Nos ancêtres du Taravu

On le sait, la Corse a toujours été habitée et les traces des hommes du néolithique qui ont réussi à nous parvenir en sont la preuve.

La micro-région du Taravu est riche de cette histoire et présente de nombreux sites ouverts aux visiteurs. Ainsi je me suis rendu dans les alentours de Petreto-Bicchisano pour partir à la découverte de trois sites historiques.

Site torréen de Balestra

Il se situe après le hameau de Calo à Petreto-Bicchisano. Le site est entouré de constructions plus récentes (murs et pagliaghji) mais reste tout de même étonnant. Posé sur un promontoire, l’édifice est rond (comme un tour) et haute d’environ deux mètres. Deux cavités à l’intérieur devaient servir à se mettre à l’abri.

Site torréen de Focè

Non loin du premier, mais cette fois sur la commune d’Arghjusta, ce site est plus facilement accessible. Bâti sur un piton rocheux, l’édifice, datant de l’âge de bronze (IIe siècle avant J.C.) a un diamètre de 16 mètres. C’est la plus grande et la plus complexe construction torréenne de Corse. Les fouilles réalisées sur place indiquent qu’il aurait pu s’agir d’un site religieux où se pratiquait des offrandes ou bien d’une sépulture.

Site mégalithique de Settiva

Le site est difficilement accessible depuis les travaux réalisés sur la nationale. Mais l’accès n’est pas impossible et une piste (fermée) permet de le rejoindre. Sous un arbre, un dolmen et un menhir sont majestueusement dressés, les deux datant du bronze ancien. Le tout est entouré par un cercle de pierres. Le dolmen aurait servi de tombe collective.

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Le coffre de Pevani

Je vous ai déjà parlé de Pevani, un village du golfe de Lava non loin d’Ajaccio.

J’y suis cette fois retourné pour parcourir plus ou moins le même chemin mais en sachant ce coup-ci, que j’allais croiser un coffre de pierre. Ou plutôt un dolmen, celui de Ciutulaghja. Entouré d’un cercle de pierres, il a perdu son «toit» et semble peu fréquenté (pas de chemin visible pour le trouver).

Il témoigne de la présence d’une communauté de l’âge de bronze (IIème siècle avant J.C.) dans le golfe de Lava.

Le chemin offre une vue magnifique sur le golfe de Sagone et les montagnes enneigées au-dessus. On aperçoit même Cargèse au loin. A l’Est, le Monte Gozzi se dresse fièrement au-dessus d’Afa et des villages alentours.

On peut continuer la balade en montant au sommet du Sant’Agnelu qui culmine (s’il vous plaît) à 328 mètres d’altitude. Alors si effectivement, vous n’aurez pas les bienfaits de la haute montagne, la vue y est remarquable!

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L’arche de Cauro

Un sentier? Quel sentier? Mon fidèle manuel des randonnées du pays Ajaccien indiquait pourtant bien un sentier au départ du village de Cauro pour rejoindre une arche en pierre se trouvant sur un sommet non loin. Trois chemins d’accès sont décrits. Direction le premier où il faut prendre une piste en voiture et rejoindre un relais téléphonique avant de trouver un sentier. Seulement voilà, le livre date de 2006, et en 2010 la piste n’est plus… du moins ce qu’il en reste ne me permettra pas d’aller très loin malgré les efforts de la Panda. Après avoir abandonné l’idée d’essayer de comprendre l’explication pour se rendre au deuxième point d’accès, je me rends directement au dernier.

Au départ du clocher de l’église du village de Cauro, une piste part sur la droite en direction d’habitations. Je suis très attentivement les explications et me retrouve rapidement dans une propriété privée. Las, je me dis que je vais faire demi-tour et continuer d’admirer cette arche depuis la route en bas de la vallée. Mais voilà que sur les hauteurs en face de moi je l’aperçois. Me narguant de son oeil. Je ne peux pas abandonner. Je range alors mon livre et me lance dans l’ascension du massif rocheux en direction de l’arche de Cauro.

Par endroits, on retrouve quelques cairns et quelques traces du sentier. A moins que ça ne soit les traces des dernières battues… Rapidement, j’arrive sur un promontoire de pierre : A Rocca. Ce nom était donné au moyen âge aux éperons rocheux pouvant supporter la construction d’une tour ou d’un petit Casteddu (maison forte ou tour de guet).
Au sommet, on domine toute la vallée du Prunelli jusqu’au golfe d’Ajaccio. Cet emplacement aurait autrefois servi de poste militaire. On retrouve en effet des traces de constructions et, fait le plus marquant, une grosse citerne est creusée à même la roche.

L’arche n’est plus qu’à quelques mètres. Seulement, il faut réussir à descendre de ce promontoire pour revenir sur la crête. Petit passage d’escalade, et me voilà sur un sentier bien apparent. Peut-être que j’ai loupé quelque chose… Zig-Zag entre des pics rocheux et des murets de pierre et me voilà devant l’arche. Difficile d’en avoir un bon point de vue de si près. Mais l’architecture est impressionnante et d’un seul bloc. Visiblement totalement naturelle, l’arche mesure plus d’un mètre cinquante de haut sur deux de large.

Le retour se fait tranquillement, par le même chemin. Car même si j’avais cru trouver un sentier au sommet, il ne semblait pas revenir vers le village…

Je vous invite à faire un tour sur le site de la mairie du village de Cauro (cliquez-ici) qui propose toute une rubrique sur l’histoire du village et notamment sur les traces des hommes sur ce site bien avant l’âge de bronze.

Sur les traces de nos ancêtres

Tout comme sur le continent, il a été retrouvé en Corse des traces de civilisation préhistorique un peu partout sur l’île et il est possible de visiter certains sites qui ont pu être préservés après leur abandon. Car ici comme partout dans le monde, beaucoup de lieux ont été des places fortes pour nos ancêtres préhistoriques mais ont également continué d’évoluer avec lui. Autrement dit, un bon nombre de villages ont été bâtis sur les ruines de notre histoire en effaçant de fait les dernières traces visibles.

Tout ça pour vous dire qu’il y a quelque temps j’ai pu visiter un des sites préhistoriques de la Corse-du-Sud. Cucuruzzu. Derrière ce nom un peu étrange se cache en réalité un vestige inestimable de notre histoire. Une authentique forteresse datant de l’âge de bronze! Déterrée, elle est aujourd’hui ouverte au public et il est possible d’y imaginer la vie que pouvaient avoir ces hommes-singes déjà bien avancés. Cachés au milieu des bois, sur un flanc de colline, ces presque-hommes avaient déjà su choisir un endroit stratégique pour s’installer. Preuve en est que ce site et ses alentours ont été utilisés comme place forte jusqu’au temps médiéval. C’est pourquoi, non loin du site de Cucuruzzu, se trouve une autre forteresse, Capula, médiévale celle-ci, mais étonnement en plus mauvais état. Elle aurait été bâtie sur les restes d’un autre château de l’âge de bronze dont il ne reste plus qu’une statue menhir à l’entrée du site.

La promenade est très agréable et pleine de petits panneaux numérotés se référant au fascicule… Seulement… je n’avais pas le fascicule… J’ai donc tout fait pour essayer d’imaginer ce qui pouvait être expliqué de ces amas de pierres bizarrement découpés et des buissons entrelacés.

Non loin des deux sites, se trouve une petit chapelle, la chapelle Saint-Laurent, construite à côté des vestiges d’une chapelle romane.

Vous l’aurez compris, ce site est rempli d’histoire et à visiter absolument par tous les curieux de vieilles pierres ou par ceux qui aiment simplement flâner dans la fraîcheur des bois lorsque le soleil nous tape sur la tête.