Le lac de Padula

Si un jour votre chemin vous mène en Corse, et plus particulièrement dans le Nebbiu en Haute-Corse, votre oeil ne pourra pas s’empêcher de remarquer cette énorme retenue d’eau au coeur de la plaine de la micro-région. A chaque passage en direction de Saint-Florent, je me suis demandé quel pouvait être le nom de ce lac de plaine et surtout, pourquoi personne n’était capable de répondre à cette question? Que se cachait-il là bas?

Finalement, par une belle après-midi d’automne, j’ai décidé d’aller vérifier par moi même. Comme bien souvent, la vérité est beaucoup moins excitante que l’imagination. Si ce lac n ‘est pas très connu, c’est qu’il est relativement jeune et totalement artificiel. Le lac de Padula, ou retenue de Padula a été créé suite aux très grands incendies qui ont ravagé le Nebbiu pendant l’été 1989.

A l’époque, cette catastrophe avait eu pour conséquence de vider la nappe phréatique de Saint-Florent. Un désastre écologique pour toute la plaine. C’est donc pour l’irrigation agricole et pour la lutte contre les incendies que cette réserve d’eau a été réalisée au début des années 90.

Aujourd’hui parfaitement intégré dans le paysage, il offre aux promeneurs des berges apaisantes où j’ai d’ailleurs pu m’exercer à l’art du ricochet. Le lac de Padula a une capacité de 1 900 000 M3 pour une superficie de 26 hectares et est dominé sur les hauteurs par les villages d’Oletta et d’Olmeta di Tuda.

Spécialités culinaires pour mon anniversaire

Dernièrement c’était mon anniversaire. Il paraît que cela se fête, d’autant plus quand on atteint le quart de siècle… Ma réputation de gourmand n’étant plus à faire, je fus honoré par un dîner et quel dîner! Avec un peu de mystère, je suis conduit jusqu’au village de Murato, dans la région du Nebbiu. Nous dépassons la superbe église pisane de Saint Michel et ses façades polychromes de serpentine verte et de calcaire blanc pour monter sur les hauteurs. Après deux kilomètres de piste, je découvre plusieurs petites bâtisses de pierres sèches. Le site est superbe: nous sommes à la ferme auberge Campo di Monte. L’accueil est chaleureux et la soirée débute par un verre de muscat sur la terrasse avec une vue magnifique sur le golfe de Saint-Florent au soleil couchant. Non loin de nous, le bruit de l’eau d’un bassin ajoute une présence familière. Il fait encore frais fin mai et nous sommes conduits à notre table, dans la “grange”. Il n’y a pas une salle unique mais plusieurs pièces réparties dans chaque maison. L’escalier est gravi et nous voilà installés, tout est joliment décoré en respectant l’esprit ancien des lieux.

Le repas commence et il faut rester raisonnable pour pouvoir goûter à tout. La soupe corse avec pâtes, haricots et légumes ouvre les hostilités. Elle sera suivie par des beignets au fromage et de la charcuterie: jambon, coppa et saucisse avec deux affinages différents. Viennent ensuite du veau grillé et des storzapretti, spécialités corses qui sont en fait des boulettes au brocciu et aux herbes. Le plateau de fromages est conséquent: du brebis, du chèvre et du casgiu minatu très fort avec confiture de figues et de tomates vertes. Pour le dessert, d’énormes beignets soufflés sont servis avec des mandarines confites et de l’eau de vie, ainsi que du fiadone, sorte de gâteau souple au brocciu et au citron. Chaque mets est un délice.

Le temps d’un café et d’apprécier une dernière fois les lieux et nous repartons: interdiction de dormir sur le ventre ce soir. C’est quand mon prochain anniversaire?