Sur les traces des seigneurs de Cinarca

Départ du chemin
Départ du chemin

Au lieu-dit Castellu à Tiuccia, se trouvait autrefois un château dont l’importance stratégique et patrimoniale en faisait un point névralgique de la micro-région. En effet, à l’époque ou les Génois et les Pisans se battaient pour rattacher la Corse à leur royaumes, les grandes familles locales se battaient pour le découpage des terres et des «micro-royaumes». Ainsi ce château aurait pu être le berceau des Cinarcais, qui le portèrent sur le blason après sa construction.

Si sur place, il est difficile d’imaginer qu’il pu y avoir un château à cet endroit, on retrouve dans les livres historiques plusieurs traces de son existence ainsi que des descriptions très détaillées*.

Aujourd’hui effectivement, on ne trouve sur place que les fondations en pierres d’une bâtisse qui a dû être assez importante. On imagine également l’emplacement d’une ou deux citerne. Mais mis à part l’histoire et les «restes des ruines», le lieu offre une vue remarquable sur les baies de Tiuccia et de Masurchia. Au nord on aperçoit le Monte Lazzu où se trouvent des traces de l’homme du néolithique.

*lire Etude des inventaires des châteaux de Cinarca (1450-1500) dans Patrimoine d’une île, p.97-103 par A.M. Graziani, 1995)

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Le menhir de Tavera

Tavera est une petite commune de Corse-du-Sud non loin de Bocognano. Ce petit village doit son nom à une famille espagnole qui vint s’installer au XVIe siècle dans la montagne au lieu-dit Tavera Vecchia (Tavera la vieille). A force de s’agrandir et d’augmenter son nombre de serviteurs, la famille décida de fonder le village non loin d’une chapelle romane du VIIe siècle.

Mais en réalité, il semblerait que le site ait été habité bien avant l’arrivée des espagnols, et même bien avant que la Corse soit ainsi nommée. En effet, on a découvert en 1961 une statue menhir non loin du village actuel à presque 1000 mètres d’altitude. Elle fut tout d’abord exposée dans un musée avant d’être replacé, debout, à quelques mètres de son lieu de découverte. On y distingue à sa pointe un visage bien formé sculpté au IIe millénaire a.v. J-C.

Tout près on trouve deux bergeries aujourd’hui en ruines qui donnent un caractère particulier au lieu. Comme si, de tout temps, ce lieu aurait abrité l’homme pour des raisons qui diffèrent selon les siècles.
D’ailleurs, non loin sur les hauteurs, on accède à un autre site exceptionnel : U Casteddu. Juste pour votre culture « Corsine », en Corse-du-Sud on dit « U Casteddu » (ou Castedou) alors qu’en Haute-Corse on dirait plutôt « U Castellu ».

Ce site médiéval est idéalement placé sur un promontoire rocheux et domine de part et d’autre la vallée. Le problème c’est que les spécialistes n’arrivent pas à dater ces ruines. Aucun écrit ne fait référence à cette construction. En arrivant sur le site, j’ai dérangé deux chèvres qui profitaient de la vue… « cons de touriste… ».

Mais la promenade continue. Il est possible de faire une boucle (en cherchant un peu son chemin c’est vrai) en rejoignant l’ancienne route de Bastia (comprendre Ajaccio->Bastia) dont on aperçoit les fondations en vieilles pierres de l’autre côté d’une colline depuis l’emplacement du menhir. On passe ainsi devant des exploitations agricoles avant de s’enfoncer dans la forêt de châtaigniers. On passe devant une source, l’Uscinasca, qui aurait des propriétés amincissantes et quelques mètres plus loin on débouche sur les rails de la micheline. En les suivant on arrive à la gare de Tavera. De là, on redescend jusqu’à la voiture en traversant des prairies dans un sentier creux, entre deux murs. Ce paysage agreste est assez rare en Corse à cette altitude où l’on trouve plus habituellement un épais maquis.