Le château de la Punta

J’imagine que chacun d’entre vous a eu le plaisir de voir le film Intouchables. Je ne sais pas si vous avez retenu le nom du personnage que joue François Cluzet, dans le doute je vous le remémore : Il s’agit de Philippe Pozzo di Borgo, et plus précisément du fils du cinquième duc Pozzo di Borgo. Cette riche famille, ennemie de Napoléon 1er, possédait autrefois des terres dans la région ajaccienne et notamment sur la commune d’Alata.
En 1882, le deuxième duc, Jérôme Pozzo di Borgo, fit construire un château au sommet d’une colline, le château de la Punta, de manière à dominer complètement la cité impériale et son golfe. Chose étonnante, la bâtisse a été réalisée avec les restes du château des Tuileries de Paris. En effet, après un important incendie en 1871, qui détruisit en grande partie le palais, l’empereur ordonna sa démolition en 1882. C’est alors que Jérôme Pozzo di Borgo et son fils Charles, décidèrent d’en racheter les pierres pour construire la demeure familiale.

En 1978 un important incendie de maquis emporta la toiture du château, laissé à l’abandon. Ce n’est qu’en 1992 que le Conseil Général de la Corse-du-Sud racheta les ruines et les terres aux descendants de la famille. S’en suivirent plusieurs phases de restauration à commencer par la toiture.

Aujourd’hui cette magnifique bâtisse est interdite à la visite. Les travaux sont arrêtés et plusieurs projets sont en cours de réflexion pour la réhabiliter. Mais il est possible d’y monter à pieds et d’admirer ce « petit » morceau du palais des Tuileries. Outre la vue du château, la balade offre un magnifique panorama sur le golfe de Lava et le golfe d’Ajaccio ainsi qu’une vue unique sur la ville en contrebas. Sur le chemin vous passerez également devant le tombeau familial des Pozzo di Borgo. Bien loin de l’allure des tombeaux abondamment présents en Corse, celui-ci ressemble plus à une grosse chapelle privée de style byzantin.  Située au milieu d’une splendide forêt d’eucalyptus, où quelques mimosas ajoutent une touche de couleur jaune en février/mars, la promenade est agréable et visiblement habituelle pour les habitants du coin.

Tout autour du château se trouvent plusieurs captages de sources bâtis à la même époque pour alimenter le domaine en eau potable. Vers le sommet, une énorme tour carrée est également visible. Elle a été restaurée au XIXe siècle. Elle se trouve à l’emplacement de l’ancien village Pozzo di Borgo, détruit par les barbaresques en 1594. Sur le site, on peut toujours voir les ruines des anciennes demeures et d’une chapelle romane.

Pour avoir encore plus d’informations sur ce site, je vous propose d’aller directement sur le site internet du château de la Punta en cliquant-ici.

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Sur la Punta Sant’Eliseu et sous les nuages….

Il y a déjà quelques semaines, nous avons eu quelques jours de mauvais temps. Par chance, c’est pile la semaine que j’avais sélectionnée pour mes vacances… Je ne me suis pas découragé pour autant, du moins presque pas. J’ai réussi à faire une unique randonnée où j’ai bien cru que j’allais prendre une nouvelle fois la pluie.

La Punta Sant’Eliseu, qui culmine à 1271 mètres, domine la vallée de la Gravona d’un côté et la vallée du Cruzzini de l’autre. Dans cette dernière se trouve le village de Sant’Eliseu, peut-être est-ce pour cela que ce sommet se nomme ainsi, allez savoir? Attention, il ne faut pas confondre, il existe également le Monte Sant’Eliseo, qui se trouve plus au nord. Pour se rendre à la Punta, il existe une multitude de parcours. Pour ma part je me suis rendu au col de Tartavellu du côté de Vero, village dont je vous ai déjà parlé. Juste en face de l’antenne qui se trouve au col, vous n’avez qu’à vous enfoncer dans les bois et à suivre le sentier qui est assez net.

Je vous laisse imaginer. Il faisait chaud, je me suis donc habillé léger. Seulement il a plu la veille… chaque fois que je devais passer entre deux arbustes, je finissais trempé… Bilan, ma carte et mon fidèle Guide Vert ont pris leur compte grâce à mon sublime sac à dos qui n’est plus du tout imperméable. Au moins, je sais à quoi ça sert maintenant.

La promenade commence sous de grands pins et arrive rapidement sur un flanc de montagne que l’on traverse dans un maquis assez haut. Puis on arrive à une clairière avant une forte côte qui nous mène à un premier sommet. La Punta di Tacchione à environ 1100 mètres. C’est à partir de cet endroit que le chemin se complique. Il faut suivre très précautionneusement les cairns pour pouvoir continuer, sans quoi vous allez vous risquer à un peu d’escalade.

Les nuages me gâchent un peu la vue et me cachent le soleil par moment, mais le panorama reste impressionnant. Après une petite demi-heure de forte grimpette dans les rochers (avec quelques passages d’escalade car j’ai mal suivi les cairns…) je suis arrivé sur l’arrête qui mène au sommet où se trouve visiblement une antenne relais et une station météo. Là haut on trouve également les ruines d’une ancienne chapelle romane San Eliséo. D’après des écrits du 16e siècle, la chapelle était en ruine et mesurait un peu plus de 12 mètres sur 6. Sans les nuages, on peut s’offrir au sommet, un panorama de Cargèse jusqu’à Capo di Muro, voire même apercevoir la Sardaigne au loin…

Je vous laisse avec mes photos, sous les nuages, de cette randonnée qui, sans nuages, doit être beaucoup plus époustouflante.

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Capu di Muru et t-shirt sur mesure…

La technique est ancestrale et déjà bien connue des touristes nordistes qui passent quelques jours en montagne… mais pas seulement eux. J’ai eu la chance de découvrir la manière de me faire un t-shirt sur mesure tout en marchant par 30° en plein soleil… autant vous dire que je n’ose plus mettre les pieds à la plage torse-nu et que le tube de biafine n’a qu’à bien se tenir!

Cela ne m’a pas empêché d’apprécier la promenade. Capu di Muru est une presqu’île sur la commune de Coti-Chiavari en Corse-du-Sud, non loin de l’anse de Cala d’Orzu où se trouve la fameuse paillote « Chez Francis ». Et pourtant, au départ le pire nous était destiné. Tout d’abord, quelques nuages et la météo qui annonçait un ciel voilé… bon si au moins il n’y a pas de pluie on fera avec. Mais une fois sur place… une troupe de varois équipés pour un trial de 10 semaines nous attendait à l’orée du parcours.

Très vite, nous enfilons nos sacs à dos et prenons le sentier pour essayer de les distancer. Assez rapidement, nous arrivons à la tour génoise. Entièrement restaurée. Il est possible d’entrer à l’intérieur grâce à un escalier en métal installé à l’extérieur. On peut ainsi imaginer la vie des soldats qui étaient en garde pour plusieurs mois dans ces tours. Un autre escalier permet de monter sur le toit et de s’offrir une jolie vue sur les environs. Mais attention le touriste guette. De là haut, on remarque sur le sentier le groupe de varois qui s’approche. On peut même entendre leurs conversations comme s’ils étaient avec nous sur la tour…

On repart en direction d’une vieille maison de pierres, restaurée également, qui nous offre un bon petit coin de pique-nique loin du tumulte qui règne désormais à la tour… les nuages commencent à disparaître laissant place à ciel bleu et une chaleur plombante. Après un joli four en pierre, le sentier continue dans le maquis pour changer complètement de paysage. Au détour d’une crête, nous voilà dans un paysage digne des îles Lavezzi. Rochers sculptés et maquis ras dont les odeurs nous rappellent que l’été n’est plus très loin. On serpente au milieu de ce paysage magique jusqu’à la plage. On se laisse aller à une petite promenade au milieu des rochers, afin de laisser passer (loin devant) nos amis varois.

Au loin les îles Sanguinaires nous montrent un nouveau profil. Capu di Muru marque l’autre extrémité du golfe d’Ajaccio. Plus loin une sorte de « micro-plaine » semble transformée en sanctuaire. A quelques mètres d’une jolie plage, une petite chapelle « A Madunella » marque le point d’intérêt. Parsemés un peu partout autour, on s’amuse à compter les ex-voto. Certain sont même placés à des endroits improbables. Malheureusement l’endroit est envahi, et les petits bancs de bois dans la chapelle servent de sommiers aux randonneurs fatigués…

La prochaine étape de la promenade est un phare. Le sémaphore de Muru qui, placé sur les hauteurs, nous offre une jolie perspective sur les alentours. Et puis c’est le chemin du retour. Le long du rivage où des plages aux eaux turquoises donnent des envies de baignade. Le soleil, qui tape de plus en plus fort, en rajoute et nous fait regretter d’avoir laissé les serviettes et les maillots de bain dans la voiture…

C’est donc bien rouge sur les parties exposées de mon corps que je suis arrivé à la voiture. Tel l’écrevisse sortant du maquis…

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Monte d’Aragnascu

Les parcours à Cuttoli-Corticciato

Voilà un sentier que j’ai effectué il y a déjà quelque temps mais que j’avais perdu au fond de mes tiroirs…
Comme toute bonne vallée qui se respecte, la vallée de la Gravona est délimitée par deux crêtes au bout desquelles se trouvent deux promontoires rocheux marquant la fin de la zone montagneuse. Tous deux à plus ou moins égale distance de la mer et tous deux marquant la fin de la vallée.

Le premier, vous le connaissez, je vous en ai déjà parlé, c’est le Monte Gozzi qui culmine à plus de 700 mètres. J’ai plusieurs fois eu l’occasion d’aller m’y promener. Mais en face, de l’autre côté de la vallée, se profile le Monte d’Aragnascu sur lequel j’ignorais jusqu’ici s’il était possible de monter.

Ces deux monts sont assez différents, le Monte Gozzi est pratiquement pelé alors que l’autre présente beaucoup d’arbres et un promontoire rocheux beaucoup plus petit. Ils sont toutefois similaires par la pente abrupte que l’on trouve en bout de course et par la vue remarquable qu’ils offrent l’un et l’autre.

Afin d’avoir une vue différente de la vallée, j’ai donc cherché à me rendre sur le monte d’Aragnascu. Il existe une boucle au départ du village de Cuttoli-Corticciato, plus précisément au lieu-dit Pedi-Muredda sur les hauteurs du village. De là vous avez d’ailleurs la possibilité d’effectuer divers parcours plus ou moins longs sur la commune.

Dès le départ, un chien m’a montré le chemin comme s’il avait déjà compris en voyant mon look de touriste en chaussures/chaussettes, sac à dos et bronzage agricole que je venais ici pour profiter du sentier… Toujours est-il qu’il s’est montré très utile car je ne trouvais pas le départ. Au fil de la promenade je l’ai perdu de vue. Il a dû redescendre par un raccourci?

Le chemin est simple même si les mollets râlent un peu sur le dénivelé qui commence par une sorte de sentier au milieu d’un maquis haut qui malheureusement cache toute la vue… On traverse un ruisseau avant d’arriver à un petit pagliaghju toujours en service vu son bon état général. A cet endroit, le maquis laisse place à une châtaigneraie qui est beaucoup plus généreuse en terme de vue sur l’horizon… On aperçoit alors le village de Cuttoli derrière, et les prémices de la vallée du Prunelli sur la gauche.

Le sentier monte jusqu’à une petite clairière où j’aurais bien cassé la croûte si je n’avais pas oublié mon sandwich bien emballé sur la table de la maison… Ce sera pour la prochaine fois. Après la clairière, c’est enfin le moment tant attendu : l’arrivée sur le promontoire rocheux. Au sommet, il y a une croix qui a visiblement testé sa résistance à la foudre plus d’une fois. Inutile de vous dire que de là haut, à 888 mètres, la vue est sensationnelle…

Sur la gauche, la vallée du Prunelli. Le regard commence son parcours sur les montagnes enneigées, puis sur Bastelica et redescend enfin sur Cauro et Bastelicaccia.  Au sud, les différents golfes s’étendent. Chacun dans un ton de luminosité distinct. Comme une palette du plus foncé au plus clair. Sur la droite, Ajaccio s’étend au loin et se termine par les îles Sanguinaires, à peine visibles tout au fond. Vers le nord, la plaine de la Gravona, je m’amuse à chercher ma maison. J’aperçois en face le Monte Gozzi, fièrement dressé comme le second pilier qui marquerait l’entrée dans la vallée.

Le chemin du retour se fait par l’autre côté (côté Vallée de la Gravona) et offre tout le long une panorama époustouflant sur toute la plaine.

Après 3 heures 30 de marche, me revoilà à la voiture. Le chien, soucieux que je revienne bien à mon véhicule, m’attend patiemment et reste là pour être certain que je démarre bien le moteur, un peu comme pour me dire « tu peux venir faire un tour, mais il ne faut pas oublier de repartir… ».

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Les trésors de Vero

Et non, Véro, ce n’est pas uniquement le diminutif du prénom mon ancienne collègue Véronique mais également un authentique et très joli village Corse. Au risque d’en faire rire quelques-uns, Veru (lire «Vérou»), comme on l’écrit ici, est comme posé à mi-hauteur sur le flanc de la montagne.
Son église, construite sur un promontoire comme une tête de proue à l’entrée du village, domine la vallée de la Gravona et arbore, comme chaque village de Corse, un splendide clocher de pierres grises. Près du muret de pierres qui ceinture les jardins du promontoire, un petit banc de bois sous des oliviers centenaires invite à la méditation. Idéalement placé face à la plaine, il vous offre une vue imprenable du monte d’Oro sur la gauche jusqu’au golfe d’Ajaccio et la rive sud de Porticcio sur la droite. Au centre, la Gravona sillonne, creuse et dessine la vallée pour se jeter dans la mer au niveau de la plage de Campo del’Oro derrière l’aéroport du même nom.

Mais pour arriver jusque-là et mériter le repos qu’offre ce banc, il aura fallu, premièrement, trouver le départ du sentier communal et deuxièmement, marcher une petite heure sous les chênes et les châtaigniers, traverser par deux fois un ruisseau et venir à bout des quelques 300 mètres de dénivelé. Au même titre que Sisco (à lire ici), cette commune offre un parcours de découverte « en 8 » (deux boucles) qui emprunte des sentiers, des rues et ruelles du villages pour vous faire découvrir ses secrets et ses trésors.

Ainsi après une première halte à l’église, on vous propose un petit tour dans le village pour découvrir son cœur ou son âme à travers de vieilles maisons en pierres chargées d’histoire, d’anciens fours parfois encore en usage et également des lieux de partages comme un lavoir, une petite chapelle ou encore de petites fontaines abondantes. Et puis, c’est le retour à l’aventure, une petite boucle en direction du casteddu : un rocher de taille colossale qui domine la commune et qui a la particularité d’être ocre.
On découvre lors de cette ascension un paysage assez rare en Corse, du moins je ne l’ai pas beaucoup observé jusque-là. Quelques pins de très grande taille parsemés ici et là surplombent un maquis dense et moyen. Une pinède qu’on aurait plutôt tendance à croiser en bord de plage est ici, à 700 mètres d’altitude.

Et enfin c’est le retour. Après cette petite boucle et un passage devant la mairie, on prend le chemin du retour. D’abord une terrasse à flanc de montagne qui s’éloigne du village avant d’entreprendre la descente à travers le maquis jusqu’au point de départ. On passe devant les ruines de bergeries ou d’anciennes habitations et à plusieurs reprises on traverse le Pantanu, un ruisseau particulièrement connu dans le canton. En effet il y a au village de Peri, sur le versant opposé de la vallée, une famille dont tous les ainés se prénomment Napoléon. Et cela pour rendre hommage à l’empereur bien connu qui en son temps, pour remercier cette famille de son hospitalité, leur avait offert une grande partie des terres qui bordent U Pantanu .

Mais je m’arrête là pour vous laisser découvrir cette balade, que vous pouvez faire en famille, à travers quelques images.