Sentier de pierres et d’eau

Remarqué à l’occasion d’une autre sortie, le départ du chemin de pierres et d’eau m’avait fait de l’oeil et je m’étais promis de le suivre. Il débute face à la superbe église pisane de San Michele avant d’arriver au village de Murato que j’avais découverte en allant à la réputée ferme auberge de Campu di Monte.
Malgré le temps peu engageant, sandwichs en sac, je m’engage sur le sentier.
La promenade est bien agréable et permet de découvrir de magnifiques bâtisses anciennes ou modernes en pierres sèches. Dans le village même, lavoirs et fours se laissent découvrir au gré des pas. Plus loin, en retrouvant le maquis, le sentier emmène à une chapelle, une croix des quatre vents, un pont génois, une glacière (mais pas celle dans laquelle on garde la bière au frais).
Le retour peut se faire par un autre trajet qui passe par l’intérieur du village cette fois. Je croise l’église de l’Annonciation et le couvent qui servit de quartier général à Pascal Paoli. C’est également là qu’il fit battre monnaie.
Même si le temps a un peu écourté cette balade, mon dimanche a été bien employé avec ces quelques pas.

Je vous propose de lire en grand format les panneaux d’informations que l’on trouve tout au long de la promenade en cliquant sur les liens ci-dessous :
Présentation de la balade
Les fours / I forni
Le pagliaghju (maison de bergers)
La croix aux quatre vents / A croce de venture

Les glacières des nobles

J’ai déjà eu l’occasion de vous parler du Pignu qui surplombe la ville de Bastia en Haute corse. Cet endroit qui marque la frontière entre les côtes est et ouest sert de point de départ à de nombreuses activités telles que la promenade, le vtt, l’escalade ou encore le saut en parapente. Une fois n’est pas coutûme c’est pour une balade que je m’y suis rendu. Le sentier qui part sur la gauche serpente ensuite sur les crêtes et le regard hésite à se perdre entre la ville et la plaine, l’immensité de la mer et les îles toscanes, le cap corse ou encore le golfe de Saint-Florent et les massifs enneigés de l’intérieur. C’est un ravissement à chaque pas, d’autant plus que les violettes, les pâquerettes et les crocus rappellent que le printemps est bien là désormais. Des traces de peinture jalonnent le chemin, souvenir de la récente course à pieds des “Nivere” qui a eu lieu fin mars.

Mais le but de la promenade est plus loin et plus atypique. Il s’agit pour nous de rejoindre les anciennes glacières: “E nivere”, au-dessus de Cardo. Depuis l’époque génoise, cette pratique qui consiste à emmagasiner la neige dans des constructions prévues à cet effet est attestée. Ainsi les bâtiments contiennent ensuite de la glace qui est découpée et revendue en ville jusqu’au XXème siècle. La glace sert à la conservation des aliments mais a aussi un usage médical contre les fièvres et les hémorragies.

Ainsi après avoir croisé sans doute une petite bergerie en pierres construite à flanc de rocher, nous trouvons la première glacière dont le toit est effondré mais qui conserve encore ses arches de pierres et ses deux fosses pour contenir la glace. Il faut encore faire quelques pas pour rencontrer le deuxième édifice, plus imposant et mieux conservé auquel est accolé une habitation. Les dimensions de la fosse sont plus importantes et la présence du toit permet d’imaginer la fraîcheur qui permettait la conservation.

Une fois de plus, une promenade simple, éducative, dans un cadre dont la beauté est sans cesse renouvelée. Je vous la recommande.