De Macinaghju à Barcaghju

Je vous avais déjà parlé du sentier des douaniers qui permet de découvrir le cap corse. Je l’ai arpenté plusieurs fois mais j’ai décidé de pousser un peu plus loin pour cette promenade plus longue qui a nécessité un aller-retour d’environ six heures.

Départ le matin tôt de Macinaghju. Le chemin est toujours aussi agréable même si je le connais déjà. Je retrouve avec plaisir la plage de Tamarone, les îles Finocchiarola, la tour et la chapelle de Sainte Marie.

Suivent deux magnifiques plages comme un appel au bain. Ce sont la Cala Genovese et la Cala francese qui offrent ces opportunités. Les romains ne s’y étaient pas trompés même si, plus pragmatiques, ils avaient installé un port dans la deuxième.

S’ouvre ensuite la réserve de Capendula qui alterne entre un maquis bas et un univers plus minéral, dominé par le schiste aux teintes vertes.
Le sentier s’éloigne parfois de la mer pour mieux y revenir avec de hauts à-pic jusqu’à l’extrême pointe du cap marquée par la tour d’Agnello et à sa gauche, l’île de la Giraglia.

C’est l’endroit choisi pour la pause déjeuner et la sieste. Franchement, il y a plus moche.

Nous repartons ensuite pour Barcaghju. Le paysage change encore et quelques dunes de sable se distinguent grâce à leurs couleurs claires entourées à nouveau d’arbustes.

Puis nous atteignons la plage de Barcaghju où nous profiterons encore de la baignade. Il paraît que l’on croise parfois Matthieu Chédid par là. Je ne l’ai pas vu mais qui sait? Un jour peut-être?

M agnifique, M erveilleux, M irifique: M

Cela faisait bien longtemps que j’attendais ce moment. J’avais découvert M avec un album live en 2005 et dès lors je n’avais qu’une envie: le voir en concert. Avec la chance qui me caractérise, la tournée touchait à sa fin à l’époque… Nouvelle tournée annoncée l’été dernier, plus de places pratiquement dès l’ouverture de la vente. Dates rajoutées: même joueur échoue encore. J’écoutais le nouvel album pour me consoler. J’ai d’abord cru à une farce quand sa venue en Corse, et en plus à Ajaccio fut annoncée: c’était trop beau pour être vrai, je continuais même à douter quand j’ai eu les places en poche.
Pourtant le soir du 29 juillet, il était bien là et moi aussi, pas trop loin de la scène, un rêve réalisé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en valait la chandelle. Une confirmation pour moi, Matthieu Chedid est bien la personne qui correspond à ma définition d’un artiste: auteur, compositeur, interprète, guitariste original et audacieux, généreux avec son public. De la même manière, le spectacle bien huilé est à la hauteur de mes attentes.
Matthieu entre en scène et effectue sa mue tout au long du concert: perruque en plumes qui rappelle son ancienne coiffure et lunettes en forme d’étoiles au début, il finira le spectacle au naturel, avec un seul chapeau pour artifice, même si une plume l’orne encore. D’autres changements rythment la performance: costumes bien sûr, mais aussi bain de foule et solo guitare pour lui, passage de mains en mains pour le batteur et le guitariste, chorégraphie commune sur “Hold up”, strip tease de son Captain America de jeune frère et jeté de corn flakes sur le morceau du même nom. Des moments plus intimistes aussi quand sa soeur, plume piquée dan les cheveux, se lance dans un scat sur “La bonne étoile” et qu’ils se partagent le morceau: un régal. Un peu plus crâneur le M quand il joue de la guitare avec les dents à la Jimy Hendrix mais la sauce prend. Des instants de partage avec le public aussi: nous faire chanter bien entendu, mais aussi faire pousser jusqu’à 32 cris à l’unisson à plusieurs milliers de personnes. Il s’amuse lui aussi: il taquine ceux qui crient son prénom, demande à tout le parterre de s’asseoir, ou met en scène l’instant où il retire ses lunettes. Il se fait plaisir et c’est communicatif. Communion également avec les chanceux qui monteront sur scène pour danser sur “Amssétou”. Sans parler du petit Axel qu’il installera derrière sa guitare, en se mettant à sa hauteur et en jouant tout en lui montrant le public. Si ce petit garçon ne devient pas musicien… Il paraît qu’il fait pareil dans tous ses spectacles mais le résultat est là. Jusqu’aux rappels où d’abord seul sur l’estrade, il offre un medley de ses titres. J’ai savouré jusqu’à la dernière note.
Enchanté donc, depuis les premiers morceaux de l’album “Mister Mystère” qui ouvrent les hostilités aux remerciements à la fin.
Quelques petites frustrations tout de même: ne pas pouvoir partager un moment avec lui car je suis certain que cet homme gagne à être connu autant que ses créations. Savoir qu’il a fini la soirée dans une boîte ajacienne, à taper le boeuf avec le groupe Notte en fêtant la fin de sa tournée comme il se doit. J’aurais aimé partager cela aussi. Tant pis…
Je terminerais en paraphrasant Matthieu Chedid juste en lui disant: “Merci pour l’alchimie”.

Je vous invite à cliquer-ici pour visionner les photos faites par le journal local

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