Les dolmens de Casta

J’avais entendu parler de ces étonnants dolmens sur les contreforts du Monte Revincu et ma curiosité était piquée au vif. Je ne demandais qu’à voir et je suis donc allé me rendre compte par moi-même.

Comme souvent, face à des éléments surprenants, l’homme élabore des légendes pour expliquer ce qu’il ne comprend pas. Il s’agit ici de deux constructions de tailles différentes qui seraient en fait les habitations d’un ogre et de sa mère (Casa di l’Orcu è di l’Orca). L’ogre dévalait les pentes du lieu à toute vitesse et accumulait contre lui les griefs des habitants.  Ces derniers décidèrent de le capturer en enduisant ses bottes de poix. Le stratagème réussit et l’ogre souhaita échanger sa liberté contre le secret de fabrication du brocciu. Malgré les mises en garde de sa mère, il divulgua la recette mais ne fut pas libéré pour autant. Il proposa alors de leur expliquer comment fabriquer de la cire avec le petit lait. Malgré ces gages de bonne volonté les hommes ne tinrent pas leurs promesses, prirent les recettes et tuèrent l’ogre et sa mère… Pas très morale la fin de l’histoire, mais ça ne m’empêche pas d’engloutir toutes les spécialités culinaires à base de brocciu ou le brocciu tel quel…

De manière plus sérieuse, ces vestiges datent en fait du mégalithisme et étaient en fait des tombeaux collectifs ouverts sur l’avant et surmontés d’une pierre horizontale, recouverts d’un tumulus dont il ne reste plus aujourd’hui que des pierres éparses autour. Si les deux dolmens sont espacés, on trouve également sur place des restes de coffres: tombeaux ouverts sur le dessus. Des habitations semblent également présentes sur le lieu et ont dû être réutilisées par la suite. L’ensemble du site est aussi intéressant que surprenant et est accessible très facilement. Encore une belle balade à travers le maquis et l’histoire.

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Spécialités culinaires pour mon anniversaire

Dernièrement c’était mon anniversaire. Il paraît que cela se fête, d’autant plus quand on atteint le quart de siècle… Ma réputation de gourmand n’étant plus à faire, je fus honoré par un dîner et quel dîner! Avec un peu de mystère, je suis conduit jusqu’au village de Murato, dans la région du Nebbiu. Nous dépassons la superbe église pisane de Saint Michel et ses façades polychromes de serpentine verte et de calcaire blanc pour monter sur les hauteurs. Après deux kilomètres de piste, je découvre plusieurs petites bâtisses de pierres sèches. Le site est superbe: nous sommes à la ferme auberge Campo di Monte. L’accueil est chaleureux et la soirée débute par un verre de muscat sur la terrasse avec une vue magnifique sur le golfe de Saint-Florent au soleil couchant. Non loin de nous, le bruit de l’eau d’un bassin ajoute une présence familière. Il fait encore frais fin mai et nous sommes conduits à notre table, dans la “grange”. Il n’y a pas une salle unique mais plusieurs pièces réparties dans chaque maison. L’escalier est gravi et nous voilà installés, tout est joliment décoré en respectant l’esprit ancien des lieux.

Le repas commence et il faut rester raisonnable pour pouvoir goûter à tout. La soupe corse avec pâtes, haricots et légumes ouvre les hostilités. Elle sera suivie par des beignets au fromage et de la charcuterie: jambon, coppa et saucisse avec deux affinages différents. Viennent ensuite du veau grillé et des storzapretti, spécialités corses qui sont en fait des boulettes au brocciu et aux herbes. Le plateau de fromages est conséquent: du brebis, du chèvre et du casgiu minatu très fort avec confiture de figues et de tomates vertes. Pour le dessert, d’énormes beignets soufflés sont servis avec des mandarines confites et de l’eau de vie, ainsi que du fiadone, sorte de gâteau souple au brocciu et au citron. Chaque mets est un délice.

Le temps d’un café et d’apprécier une dernière fois les lieux et nous repartons: interdiction de dormir sur le ventre ce soir. C’est quand mon prochain anniversaire?