui terminent en «U»! Mais également de jolies fresques de la fin du XVe siècle en assez bon état de conservation.

La commune de Castellu-di-Rostinu propose un sentier de découverte pastorale sur lequel se trouve la chapelle San Tumasgiu et les ruines du château des marquis de Massa, des Toscans qui se seraient installés au XIe siècle afin de contribuer à la défense de la Corse.

La chapelle, qui a connu une désastreuse restauration en 1933 (à lire ici) se trouve au milieu du cimetière et conserve de belles fresques datées du XVe siècle.

Non loin, posées sur un éperon rocheux, se trouve les ruines d’un château du moyen-âge qui possédait une position stratégique pour la protection de la vallée du Golo et l’entrée du Rustinu. Il aurait été incendié en 1289 et détruit par la suite lors des révoltes populaires.

Le site est bien aménagé. Des panneaux d’explications et une table d’orientation ont été installés afin de guider le visiteur. Idéal pour les enfants amoureux d’histoire chevaleresque! … non je ne suis plus un enfant…

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Sant Austinu à Bigornu

Voilà ce qu’on m’a dit au retour de ma balade: mais qu’est-ce que tu es allé faire à Bigornu?!

En effet, le chemin est long et tortueux depuis Ponte-Novu pour rejoindre le petit village perché à 650 mètres d’altitude. J’ai bien entendu bousculé quelque peu les quelques 80 habitants que compte la commune en demandant mon chemin. «Mais qu’est-ce qu’il vient faire là celui-là?»

Comme souvent j’ai cherché à rejoindre des ruines, mais cette fois celles d’une chapelle romane bâtie en blocs de chloritite (verte) et de gneiss (plus claire). L’architecture et les matériaux m’ont rappelé la Chiesa Nera de Rapale, qui se trouve en réalité tout près de celle-ci à vol d’oiseau.

Si la balade devait également me mener aux ruines d’un casteddu, un agriculteur de la commune en a décidé autrement… en effet le sentier passe visiblement par son exploitation, qui est fermée par des grillages. Impossible donc de l’atteindre, c’est un peu dommage…

Il se trouve sur la commune deux autres chapelles en ruines ainsi que la belle église Santa-Maria Assunta. En chemin, si vous passez par Lento, arrêtez-vous également devant la chapelle de San Cipriano, qui surplombe la route avant le village.

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Le couvent de Marianda à Ferringule

Sa façade imposante et ses vestiges avaient attiré mon oeil alors que je me dirigeais par la route vers Bracculaccia, hameau de Ferringule, pour une autre balade. Placées en surmplomb, les ruines du couvent veillent sur la région et accompagnent vos pas. Inutile de vous dire que j’étais bien décidé à y revenir. Chose faite, quelques jours après. Je me gare en contrebas et je grimpe par un sentier sur la droite qui permet de ne pas prendre aussitôt une piste carrossable pour se la jouer Indiana Robinson du maquis pour quelques instants. Ainsi, je découvre d’abord les restes d’une modeste habitation avant de continuer vers mon but. J’y parviens après avoir rencontré une citerne d’eau récente.

Voilà enfin le couvent Saint François, appelé Marianda. Il est bordé d’un important corps d’habitation et d’un mur de pierres qui servait d’enceinte pour les bêtes ou de protection je ne sais pas au juste. Les constructions qui bordent l’un des côtés de l’édifice religieux rappellent sans doute la vie quotidienne des moines: ici un four, là une citerne ou encore une petite chapelle attenante. Ces lieux sont émouvants. Mais ce n’est rien encore, la façade du couvent est majestueuse malgré les outrages du temps et se dresse, fière face à la mer, des niches l’ornent encore. À l’intérieur, le toit s’est effondré et les intempéries ont rongé les différents autels et les stucs qui laissent encore entrevoir quelques bribes de leur splendeur passée. Le clocher est encore là, même si un arbre a choisi de s’y établir désormais.

Ce lieu nous rappelle la fuite irrémédiable du temps même si l’édifice a bien résisté alors qu’il a été abandonné au XVIIème siècle. Difficile de se résigner à la perte de ces témoignages riches d’un passé aujourd’hui révolu.

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Le château de la Punta

J’imagine que chacun d’entre vous a eu le plaisir de voir le film Intouchables. Je ne sais pas si vous avez retenu le nom du personnage que joue François Cluzet, dans le doute je vous le remémore : Il s’agit de Philippe Pozzo di Borgo, et plus précisément du fils du cinquième duc Pozzo di Borgo. Cette riche famille, ennemie de Napoléon 1er, possédait autrefois des terres dans la région ajaccienne et notamment sur la commune d’Alata.
En 1882, le deuxième duc, Jérôme Pozzo di Borgo, fit construire un château au sommet d’une colline, le château de la Punta, de manière à dominer complètement la cité impériale et son golfe. Chose étonnante, la bâtisse a été réalisée avec les restes du château des Tuileries de Paris. En effet, après un important incendie en 1871, qui détruisit en grande partie le palais, l’empereur ordonna sa démolition en 1882. C’est alors que Jérôme Pozzo di Borgo et son fils Charles, décidèrent d’en racheter les pierres pour construire la demeure familiale.

En 1978 un important incendie de maquis emporta la toiture du château, laissé à l’abandon. Ce n’est qu’en 1992 que le Conseil Général de la Corse-du-Sud racheta les ruines et les terres aux descendants de la famille. S’en suivirent plusieurs phases de restauration à commencer par la toiture.

Aujourd’hui cette magnifique bâtisse est interdite à la visite. Les travaux sont arrêtés et plusieurs projets sont en cours de réflexion pour la réhabiliter. Mais il est possible d’y monter à pieds et d’admirer ce « petit » morceau du palais des Tuileries. Outre la vue du château, la balade offre un magnifique panorama sur le golfe de Lava et le golfe d’Ajaccio ainsi qu’une vue unique sur la ville en contrebas. Sur le chemin vous passerez également devant le tombeau familial des Pozzo di Borgo. Bien loin de l’allure des tombeaux abondamment présents en Corse, celui-ci ressemble plus à une grosse chapelle privée de style byzantin.  Située au milieu d’une splendide forêt d’eucalyptus, où quelques mimosas ajoutent une touche de couleur jaune en février/mars, la promenade est agréable et visiblement habituelle pour les habitants du coin.

Tout autour du château se trouvent plusieurs captages de sources bâtis à la même époque pour alimenter le domaine en eau potable. Vers le sommet, une énorme tour carrée est également visible. Elle a été restaurée au XIXe siècle. Elle se trouve à l’emplacement de l’ancien village Pozzo di Borgo, détruit par les barbaresques en 1594. Sur le site, on peut toujours voir les ruines des anciennes demeures et d’une chapelle romane.

Pour avoir encore plus d’informations sur ce site, je vous propose d’aller directement sur le site internet du château de la Punta en cliquant-ici.

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Entre profane et sacré : Soriu – Rapale

4/4. Soriu – Rapale
Dernière étape de ce long parcours. Soriu est un village plein de surprises. Tout près de l’église une maison présente une toiture merveilleusement sculptée. Face à l’église, un belvédère propose une nouvelle fois une vue imprenable sur les plaines du Nebbiu. C’est réellement un des points forts de ces trois villages.

Nous quittons donc ce dernier village par un petit sentier sur la gauche de la route qui descend sec. Très vite nous arrivons à une petite chapelle, Sainte-Marguerite, que j’avais déjà aperçue depuis A Pieve en contrebas. Vraisemblablement construite entre le XIè et le XIIè siècle elle est de style roman-pisan. Elle a été classée monument historique en 1936 et bien qu’elle soit détachée du village, elle fut pendant des siècles l’église paroissiale de Soriu. Elle a été restaurée en 1992.

La promenade se poursuit dans une oliveraie. Une nouvelle fois, nous l’avions vue depuis A Pieve. Le chemin descend jusqu’à la rivière. Juste à côté se trouve une petite fontaine qui a été restaurée en 2008 : Funtana di Vergalella. Il faut traverser la rivière, un des sept bras du fleuve Aliso. Tout de suite, le sentier remonte abrupt dans une châtaigneraie vers A Pieve.

La suite de la promenade se fait en grande partie sur la route… du moins c’est ce que j’ai fait, car je n’ai plus trouvé de panneau d’indications pendant un long moment. Le côté randonnée disparaît un peu mais la promenade est quand même agréable et puis, plus loin, le sentier reprend pour remonter vers Rapale à travers champs. Un troupeau de moutons nous accueille, l’air tout de même un peu étonné, à l’entrée du village.

La boucle est bouclée. Vous l’aurez compris, il est difficile de tout faire en une seule fois. Si l’envie vous vient, je vous conseille de le faire en deux boucles : Rapale – A Pieve / A Pieve – Rapale puis A Pieve – Soriu / Soriu – A Pieve. Ainsi vous aurez le temps d’admirer la multitude de choses qu’il y a à découvrir. C’est un voyage au coeur de ces villages et de leur histoire pour en apprendre toujours un peu plus sur les modes de vie dans ces micro-régions au cours des siècles.

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