Il n’est pas toujours facile de prévoir le temps qu’il fera, surtout dans une île où le moindre versant montagneux peut avoir son propre micro climat. Récemment nous nous sommes lancé à la conquête du Monte Cardo, un sommet bien connu en Corse qui offre, en plus d’un véritable défi sportif, un panorama d’exception.
Situé sur le massif du Rotondu, ce “charbon” doit certainement son nom à la roche noire qui recouvre l’intégralité de son sommet. Il est l’un des sommets les plus haut du massif avec ses 2 453 mètres d’altitude et en plus il offre une vue magnifique sur les principaux sommets alentours.
Un beau lavoir à Venaco Le chemin vers Santo Pietro di Venaco On a une belle vue sur la vallée
Pour varier les plaisirs, nous avons rallonger la balade en partant de Venaco et non directement de Saint-Pierre comme il est plus souvent présenté. Certes le chemin est long mais forme une boucle et offre plus de découvertes.
À commencer à les hauteurs de Venaco et une jolie vue en corniche sur les villages alentours.
En quelques temps on rejoint Saint-Pierre de Venaco et son sentier de découverte botanique qui, attention, n’est pas à la portée de chacun ! Le savoir, ça se partage oui, mais ça se mérite !
À Saint Pierre de Venaco Au départ le chemin est ombragé. De nombreuses bergeries sont présentes sur le chemin.
Et oui, ça grimpe
Forcement, avec ses 2000 mètres de dénivelé positif, l’essentiel du parcours grimpe assez fort mais fort heureusement, le parcours est assez bien aménagé. À commencer par ce banc de fortune fabriqué à partir de trois pierres taillées.
De nombreuses constructions en pierres montrent la richesse économique du passé Un banc en pierre face à la vallée.
Face à la plaine, il appelle à la méditation et surtout, au repos des cuisses.
En reprenant notre périple, nous arrivons à la chapelle Santo Eliseo et Sainte Sabine située à 1555 mètres d’altitude. Deuxième pause pendant laquelle nous imaginons combien il a dû être difficile de bâtir un tel édifice sur ce promontoire.
La chapelle Sant Eliseo La chapelle Sant Eliseo La chapelle Sant Eliseo
Tous les 29 août, un pèlerinage y est organisée et c’est le plus haut de Corse !
Derrière, on continue le périple vers de belles bergeries. D’ailleurs, en ouvrant grand les yeux, on peut se rendre compte qu’il y en a un certain nombres sur les versants alentours, c’est un signe de la richesse agricole et économique d’un passé pas si lointain.
De nombreuses bergeries sont présentes. Aux alentours, on peut voir d’autres bergeries construites sur les promontoires. Encore des bergeries dans la montée. La vue est splendide.
Un sommet qui se mérite
Si jusqu’ici, le marcheur lambda pouvait s’en sortir, la suite s’adresse à des randonneurs plus expérimentés.
On range les bâtons pour utiliser nos mains sur les dalles de granites qui sont glissantes. D’autant plus que seuls les quelques cairns existants nous montrent le chemin jusqu’au au sommet.
Quand même, non loin de la dernière ascension, nous croisons, surpris, un panneau indicateur. Si son utilité reste à prouver, au moins nous sommes certains d’être sur le bon chemin ah ah !
Il faudra suivre les dalles rocheuses à gauche pour rejoindre le sommet. Vers les crêtes, le brouillard se lève. La végétation se fait rare au sommet.
Rapidement, la végétation laisse place à de la roche sombre organisée en éboulis et arrivés au sommet, soulagés, nous contemplons les alentours en s’amusant, comme toujours, à reconnaitre les différents sommets.
Dommage les nuages nous ont couvert la vue vers le Venacais. Rapidement, nous reprenons le chemin du retour mais plutôt que de respecter la carte et revenir vers la chapelle nous avons choisi l’itinéraire bis : descendre tout droit.
Le sommet est tout proche Vue sur le Rotondu Le monte d’Oro La Paglia Orba Vue sur le Venacais Une des nombreuses bergeries. Des corbeaux dans le brouillard
Gagnants ainsi quelques précieuses minutes et surtout d’importants allers/retours nous rejoignons les bergeries de Coda a u Pratu par le maquis.
S’ensuit une descente longue de plus de 1000 mètres de dénivelé négatif.
Heureusement, comme toujours, la vue est à couper le souffle. Nous n’avons pas croisé de cerfs cette fois-ci, car paraît-il, c’est leur secteur mais peut-être une prochaine fois ?
Monte Rotondu depuis le Cardo Sur le monte Cardo Sur le Monte Cardo
Dix-neuf passagers emportés par un crash
Le 27 mars 1948, un avion Bristol de l’Indian National Airlines n’a pas pu éviter les contreforts du Monte Cardu.
Il était aux alentours de 8 heures du matin quand le village de Santo Pietro di Venaco a été secoué par un grand bruit. La carcasse en flamme est enfoncée dans un vaste cratère de neige.
Les dix-neuf passagers ont perdu la vie ce jour là. On ignore encore les raisons de ce crash survenu par une journée de très beau temps.
Pour apprendre plus, je vous invite à lire cet article de Corse-Matin :