Les dolmens de Casta

J’avais entendu parler de ces étonnants dolmens sur les contreforts du Monte Revincu et ma curiosité était piquée au vif. Je ne demandais qu’à voir et je suis donc allé me rendre compte par moi-même.

Comme souvent, face à des éléments surprenants, l’homme élabore des légendes pour expliquer ce qu’il ne comprend pas. Il s’agit ici de deux constructions de tailles différentes qui seraient en fait les habitations d’un ogre et de sa mère (Casa di l’Orcu è di l’Orca). L’ogre dévalait les pentes du lieu à toute vitesse et accumulait contre lui les griefs des habitants.  Ces derniers décidèrent de le capturer en enduisant ses bottes de poix. Le stratagème réussit et l’ogre souhaita échanger sa liberté contre le secret de fabrication du brocciu. Malgré les mises en garde de sa mère, il divulgua la recette mais ne fut pas libéré pour autant. Il proposa alors de leur expliquer comment fabriquer de la cire avec le petit lait. Malgré ces gages de bonne volonté les hommes ne tinrent pas leurs promesses, prirent les recettes et tuèrent l’ogre et sa mère… Pas très morale la fin de l’histoire, mais ça ne m’empêche pas d’engloutir toutes les spécialités culinaires à base de brocciu ou le brocciu tel quel…

De manière plus sérieuse, ces vestiges datent en fait du mégalithisme et étaient en fait des tombeaux collectifs ouverts sur l’avant et surmontés d’une pierre horizontale, recouverts d’un tumulus dont il ne reste plus aujourd’hui que des pierres éparses autour. Si les deux dolmens sont espacés, on trouve également sur place des restes de coffres: tombeaux ouverts sur le dessus. Des habitations semblent également présentes sur le lieu et ont dû être réutilisées par la suite. L’ensemble du site est aussi intéressant que surprenant et est accessible très facilement. Encore une belle balade à travers le maquis et l’histoire.

Continuer à lire “Les dolmens de Casta”

Sur les traces de nos ancêtres

Tout comme sur le continent, il a été retrouvé en Corse des traces de civilisation préhistorique un peu partout sur l’île et il est possible de visiter certains sites qui ont pu être préservés après leur abandon. Car ici comme partout dans le monde, beaucoup de lieux ont été des places fortes pour nos ancêtres préhistoriques mais ont également continué d’évoluer avec lui. Autrement dit, un bon nombre de villages ont été bâtis sur les ruines de notre histoire en effaçant de fait les dernières traces visibles.

Tout ça pour vous dire qu’il y a quelque temps j’ai pu visiter un des sites préhistoriques de la Corse-du-Sud. Cucuruzzu. Derrière ce nom un peu étrange se cache en réalité un vestige inestimable de notre histoire. Une authentique forteresse datant de l’âge de bronze! Déterrée, elle est aujourd’hui ouverte au public et il est possible d’y imaginer la vie que pouvaient avoir ces hommes-singes déjà bien avancés. Cachés au milieu des bois, sur un flanc de colline, ces presque-hommes avaient déjà su choisir un endroit stratégique pour s’installer. Preuve en est que ce site et ses alentours ont été utilisés comme place forte jusqu’au temps médiéval. C’est pourquoi, non loin du site de Cucuruzzu, se trouve une autre forteresse, Capula, médiévale celle-ci, mais étonnement en plus mauvais état. Elle aurait été bâtie sur les restes d’un autre château de l’âge de bronze dont il ne reste plus qu’une statue menhir à l’entrée du site.

La promenade est très agréable et pleine de petits panneaux numérotés se référant au fascicule… Seulement… je n’avais pas le fascicule… J’ai donc tout fait pour essayer d’imaginer ce qui pouvait être expliqué de ces amas de pierres bizarrement découpés et des buissons entrelacés.

Non loin des deux sites, se trouve une petit chapelle, la chapelle Saint-Laurent, construite à côté des vestiges d’une chapelle romane.

Vous l’aurez compris, ce site est rempli d’histoire et à visiter absolument par tous les curieux de vieilles pierres ou par ceux qui aiment simplement flâner dans la fraîcheur des bois lorsque le soleil nous tape sur la tête.