Randonnée, champignons et crash d’avion

Le Monte San Petru offre un panorama remarquable qui marque les esprits. Il a également été le théâtre d’un événement tragique dans le passé qui a laissé des traces sur le sommet.

Nous sommes arrivés à l’aube au village de Petreto dans le Taravo. Malgré un été indien bien clément, la fraicheur se faisait ressentir.

Sans compter que le soleil était masqué par les sommets qui dominent la vallée. Au centre de ceux là, le Monte San Petru, qui culmine à 1400 mètres d’altitude.

D’ici, il parait assez loin et inaccessible. Pourtant les panneaux jaunes indiquent le chemin : Col Saint-Eustache, Monte San Petru.

La plupart des randonneurs qui entreprennent l’ascension de ce sommet partent du col Saint Eustache, beaucoup plus haut. Mais nous, on doit compter 500 m de dénivelé en plus…

À fond sur le champignon

C’est sur que les 1000 mètres de dénivelé positif annoncés ne sont pas très engageant… Mais au fil des pas, notre regard a été porté sur les taches jaunâtres qui parsemaient la forêt alentour.

Et plus on prenait de l’altitude, plus il y en avait ! Au final, c’est quasiment avec 10kg en plus que nous avons terminé notre randonnée ! Chanterelles, girolles, trompettes de la mort, tout y était et en nombre ! Un vrai régal.

Finalement, la montée est passée vite…

Sur les traces du crash

Au fur et à mesure que l’on s’approche du sommet, de petits panneaux en fer, rouge et blanc, indiquent le chemin. Plus on approche, plus on en trouve.

Ils mènent d’abord au sommet du San Petru, mais surtout à la stèle qui marque le lieu où un avion de ligne s’est crashé avec 174 passagers. La deuxième plus grande catastrophe aérienne de France.

C’était le 1er décembre 1981, le brouillard rendait la visibilité difficile, et l’avion, un DC 9 super 80, charter yougoslave de la compagnie Inex Adria Aiways affrété par l’agence de voyage Kompas s’apprête à amorcer sa descente vers Ajaccio.

Mais à 8h52, la tour de contrôle a perdu la trace de cet avion autour de Petreto.

Une réplique de l’église de Petreto se trouve près de la stèle. Elle renferme un grand nombre de document en rapport avec l’événement, chacun dans trois langues : français, allemand, yougoslave.

Il s’agit tout de même de la deuxième plus grande

Panorama tout compris

Les blocs granitiques qui forment le pic du monte San Petru donnent un panorama fabuleux sur l’extrême Sud de l’île.

D’abord, sur le col Saint-Eustache, avec derrière les aiguilles de Bavella et l’Incudine.

Vers le Sud, on peut voir Propriano, Sartène et l’Omo di Cagna. Plus loin, on aperçoit la Sardaigne.

Juste sous nos pieds, c’est le village de Petreto Bicchisano qui s’étend. Il parait loin… Nous avons marché tout ça?! Derrière les montagnes, Ajaccio s’étale jusqu’aux îles Sanguinaires.

Enfin, on peut décrypter l’ensemble de la chaine du Cintu, au Nord Ouest.

Magnifique…

Nous sommes rentrés par le même chemin et avons terminés de ramasser nos champignons. De quoi faire des omelettes pour tout le village !!

Nos ancêtres du Taravu

On le sait, la Corse a toujours été habitée et les traces des hommes du néolithique qui ont réussi à nous parvenir en sont la preuve.

La micro-région du Taravu est riche de cette histoire et présente de nombreux sites ouverts aux visiteurs. Ainsi je me suis rendu dans les alentours de Petreto-Bicchisano pour partir à la découverte de trois sites historiques.

Site torréen de Balestra

Il se situe après le hameau de Calo à Petreto-Bicchisano. Le site est entouré de constructions plus récentes (murs et pagliaghji) mais reste tout de même étonnant. Posé sur un promontoire, l’édifice est rond (comme un tour) et haute d’environ deux mètres. Deux cavités à l’intérieur devaient servir à se mettre à l’abri.

Site torréen de Focè

Non loin du premier, mais cette fois sur la commune d’Arghjusta, ce site est plus facilement accessible. Bâti sur un piton rocheux, l’édifice, datant de l’âge de bronze (IIe siècle avant J.C.) a un diamètre de 16 mètres. C’est la plus grande et la plus complexe construction torréenne de Corse. Les fouilles réalisées sur place indiquent qu’il aurait pu s’agir d’un site religieux où se pratiquait des offrandes ou bien d’une sépulture.

Site mégalithique de Settiva

Le site est difficilement accessible depuis les travaux réalisés sur la nationale. Mais l’accès n’est pas impossible et une piste (fermée) permet de le rejoindre. Sous un arbre, un dolmen et un menhir sont majestueusement dressés, les deux datant du bronze ancien. Le tout est entouré par un cercle de pierres. Le dolmen aurait servi de tombe collective.

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