Rome à la carte: Primi Piatti

Le jeudi matin nous prenons le métro (vive le Roma pass pour les transports et les entrées dans les musées): direction Piazza di Spagna. Elle est élégante et agrémentée par l’originale Barcaccia, fontaine faite par le papa du Bernin qui, pour pallier les problèmes de faible pression hydraulique, a sculpté un navire qui prend l’eau. Il est temps de gravir la Scalinata della Trinità dei Monti orné, une fois de plus d’un obélisque. Les marches mènent à l’église du même nom. Plus que l’église elle-même, c’est le joli panorama qui s’offre de son parvis qui est intéressant.

Le temps de redescendre et nous prenons la via del Corso pour la Piazza Del Popolo avec, devinez quoi? Un obélisque bien sûr!  Deux églises, Santa Maria in Montesanto et Santa Maria dei Miracoli délimitent le côté sud de la place. Elles paraissent identiques mais il faut se méfier des apparences. Au nord la porte est ouverte dans le mur d’Aurélien qui protégeait jadis la cité. Des fontaines, des statues embellissent également ce lieu. Ce qui nous intéresse le plus c’est Santa Maria del Popolo pour les fresques du Pinturicchio et les oeuvres du Caravage qu’elle abrite. Mais, pas de chance, un office est célébré et nous le respectons, nous reviendrons plus tard (ou pas…). Des escaliers qui montent vers les jardins du Pincio et la terrasse de la piazzale di Napoleone vont nous conduire jusqu’à l’objectif principal de la journée. Une fois de plus, nous nous arrêtons quelque temps sur ce belvédère, profitant de la vue sur Rome.

Nous déambulons dans les agréables jardins de la Villa Borghese à présent. C’est que nous avons rendez-vous avec l’une des plus belles collections au monde. Si la réservation anticipée est obligatoire et que les deux heures de temps accordées paraissent bien maigres, tout comme l’interdiction de photographier et de filmer militaire, c’est vraiment le coup de cœur du voyage. Merci au cardinal Scipion Borghese d’avoir rassemblé toutes ces merveilles au XVIIème siècle. Nous commençons par l’étage pour un tête à tête dans la pinacothèque avec des Rubens, Véronèse, Titien, Botticelli, Le Pérugin, Fra Bartolomeo, Raphaël, Cranach, Le Caravage… Rhaaa, gargl, je n’ai plus les mots…

Au rez-de-chausée, plus chargé, de belles mosaïques antiques mais surtout des sculptures exceptionnelles. Le Rapt de Proserpine par Le Bernin qui a réussi à inscrire dans la pierre la pression des doigts de Pluton dans les chairs. Son David lèvres pincées et yeux froncés dans l’effort pendant qu’il lance sa fronde est saisissant lui aussi. La chute de reins de l’Hermaphrodite laisse songeur. Tout comme la Pauline Borghèse de Canova et les plis de sa couche: quelle finesse! Mais le chef-d’oeuvre absolu est à mon avis l’Apollon et Daphné du Bernin. La métamorphose de la jeune fille en laurier est incroyable ainsi représentée comme si le sculpteur avait saisi l’instant dans le marbre, les orteils transformés en racines, la chevelure et les mains en feuilles. Que de talent!

Mais l’un des cerbères du lieu interrompt la contemplation: la parenthèse est terminée, il est temps de se diriger vers la sortie.Bon, il faut se résoudre à quitter les lieux. Nous repassons par les jardins et nous rencontrons quelques écureuils et quelques perroquets? Etonnant pour le lieu arpenté par toutes sortes de personnes et de véhicules (joggers, promeneurs, touristes, romains, vélos, bus électriques, petit train…) jusqu’à canoter sur le petit lac artificiel entre d’énormes carpes et des tortues libidineuses.

Nos préoccupations plus nobles nous ramènent vers Santa Maria del Popolo mais quand ça veut pas, eh bien, ça ne veut pas: l’église est à présent fermée.
Mais il nous reste encore une étape aujourd’hui. Un petit tour de métro jusqu’à Barberini, quelques pas et nous sommes devant l’incontournable Fontana di Trevi. Là, après un gelato de chez San Crispino, devant Neptune, les différentes allégories et tous les autres touristes nous sacrifions à la coutûme: une pièce par dessus l’épaule pour un voeu et la même opération avant de quitter le lieu pour être sûr de revenir à Rome. En bonne nouille (pasta?) qui se respecte, je me débrouille pour jeter ma première pièce au dessus de mon épaule droite… Je ne vous dirai pas mon voeu mais je ne suis pas certain qu’il se réalise…

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