Les hameaux de Sisco

Sisco est une commune située dans le Cap Corse qui a la particularité d’être composée de plusieurs petits hameaux dont aucun ne porte le nom de « Sisco ». Elle est entourée de montagnes qui délimitent une vallée. On pourrait donc dire que « Sisco » est le nom de la vallée.
Afin de découvrir la commune, ses secrets et ses plus beaux trésors, un parcours pédagogique a été tracé. Il fait le tour de tous les hameaux en passant par les bois et le maquis. Ainsi vous ne voyez la route que pour la traverser, ce qui donne l’impression de découvrir de petits groupes d’habitations au bout d’un virage en plein milieu des sous-bois.

Comme à mon habitude j’arrive sur place avec le minimum d’informations en priant de trouver quelque chose de ressemblant aux quelques images que j’ai pu voir dans des bouquins ou sur internet… Par chance, au détour d’une rue du hameau de Moline, je reconnais le panneau de présentation du sentier. On gare la voiture et on se chausse avant de partir pour une boucle de deux heures trente de promenade sous un ciel légèrement capricieux, hésitant entre éclaircies et nuages bas…

Deux églises, plusieurs chapelles dont certaines privées, un ancien couvent, un manoir, des tours génoises, une tour carrée, un centre équestre, une oliveraie, de belles demeures et des maisons, des ruelles et des fours en vieilles pierres. Bref des tas de choses qui font de cette visite de la commune un plaisir que l’on peut partager en famille pour en apprendre plus sur l’architecture des villages de Corse.

Tout au long de la promenade on oscille entre 200 et 500 mètres d’altitude et les belvédères ne manquent pas pour profiter de la vue qu’offrent les hauteurs sur la commune.

Mais qu’est-ce qu’ils font?

Au départ, je n’ai pas compris. Je me suis posé plusieurs questions puis j’ai cru à une certaine coutume de l’île. Mais même si parfois les coutumes peuvent paraître étranges, on arrive toujours plus ou moins à en cerner le but. Seulement là, je ne voyais pas. Durant tout le mois de mars, j’ai pu voir des centaines et des centaines de Corse, un peu partout sur l’île, se promener dans les fossés, sur le bord des routes, marcher le long des sentiers mais en s’y écartant le plus possible. Mystère? Que font-ils donc?

Mais ce week-end a été pour moi le moment de la révélation. J’ai pu, grâce à des amis, percer le secret de cette énigme. Non ils ne sont pas tous devenus fous et j’ai pu le constater lorsque l’on m’a invité à partir à la cueillette des asperges sauvages! Eh oui! Il y en a partout et personnellement je n’y avais jamais fait attention. C’est donc au départ du vieux village de Biguglia (en Haute-Corse près de Bastia) que nous avons trouvé un sentier muletier. Autrefois ce sentier menait visiblement de l’autre côté de la montagne et permettait de passer d’un bout à l’autre de la base du Cap Corse (Biguglia – Saint-Florent) en traversant le col de Sant’Andria. Sur le trajet on croise un bon nombre de maisons de bergers en assez bon état au milieu de clairières offrant un panorama imprenable sur la plaine. Au loin on aperçoit même l’île d’Elbe en toile de fond.

Les asperges ne sont pas légion dans ce coin là :s Visiblement quelqu’un a eu l’idée avant nous. Pas de problème, on continue la marche et on profite du paysage. Après avoir esquivé quelques ruisseaux boueux, remonté un cours d’eau asséché (ou du moins ce qui y ressemble fortement), ce petit parcours du combattant passe sur les ruines d’une chapelle romane. La chapelle de Sant’Andria dont il ne reste aujourd’hui qu’un petit morceau de la nef. En 1986, une association a tenté de rebâtir la chapelle mais a dû mettre fin à son aventure par manque de fonds. Aujourd’hui les pierres qui la composaient autrefois sont empilées aux alentours et dans ce qui reste de l’enceinte.

Une très bonne promenade, vous l’aurez compris, et en plus nous ne sommes pas revenus bredouilles. Tout juste de quoi se faire une très bonne omelette 100% asperge et 100% sauvage! Parole de Parigo!

Sur les traces de nos ancêtres

Tout comme sur le continent, il a été retrouvé en Corse des traces de civilisation préhistorique un peu partout sur l’île et il est possible de visiter certains sites qui ont pu être préservés après leur abandon. Car ici comme partout dans le monde, beaucoup de lieux ont été des places fortes pour nos ancêtres préhistoriques mais ont également continué d’évoluer avec lui. Autrement dit, un bon nombre de villages ont été bâtis sur les ruines de notre histoire en effaçant de fait les dernières traces visibles.

Tout ça pour vous dire qu’il y a quelque temps j’ai pu visiter un des sites préhistoriques de la Corse-du-Sud. Cucuruzzu. Derrière ce nom un peu étrange se cache en réalité un vestige inestimable de notre histoire. Une authentique forteresse datant de l’âge de bronze! Déterrée, elle est aujourd’hui ouverte au public et il est possible d’y imaginer la vie que pouvaient avoir ces hommes-singes déjà bien avancés. Cachés au milieu des bois, sur un flanc de colline, ces presque-hommes avaient déjà su choisir un endroit stratégique pour s’installer. Preuve en est que ce site et ses alentours ont été utilisés comme place forte jusqu’au temps médiéval. C’est pourquoi, non loin du site de Cucuruzzu, se trouve une autre forteresse, Capula, médiévale celle-ci, mais étonnement en plus mauvais état. Elle aurait été bâtie sur les restes d’un autre château de l’âge de bronze dont il ne reste plus qu’une statue menhir à l’entrée du site.

La promenade est très agréable et pleine de petits panneaux numérotés se référant au fascicule… Seulement… je n’avais pas le fascicule… J’ai donc tout fait pour essayer d’imaginer ce qui pouvait être expliqué de ces amas de pierres bizarrement découpés et des buissons entrelacés.

Non loin des deux sites, se trouve une petit chapelle, la chapelle Saint-Laurent, construite à côté des vestiges d’une chapelle romane.

Vous l’aurez compris, ce site est rempli d’histoire et à visiter absolument par tous les curieux de vieilles pierres ou par ceux qui aiment simplement flâner dans la fraîcheur des bois lorsque le soleil nous tape sur la tête.