Au bord des falaises

C’est l’automne mais les journées sont encore belles ici. En fait, les journées sont belles toute l’année je crois… C’est ainsi que par une belle journée d’automne nous nous sommes rendus à Bonifacio pour profiter des falaises. Malgré le vent qui y règne en maître 360 jours par an, on est toujours aussi bouche bée devant cette magnifique cité, bâtie sur d’immenses falaises de calcaire, dont l’érosion ne semble pas déranger la tranquillité des habitants.

Le but de notre voyage est un des sentiers, ouvert à tous, qui permet de découvrir quelques secrets des falaises et surtout de profiter d’un panorama époustouflant sur la ville. Le sentier part du bas de la citadelle et se termine au niveau du phare du Cap Pertusatu. Ce parcours permet de voir une multitude de choses, de lieux historiques et de magie naturelle. Ainsi on commence par le célèbre « Grain de sable (Diu Grossu) » avant d’apercevoir le « gouvernail de la Corse », un rocher ainsi nommé à cause de sa forme identique à celle d’un gouvernail de bateau. Quelques rapaces laissent entrevoir leurs plumes, perchés sur les falaises alors que les mouettes elles, s’égosillent dans les airs. Après des vestiges de la seconde guerre mondiale, où la vue sur la ville et le fameux escalier du roi d’Aragon offre un nouveau profil, on s’engage de chemin en chemin vers le but de notre itinéraire.

L’heure du déjeuner approche et c’est tant mieux. Voici enfin le phare du Cap Pertusatu. Perché au sommet d’une colline, alors qu’en contrebas, à côté d’une plage de sable blanc, se dresse un immense rocher dont une partie ressemble à un bateau échoué. De l’autre côté, un trou dans le sol forme une grotte sans toit avec une unique ouverture vers la mer. Au loin sur notre gauche on aperçoit les îles les plus au sud de la France, les îles Lavezzi. Au Sud on peut voir la Sardaigne qui se dessine timidement dans l’horizon. C’est ici que nous profitons de notre pique-nique et d’un peu de repos avant d’entamer le chemin du retour. On en prend plein les yeux… c’est le moins que l’on puisse dire…

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Capu di Muru et t-shirt sur mesure…

La technique est ancestrale et déjà bien connue des touristes nordistes qui passent quelques jours en montagne… mais pas seulement eux. J’ai eu la chance de découvrir la manière de me faire un t-shirt sur mesure tout en marchant par 30° en plein soleil… autant vous dire que je n’ose plus mettre les pieds à la plage torse-nu et que le tube de biafine n’a qu’à bien se tenir!

Cela ne m’a pas empêché d’apprécier la promenade. Capu di Muru est une presqu’île sur la commune de Coti-Chiavari en Corse-du-Sud, non loin de l’anse de Cala d’Orzu où se trouve la fameuse paillote « Chez Francis ». Et pourtant, au départ le pire nous était destiné. Tout d’abord, quelques nuages et la météo qui annonçait un ciel voilé… bon si au moins il n’y a pas de pluie on fera avec. Mais une fois sur place… une troupe de varois équipés pour un trial de 10 semaines nous attendait à l’orée du parcours.

Très vite, nous enfilons nos sacs à dos et prenons le sentier pour essayer de les distancer. Assez rapidement, nous arrivons à la tour génoise. Entièrement restaurée. Il est possible d’entrer à l’intérieur grâce à un escalier en métal installé à l’extérieur. On peut ainsi imaginer la vie des soldats qui étaient en garde pour plusieurs mois dans ces tours. Un autre escalier permet de monter sur le toit et de s’offrir une jolie vue sur les environs. Mais attention le touriste guette. De là haut, on remarque sur le sentier le groupe de varois qui s’approche. On peut même entendre leurs conversations comme s’ils étaient avec nous sur la tour…

On repart en direction d’une vieille maison de pierres, restaurée également, qui nous offre un bon petit coin de pique-nique loin du tumulte qui règne désormais à la tour… les nuages commencent à disparaître laissant place à ciel bleu et une chaleur plombante. Après un joli four en pierre, le sentier continue dans le maquis pour changer complètement de paysage. Au détour d’une crête, nous voilà dans un paysage digne des îles Lavezzi. Rochers sculptés et maquis ras dont les odeurs nous rappellent que l’été n’est plus très loin. On serpente au milieu de ce paysage magique jusqu’à la plage. On se laisse aller à une petite promenade au milieu des rochers, afin de laisser passer (loin devant) nos amis varois.

Au loin les îles Sanguinaires nous montrent un nouveau profil. Capu di Muru marque l’autre extrémité du golfe d’Ajaccio. Plus loin une sorte de « micro-plaine » semble transformée en sanctuaire. A quelques mètres d’une jolie plage, une petite chapelle « A Madunella » marque le point d’intérêt. Parsemés un peu partout autour, on s’amuse à compter les ex-voto. Certain sont même placés à des endroits improbables. Malheureusement l’endroit est envahi, et les petits bancs de bois dans la chapelle servent de sommiers aux randonneurs fatigués…

La prochaine étape de la promenade est un phare. Le sémaphore de Muru qui, placé sur les hauteurs, nous offre une jolie perspective sur les alentours. Et puis c’est le chemin du retour. Le long du rivage où des plages aux eaux turquoises donnent des envies de baignade. Le soleil, qui tape de plus en plus fort, en rajoute et nous fait regretter d’avoir laissé les serviettes et les maillots de bain dans la voiture…

C’est donc bien rouge sur les parties exposées de mon corps que je suis arrivé à la voiture. Tel l’écrevisse sortant du maquis…

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La magie des Îles Lavezzi

Le sud de la Corse regorge de merveilles. Je vous avais déjà parlé de Bonifacio et des plages magnifiques qui se trouvent à proximité, de ces falaises de calcaire qui en font le petit Etretat de Corse. Je suis allé récemment encore plus au sud. En fait, je pense, au point le plus au sud de France : les Îles Lavezzi.

Situé entre la Corse et la Sardaigne, cet archipel fait partie du parc régional des Bouches de Bonifacio. Composé d’une demi-douzaine d’îles, le site est hautement protégé et surveillé tout au long de l’année. Presque totalement sauvage, des traces d’activité humaine datant du néolithique ont été retrouvées. On y trouve également les vestiges d’un port romain et d’une chapelle du VII siècle.
En 1855, les îles furent le théâtre d’une des plus grandes catastrophes de l’histoire de la marine française avec le naufrage de la frégate La Sémillante. Après la tempête qui brisa le navire de guerre, seulement 560 corps avaient été repêchés sur les quelques 800 marins et soldats qui se trouvaient à son bord. Deux cimetières et un monument ont été bâtis sur la plus grande île de l’archipel, l’île Lavezzu, à la mémoire de cette tragédie.

Chaque île est un trésor et offre des paysages uniques dans un cadre paradisiaque et sauvage. La seule exception qui confirme la règle est l’île Cavallo. Prise d’assaut par des promoteurs plus au moins sérieux au porte-monnaie horriblement lourd, cette île a été défigurée par des constructions réservées aux plus grandes fortunes mondiales. Il n’est d’ailleurs pas facile d’accoster au port de Cavallo sans que l’on vous oblige poliment à faire demi-tour.

Je me suis donc rendu sur l’île Lavezzu. Départ de Bonifacio pour 30 minutes de bateau. Le principe est simple : différentes sociétés proposent des navettes chaque heure pour vous rendre sur les îles et pour en revenir de 9h à 18h30. “Cadeau” de retour, une promenade d’une heure dans l’archipel et le long des falaises de Bonifacio pour vous en faire découvrir quelques trésors.

Sur place, interdiction formelle de quitter les sentiers et prière de laisser l’endroit comme vous l’avez trouvé. En effet la faune et la flore y sont protégés et notamment un petit oiseau qui a choisi de faire son nid entre les roches aux formes étranges. Des plages et criques plus belles les unes que les autres seront alors à votre disposition pour étaler votre serviette et profiter de votre journée dans ce petit coin de paradis. Vous pouvez vous amuser à perdre votre regard au loin. Au sud, la Sardaigne et le village de Santa-Teresa où vous pouvez débarquer en voiture après 40 minutes de ferry depuis Bonifacio. Au nord, l’île de beauté, avec ses falaises de calcaire en premier plan, puis ses montagnes dressées comme des géants protecteurs.

Le lieu est si exceptionnel, qu’il m’est difficile de terminer. Je rajouterais simplement qu’il est impératif d’emporter, en plus de sa crème solaire, son masque et son tuba pour continuer de rêver la tête sous l’eau où le spectacle est tout simplement bluffant.