De Cervellu au Rotondu

Ma première rencontre avec le plus haut sommet du deuxième massif de Corse ne m’avais pas permise d’arpenter les berges du lac de Bellebone, ou Betaniella de son vrai nom.

Quelques années plus tard, j’ai donc repris le chemin en direction du Rotondu, mais par la face Sud cette fois !

Départ de la forêt de Cervellu. Sous les immenses pins se cachent des grottes et des sites d’escalades bien connus des amateurs et qui mériteront un second voyage…

Si la forêt est agréable et pleine de trésors naturels, on déchante rapidement sur le dénivelé qu’il faut encaisser pour rejoindre le premier col; le col de Tribali; après les bergeries de Gialghellu.

Une première étape du parcours qui permet d’apprécier le panorama sur la forêt de Cervellu. Déjà le monte d’Oro montre le bout de son nez.

Dans un maquis ras on continue jusqu’aux bergeries de Muraccioli. Partout des papillons prennent leur envol au milieu des thyms citronnés de Corse. Le spectacle est magnifique, même les vaches apprécient… si ! si !

Là, ça se complique ! Il faut quitter le sentier pour suivre des cairns qui montent à pic en suivant le déversoir du lac de Betaniella. Celui-ci est composé de ruisseaux et forme à différents paliers de petites pozzines.

Entre escalade, randonnée et pause photo, nous avançons et apercevons enfin les contreforts de Betaniella. À 2300 mètres d’altitude, la végétation à quasiment disparue. Les pierres dominent le paysage et forment parfois de gros blocs, parfois des pierriers assez glissants.

Le lac est, comme on peut s’y attendre, d’une beauté rare. Au milieu d’un cirque minéral, le plan d’eau s’étend, calme, comme un joyaux encastré dans la roche.

Le plus grand lac naturel de Corse

Le lac de Betaniella, également appelé Bellebone ou lac du Rotondu, est le plus grand lac naturel de Corse avec une superficie de plus de 8 hectares. Le deuxième étant le lac de Ninu.

Il est également un des lacs dont l’accès est le plus difficile. En effet il n’existe aucun sentier réellement tracé pour le rejoindre. Seuls des traces cairnées, qui serpentes au coeur de l’ancien glacier, permettent de rejoindre les berges.

Le lac abrite quelques espèces de poissons. Notamment des truites corses, la macrostigma, que l’on peut facilement voir nager dans les ruisseaux ou dans les pozzines de l’exutoire du lac.

Il faudra encore gravir plus de 300 mètres de dénivelé positif pour rejoindre le sommet du Rotondu (2622 mètres) et admirer les nombreux lacs visibles de là-haut.

Déjà, au col de fer de lance, les jambes commencent à souffrir. Mais la vue du lac de Pozzolo nous donne une excuse pour faire une pause et admirer, toujours, Bellebone.

L’arrivée à l’abri Helbronner est signe que nous y sommes ! Le sommet est sur le rocher qui nous surplombe. Une croix de bois trône fièrement, plantée entre les éboulis.

De l’autre côté, les lacs de l’Oriente et de Galiera n’ont rien perdus de leurs splendeur depuis ma dernière visite.

Pour le retour, j’ai choisi de faire une halte au refuge de Petra Piana. Certes il y a un détour, mais les allers/retours ne me passionnent pas. En revanche, rencontrer d’autres randonneurs ou le gardien du refuge est beaucoup plus plaisant !

Cette randonnée a été l’occasion de réaliser un grand reportage pour Corse-Matin. Vous pouvez le voir sur le lien ci-dessous.

GRAND FORMAT. En randonnée sur le Rotondu

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Sept lacs au sommet du Rotondu

Salut à tous! Désolé pour cette grande pause, je compte bien me rattraper! On commence dès maintenant avec certainement l’une des plus belles randonnées de la région!

Celle qui vous mène, au départ de la vallée de Restonica, au sommet du monte Rotondu, à 2622 mètres d’altitude.

Il s’agit du deuxième plus haut massif de Corse après celui du monte Cintu. Si la balade est relativement longue (il faut compter 8 heures), elle n’est pas semée d’embûches. Ainsi l’ascension, régulière et continue, se fait sans réelles difficultés. Par comparaison, le monte d’Oro, dont le parcours peut s’avérer équivalent en terme de temps, est beaucoup plus difficile.

Après une heure trente de marche, on fait une première pause aux bergeries de Timozzu, autrefois appelées Codi-Mozzu, étape incontournable de l’ascension du Rotondu. En effet, avant l’aménagement de la route dans la vallée de la Restonica, il fallait pratiquement partir de Corte pour effectuer l’ascension.

On s’imprègne des lieux et reprenons notre chemin vers le sommet. Le sentier grimpe, inexorablement. Mais il est régulier et nous tenons bon train! Après trois heures trente de marche, nous rejoignons les pozzi et rapidement le lac de l’Oriente nous apparaît. Magnifique, il s’étend au milieu d’une pelouse grasse parsemée de roches. Il n’est pas très profond, avec seulement 1,80 m au maximum.

C’est ici, à 2061 mètres que nous faisons une seconde pause. Nous admirons la vue en direction de Corte. Le Rotondu se dresse dans notre dos, nous savons qu’il reste encore presque 600 mètres de dénivelé à parcourir en une heure alors nous prenons notre temps.

Pas trop non plus! On a échappé à la sieste surprise, et nous voilà de nouveau en marche. Nous passons les barres rocheuses et arrivons sur des névés. Un regard en arrière sur le lac. Déjà il nous parait minuscule.

Nous arrivons dans un amas de grosses pierres, nous entendons l’eau s’écouler en dessous mais nous n’arrivons pas à l’apercevoir. Et enfin nous voilà au pied de la muraille verticale située juste sous le sommet. C’est là que ça se corse (sans jeu de mots). Nouveau regard en arrière. Nous ne l’avions pas vu, mais le lac de Galiera nous est apparu! C’est le plus haut lac de l’île avec 2442 mètres d’altitude. Nous avons une belle vue sur les deux lacs.

Regain de courage, nous commençons l’ascension de la muraille. En quelques temps nous voilà presque au col. Doucement la vue se dégage et là le frisson commence. La roche poussiéreuse laisse place à un magnifique panorama en direction du Sud de l’île. Rapidement nous reconnaissons le monte d’Oro à gauche, juste sous nos pieds s’étend le lac de Bellebone (ou lac du Rotondu), celui que toutes les femmes voudraient s’approprier… Splendide, nous apercevons la vallée de la Gravona jusqu’au golfe d’Ajaccio.

Mais ce n’est pas terminé! Il faut continuer à grimper. On escalade donc les dernièrs mètres avant de passer devant l’abri Helbronner. C’est une sorte de plagliaghju édifié en 1925. Je vous invite à lire la biographie de Paul Helbronner pour comprendre.

Nous voici donc au sommet. A 2622 mètres d’altitude, après 4h30 d’ascension. D’ici nous apercevons 7 lacs: l’Oriente, Galiera, Ninu, Capitello, Scapuccioli, Bellebone, Pozzolu et le petit lac de Bettaniella.

Nous nous amusons à reconnaître les sommets, la Paglia Orba, le capu Tafunatu, le capu d’Ortu, le monte Cintu, le monte d’Oro, le San Petrone etc.

Nous avons bien mérité notre bouteille rosé, la plus chère du monde à cette altitude!

Pour la descente, nous sommes revenu par le même chemin, même s’il en existe bien d’autres. De retour au lac, et après une sieste bien mérité dans l’herbe. Nous avons troqué les chaussures de marche pour celles de trail. Descente sportive mais bien plus rapide!


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