Un peu de sport

Non pas que mon fidèle destrier bleu ait rendu l’âme, mais j’ai enfourché le week-end dernier le vélo qui prenait la rouille sur la terrasse et qui n’avait pas roulé depuis un an… ouille… dur dur la reprise. Mais un peu de sport ne peut pas me faire de mal. Loin de là. C’est donc avec bonne conscience et l’espoir d’en prendre plein les yeux, à défaut des jambes, que je me suis mis en route pour 35 kilomètres de route montagneuse.

Direction Cuttoli, petit village de montagne perché à 1 000 mètres d’altitude. Bon, je n’avais peut-être pas prévu les 700 mètres de dénivelé. Mais en prenant mon temps, en une heure, me voilà au village. Une vue magnifique s’offre à moi. La plaine en contrebas, comme coupée en deux parts égales par la Gravona. De part et d’autre de petites collines donnent un relief harmonieux à ces terres partagées entre villas et cultures. Plus loin à l’horizon le mont Gozzi se dresse, majestueux, surplombant les villages alentours. Suivi d’une chaine montagneuse, il se présente comme un protecteur naturel pour les différentes plaines de la région. À son extrémité, sa pente abrupte m’ouvre la vue encore plus loin jusqu’au golfe de lLva où la mer et le ciel se fondent dans un mélange bleuté.

Mes efforts sont récompensés et prennent un sens devant  un tel paysage. Après une courte pause, je continue ma route direction Peri par une petite route de montagne qui se présente comme une corniche sur la falaise. Ici et là se dressent d’anciennes bâtisses de vieilles pierres autrefois utilisées par les bergers.

Qui dit montée, dit descente et visiblement j’ai bien fait mon choix. La route ne fait que redescendre pendant presque une heure de plus. Un vrai régal. Bref, un vélo ou en voiture, je vous conseille d’emprunter cette route qui propose beaucoup de points de vue et il est facile de s’arrêter pour les apprécier.

Un peu de pédagogie

Par un après-midi où la météo ne savait pas trop choisir entre pluie ou simples nuages j’ai décidé de partir à la découverte du sentier pédagogique qui relie les villages de Peri et Carbuccia par la montagne. Naturellement proposé par mon sublime guide Vert, c’est en toute confiance que sans aucune indication précise sur le lieu exact du départ de ce sentier je me suis mis en route. Finalement, après quelques doutes, j’ai pu reconnaître sur le bas côté le panneau de présentation du sentier qui était en photo sur mon livre.

Je ne suis pas seul, un couple est là et armé… d’un sac plastique… prêts à se mettre en chasse contre toutes les mycoses comestibles qui pourraient croiser leur chemin. Le début du parcours est un peu décevant, la pluie et les 4×4 ont tout balayé et le chemin ressemble plus à une piste carrossable qu’à un sentier pédagogique. Après quelques mètres j’aperçois le premier panneau d’informations sur la faune et la flore locale. Mais là… surprise, sur le panneau ne figure qu’un simple numéro “1”… j’en conclus que sans la brochure adéquate ces panneaux d’informations ne me serviront à rien… Vive la pédagogie.
Quelques minutes plus tard, j’arrive à un croisement gardé par un tracteur monté sur des chenilles qui semble nous faire comprendre que cette partie du chemin est en chantier. Effectivement, la suite de la promenade est beaucoup plus attrayante.

Un premier petit pont nous fait complètement changer de décor, sous les arbres c’est la folie des champignons. De toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes, il en pousse de partout. Les vestiges de l’ancien chemin muletier sont encore visibles. De petits murets montrent la route à suivre pour rejoindre Carbuccia. Il y a beaucoup de choses très instructives à voir. Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre même si je n’ai pas pu en profiter moi-même, au vu du nombre de panneaux d’informations présentant fièrement leurs petits numéros. En cherchant bien j’ai tout de même réussi à trouver une ancienne maison de berger en cours de restauration. Non loin se trouve un ancien four où les artisans fabriquaient jadis des tuiles avec l’argile provenant des environs.

Malheureusement, je n’ai pas eu le courage d’aller au bout de cette promenade. Après avoir marché des heures, enfin, une heure, la fatigue s’est faite sentir et j’ai décidé de faire demi-tour et de rentrer au chaud faire une sieste… oui je sais… on s’habitue vite aux coutumes locales. Pour finir je dirais que je ne sais pas tellement ce que j’ai préféré dans cette balade. L’odeur de la forêt en automne, la découverte des champignons, marcher sur les traces des anciens, le calme des coups de fusils des chasseurs ou le bruit incessant du concours de moto-cross en bas de la vallée…

L’écrevisse a trouvé sa nasse

La recherche fut rude, mais l’écrevisse est acharnée. Du bout de ses pinces, coupantes comme des laguioles made in China, elle s’est mise en quête d’un abri qui serait propice à son bien-être et son évolution. De nombreuses portes se fermèrent mais, comme jadis les Spartiates, elle n’abandonna pas sa tâche et redoubla d’efforts pour parvenir à réaliser ses projets.
Elle rencontra un saumon aux idées illuminées qui avait, d’après ses dires, une nasse qui correspondrait à ce qu’elle recherche. C’est de fil en aiguille que l’affaire fut signée. L’écrevisse trouva ce qu’elle attendait depuis si longtemps, ou du moins ce qui pouvait le plus s’en rapprocher et elle put s’installer petit à petit.

Vous l’aurez compris, j’ai enfin trouvé un logement qui correspond plus ou moins à ce que je cherchais. Il reste à s’installer et à placer correctement les meubles. Un petit coup de pouce en déco serait le bienvenu, car je l’avoue, ce n’est pas du tout ma tasse de thé! Je précise qu’internet n’est pas encore livré dans ma nouvelle demeure mais que cela ne devrait plus trop tarder. Je pourrais donc bientôt vous faire part de toutes mes aventures sans aucun inconvénients…

Voici quelques photos de mon modeste Chez moi