Sept lacs au sommet du Rotondu

Salut à tous! Désolé pour cette grande pause, je compte bien me rattraper! On commence dès maintenant avec certainement l’une des plus belles randonnées de la région!

Celle qui vous mène, au départ de la vallée de Restonica, au sommet du monte Rotondu, à 2622 mètres d’altitude.

Il s’agit du deuxième plus haut massif de Corse après celui du monte Cintu. Si la balade est relativement longue (il faut compter 8 heures), elle n’est pas semée d’embûches. Ainsi l’ascension, régulière et continue, se fait sans réelles difficultés. Par comparaison, le monte d’Oro, dont le parcours peut s’avérer équivalent en terme de temps, est beaucoup plus difficile.

Après une heure trente de marche, on fait une première pause aux bergeries de Timozzu, autrefois appelées Codi-Mozzu, étape incontournable de l’ascension du Rotondu. En effet, avant l’aménagement de la route dans la vallée de la Restonica, il fallait pratiquement partir de Corte pour effectuer l’ascension.

On s’imprègne des lieux et reprenons notre chemin vers le sommet. Le sentier grimpe, inexorablement. Mais il est régulier et nous tenons bon train! Après trois heures trente de marche, nous rejoignons les pozzi et rapidement le lac de l’Oriente nous apparaît. Magnifique, il s’étend au milieu d’une pelouse grasse parsemée de roches. Il n’est pas très profond, avec seulement 1,80 m au maximum.

C’est ici, à 2061 mètres que nous faisons une seconde pause. Nous admirons la vue en direction de Corte. Le Rotondu se dresse dans notre dos, nous savons qu’il reste encore presque 600 mètres de dénivelé à parcourir en une heure alors nous prenons notre temps.

Pas trop non plus! On a échappé à la sieste surprise, et nous voilà de nouveau en marche. Nous passons les barres rocheuses et arrivons sur des névés. Un regard en arrière sur le lac. Déjà il nous parait minuscule.

Nous arrivons dans un amas de grosses pierres, nous entendons l’eau s’écouler en dessous mais nous n’arrivons pas à l’apercevoir. Et enfin nous voilà au pied de la muraille verticale située juste sous le sommet. C’est là que ça se corse (sans jeu de mots). Nouveau regard en arrière. Nous ne l’avions pas vu, mais le lac de Galiera nous est apparu! C’est le plus haut lac de l’île avec 2442 mètres d’altitude. Nous avons une belle vue sur les deux lacs.

Regain de courage, nous commençons l’ascension de la muraille. En quelques temps nous voilà presque au col. Doucement la vue se dégage et là le frisson commence. La roche poussiéreuse laisse place à un magnifique panorama en direction du Sud de l’île. Rapidement nous reconnaissons le monte d’Oro à gauche, juste sous nos pieds s’étend le lac de Bellebone (ou lac du Rotondu), celui que toutes les femmes voudraient s’approprier… Splendide, nous apercevons la vallée de la Gravona jusqu’au golfe d’Ajaccio.

Mais ce n’est pas terminé! Il faut continuer à grimper. On escalade donc les dernièrs mètres avant de passer devant l’abri Helbronner. C’est une sorte de plagliaghju édifié en 1925. Je vous invite à lire la biographie de Paul Helbronner pour comprendre.

Nous voici donc au sommet. A 2622 mètres d’altitude, après 4h30 d’ascension. D’ici nous apercevons 7 lacs: l’Oriente, Galiera, Ninu, Capitello, Scapuccioli, Bellebone, Pozzolu et le petit lac de Bettaniella.

Nous nous amusons à reconnaître les sommets, la Paglia Orba, le capu Tafunatu, le capu d’Ortu, le monte Cintu, le monte d’Oro, le San Petrone etc.

Nous avons bien mérité notre bouteille rosé, la plus chère du monde à cette altitude!

Pour la descente, nous sommes revenu par le même chemin, même s’il en existe bien d’autres. De retour au lac, et après une sieste bien mérité dans l’herbe. Nous avons troqué les chaussures de marche pour celles de trail. Descente sportive mais bien plus rapide!


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Face à face avec Corti

Si je passe pratiquement chaque semaine par Corti et sa région, il est très rare que j’y fasse une halte. Mais un week-end d’avril, cherchant le soleil à travers la mer de nuages, je me suis rendu dans le cortenais, seule micro-région de Corse épargnée ce jour-là par les orages. Direction Santa-Lucia-di-Mercuriu, en passant par Tralonca, deux jolis villages situés face à la cité paoline. De l’un ou l’autre des villages, on rejoint le sentier du Mare a Mare pour l’emprunter le temps d’une randonnée.
Après le départ, très vite on rencontre nombre de bergeries en ruines, célèbres dans la région pour leurs toits en terre. Après un joli sentier en corniche sur le flanc de la montagne, on arrive à un plateau où l’herbe fraîche semble appréciée par les bovins et les… chenilles… Partout, des touffes maronnasses apparaissent. Visiblement nous arrivons au moment de l’éclosion des chenilles. je ne sais pas exactement comment fonctionne leur « naissance », mais l’effet est assez impressionnant.
Après le casse-croûte, on entame l’ascension du Monte Tomboni, à plus de 1000 mètres d’altitude. Le sommet nous offre un magnifique panorama sur le cortenais et les villages alentours.

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GR 20 : la brèche de Capitello

Il est 7 heures, les montres sonnent. Malgré la soirée de la veille, on se lève frais et disponible pour la seconde journée. À peine le temps de remercier nos hôtes que nous voilà repartis. On remplit les gourdes à la source toute proche et on prend la direction du refuge de Manganu, sur le versant opposé. Sur la droite, on aperçoit le chemin qui mène au lac de Creno.

Les guides préfèrent nous prévenir, aujourd’hui ça va grimper. Environs 700 mètres de dénivelé en 1 heure et demie avant de rejoindre la brèche de Capitello. Vu d’en bas, ça ressemble à un éboulis de pierres de toutes les tailles avec au sommet des pics plus ou moins hauts. Ah mais, c’est là qu’on va? Chose promise, chose due : la montée est rude et il faut trouver son rythme. Au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude, on se permet de regarder en arrière. Au loin on aperçoit le village de Piana et ses Calanques. Pas le temps de rêvasser, il faut grimper.

La brèche de Capitello, ou Bocca à le Porte, est ainsi nommée car elle domine le lac de Capitello qui domine lui même le lac de Melo. Ces deux lacs se situent dans la vallée de la Restonica au-dessus de la ville de Corte. C’est en fait le point le plus élevé du GR 20, hors variantes. Il culmine à 2220 mètres.

Au moment de gravir les derniers rochers, les pieds dans la neige, on jette un dernier coup d’oeil en arrière et on passe la brèche. Crevés, mais récompensés! Tout le monde reste bouche bée devant le panorama. Même les guides, pourtant habitués, nous expliquent qu’à chaque passage ils ont le même frisson. Sur la droite, le monte d’Oro du côté de Vizzavona, une prochaine étape pour les randonneurs du GR, on aperçoit d’ailleurs le chemin qui y mène sur les crêtes. En dessous, les lac de Capitello et de Melo. A gauche, la vallée de la Restonica laisse apparaître au loin le San Pedrone. On reste un moment à contempler le paysage. Les chocards à bec jaune viennent réclamer quelques miettes aux randonneurs. Pas farouches en ce début de saison.

On se secoue les plumes et on repart. On traverse un névé à l’aide d’une corde que l’un des guides avait prévue au fond de son sac. La descente est aussi rude que la montée. Certains passages nécessitent un peu d’escalade, même si des chaînes sont installées pour aider les randonneurs. Puis c’est le carrefour. À droite, on continue sur le GR 20. À gauche, on redescend sur les lacs et la vallée de la Restonica. C’est ce chemin que l’on prendra et on quittera par conséquent le GR 20 pour prendre le chemin de randonnée des lacs.

Évidemment, on reste en admiration devant ces deux lacs. Des courageux pratiquent l’escalade au dessus de Capitello. Arrivé à Melo la foule est dense. Les randonneurs chargés comme des mules se font rares et laissent place aux touristes qui essayent d’arpenter les rochers en claquettes (on aura tout vu).  Au loin on aperçoit le parking de la vallée. Autant vous dire qu’après ces deux journées, le retour à la « civilisation » est un peu rude. Il faut savoir que la vallée de la Restonica accueille en plein été pas loin de 1000 visiteurs par jour, je vous laisse imaginer le boulevard.

On arrive pour 14 heures 30 à la cabane/restaurant « Chez Théo », que tout le monde connaît dans la région. Reçus une nouvelle fois comme des princes, il nous offre charcuterie, omelette au brocciu et à la menthe et bières bien fraîches. Les guides nous déposent à la voiture. Les deux jours sont terminés et déjà on voudrait repartir en montagne. Sans compter que mes collègues vont continuer l’aventure sans moi encore 5 jours.

Bref, vous l’aurez compris, je me suis régalé et j’espère bien avoir la chance de pouvoir faire le GR 20 dans son intégralité. Reste à s’équiper et à s’entraîner…

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