Tant pis pour le sommet…

À la fin du mois de septembre, je me suis lancé dans l’ascension du Monte d’Oro à travers une boucle de 17km. Cette impressionnante montagne, qui a donné son nom à l’aéroport d’Ajaccio, est le cinquième sommet le plus haut de Corse, culminant à 2 389 mètres. Il se trouve sur le massif du même nom et marque la limite entre les départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Plus exactement, c’est sur la Punta Muratellu, située juste à côté du Monte d’Oro que se trouve cette limite.

Le sentier part du col de Vizzavona, en direction de la cascade des anglais. On entame ensuite l’ascension de la vallée de l’Agnone, certainement une des plus belles vallées de Corse, en suivant le tracé du GR20, jusqu’à la crête. Si le dénivelé est important, les paysages font oublier la fatigue.

Après s’être extasié, commence le calvaire… En effet, arrivé sur la crête, un croisement fait quitter le GR20 pour prendre la variante menant aux sommets du Monte d’Oro. De point jaune en point jaune on cherche son chemin au milieu des éboulis et rapidement les points jaunes disparaissent, vous laissant un peu seul au monde au milieu de ces amas de pierres. Toutefois le parcours, correctement fréquenté, reste repérable. J’arrive ainsi rapidement à bocca di Porcu, où il est soudain impossible de tenir debout. Le vent règne en maître sur cette crête. Je prends quand même quelques minutes pour apprécier le paysage qui laisse sans voix…

J’aperçois juste en dessous le grand lac d’Oro, et le sentier qui permet d’y descendre. Au loin je reconnais le monte Rotondu ainsi que les différents sommets qui entourent le lac de Ninu. Vers le Sud, c’est toute la vallée de la Gravona qui se dévoile, jusqu’à Ajaccio et une partie de la rive Sud, le temps n’est pas assez clair pour voir plus loin… Les villages de Vizzavona, Tattone et Bocognano sont également reconnaissables.

Je continue l’ascension en direction de la punta Muratellu, située à 2 141 mètres. Le vent est de plus en  plus insoutenable et de nouveau je n’aperçois plus aucun point jaune. Je reste un moment à observer le paysage. En face de moi se dresse le Monte d’Oro. Je refuse de faire demi-tour et continue doucement. Après une petite heure à chercher mon chemin dans les éboulis, je repère de nouveau le parcours! Ouf!

Petit à petit, je me rapproche du sommet, jusqu’à apercevoir le sommet de la croix plantée au sommet. Seulement le vent souffle toujours par rafales et la dernière partie demande de petites escalades au dessus du vide. Après un moment de réflexion, ce sera tant pis pour le sommet… l’ascension par ce vent me semble trop dangereuse… j’y reviendrais?

Je continue ma boucle et descends jusqu’à un plateau d’herbe bien sèche. Ce sera ma pause déjeuner! Sous le sommet qui me nargue toujours. La descente se fait ensuite par une autre vallée. Petit passage technique dans «la Scala», ou l’escalier, un éboulis de grosses pierres tombant à pic le long d’un énorme piton rocheux. Passé cet effort, on redescend tranquillement et on retrouve les magnifiques pins larici de Vizzavona avec ses sentiers bien plus agréables pour les pieds. Autre déception, il existe une oeuvre d’art sur les contreforts du Monte d’Oro représentant des mains d’or. Je ne les ai pas vues… Elles se trouvent pourtant sur la descente. Une prochaine fois?

C’est finalement après 8 heures 30 de marche que je reviens à la voiture… un peu cuit certes mais avec de belles images bien la tête…

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