Sur les traces des bagnards de Coti

Même s’il fut d’abord un lieu de vie, fort d’une agriculture en pleine expansion, le site du pénitencier de Coti-Chiavari a toujours été, si l’en croit l’histoire, un lieu «maudit».

Au fil des siècles et des gouvernements, de Gênes à la France, l’endroit a connu maintes modifications et tout autant de fonctions. Du 17e au 18e siècle, les habitants mouraient de la malaria ou du paludisme et toutes les colonies qui y ont été implantées ont disparu. Plus tard, lorsque les bâtiments furent rachetés sous Napoléon III afin de servir de lieu d’emprisonnement, des eucalyptus ont été plantés pour combattre les moustiques et résoudre les problèmes de maladie. Mais ces «bagnards» mouraient alors à cause de l’insalubrité des lieux et du travail forcé.

Fermé en 1906, le site fut rouvert  à la seconde guerre mondiale, afin d’emprisonner les soldats les allemands.

Aujourd’hui s’il ne reste plus grand chose de la totalité des édifices bâtis à Coti-Chiavari, on peut toujours admirer quelques vestiges et profiter des nombreux sentiers de randonnées qui parcourent cette forêt.

Ainsi, mis à part l’imposante bâtisse derrière les ruines du campanile, en se laissant aller à suivre les divers chemins, on trouve une poudrière, une fosse à purin, un cimetière abandonné, des terrasses par milliers, des ponts, un impressionnant barrage, des caves de plus de 4 mètres de haut, et bien d’autres constructions encore…

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Un tour à Capu Neru

Un tour et une tour! Capu Neru, situé entre Capu di Muru, qui marque la limite Sud du golfe d’Ajaccio, et Serra-di-Ferro, est coiffé d’une tour génoise que l’on ne peut malheureusement pas encore visiter.

Elle faisait la liaison entre les tour de Capu di Muru et la tour de de Capannelle à Serra-di-Ferro, qui est d’ailleurs la dernière tour de cette partie du littoral. La suivante (dont il ne reste que quelques ruines) se trouve à Porto-Pollo et n’était pas visible de ce côté-ci.

Le site offre une jolie vue sur Capu di Muru et sur la plage de Cupabia. On découvre également le très jolie hameau de Cala di Cigliu sur la commune de Coti-Chiavari. Il semble s’être mis à l’écart pour profiter avec tranquillité de l’endroit particulièrement paisible.

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Capu di Muru et t-shirt sur mesure…

La technique est ancestrale et déjà bien connue des touristes nordistes qui passent quelques jours en montagne… mais pas seulement eux. J’ai eu la chance de découvrir la manière de me faire un t-shirt sur mesure tout en marchant par 30° en plein soleil… autant vous dire que je n’ose plus mettre les pieds à la plage torse-nu et que le tube de biafine n’a qu’à bien se tenir!

Cela ne m’a pas empêché d’apprécier la promenade. Capu di Muru est une presqu’île sur la commune de Coti-Chiavari en Corse-du-Sud, non loin de l’anse de Cala d’Orzu où se trouve la fameuse paillote « Chez Francis ». Et pourtant, au départ le pire nous était destiné. Tout d’abord, quelques nuages et la météo qui annonçait un ciel voilé… bon si au moins il n’y a pas de pluie on fera avec. Mais une fois sur place… une troupe de varois équipés pour un trial de 10 semaines nous attendait à l’orée du parcours.

Très vite, nous enfilons nos sacs à dos et prenons le sentier pour essayer de les distancer. Assez rapidement, nous arrivons à la tour génoise. Entièrement restaurée. Il est possible d’entrer à l’intérieur grâce à un escalier en métal installé à l’extérieur. On peut ainsi imaginer la vie des soldats qui étaient en garde pour plusieurs mois dans ces tours. Un autre escalier permet de monter sur le toit et de s’offrir une jolie vue sur les environs. Mais attention le touriste guette. De là haut, on remarque sur le sentier le groupe de varois qui s’approche. On peut même entendre leurs conversations comme s’ils étaient avec nous sur la tour…

On repart en direction d’une vieille maison de pierres, restaurée également, qui nous offre un bon petit coin de pique-nique loin du tumulte qui règne désormais à la tour… les nuages commencent à disparaître laissant place à ciel bleu et une chaleur plombante. Après un joli four en pierre, le sentier continue dans le maquis pour changer complètement de paysage. Au détour d’une crête, nous voilà dans un paysage digne des îles Lavezzi. Rochers sculptés et maquis ras dont les odeurs nous rappellent que l’été n’est plus très loin. On serpente au milieu de ce paysage magique jusqu’à la plage. On se laisse aller à une petite promenade au milieu des rochers, afin de laisser passer (loin devant) nos amis varois.

Au loin les îles Sanguinaires nous montrent un nouveau profil. Capu di Muru marque l’autre extrémité du golfe d’Ajaccio. Plus loin une sorte de « micro-plaine » semble transformée en sanctuaire. A quelques mètres d’une jolie plage, une petite chapelle « A Madunella » marque le point d’intérêt. Parsemés un peu partout autour, on s’amuse à compter les ex-voto. Certain sont même placés à des endroits improbables. Malheureusement l’endroit est envahi, et les petits bancs de bois dans la chapelle servent de sommiers aux randonneurs fatigués…

La prochaine étape de la promenade est un phare. Le sémaphore de Muru qui, placé sur les hauteurs, nous offre une jolie perspective sur les alentours. Et puis c’est le chemin du retour. Le long du rivage où des plages aux eaux turquoises donnent des envies de baignade. Le soleil, qui tape de plus en plus fort, en rajoute et nous fait regretter d’avoir laissé les serviettes et les maillots de bain dans la voiture…

C’est donc bien rouge sur les parties exposées de mon corps que je suis arrivé à la voiture. Tel l’écrevisse sortant du maquis…

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Le destrier bleu tout terrain

Le week-end, j’aime sortir, visiter, prendre le temps de découvrir cette merveilleuse île qui m’accueille et me surprend chaque jour. Je vais donc, un peu “à tâton”, aux endroits que l’on me recommande ou dont j’entends parler autour de moi. Et ce jour là, c’est Papa qui m’a soufflé la destination de ma sortie. Déjà, j’aurais dû me méfier, mais… que voulez-vous? On fait toujours confiance à son papa?
Me voilà donc en route pour passer une très bonne journée à la plage de Cala d’Orzu à Coti Chiavari, au sud d’Ajaccio. Plus exactement pour aller goûter l’excellent poisson grillé à la paillote Chez Francis, réputée pour… avoir été détruite en 1999 sous  les ordres du  préfet en poste à  l’époque dont les méthodes plus que douteuses sont restées tristement célèbres. Mais je vous laisse faire vos recherches sur le sujet.

C’est donc avec l’idée de ce merveilleux repas que je prends la route pour Coti Chiavari. Je me perds quelques fois malgré le fait qu’en Corse “il n’y ait qu’une seule route”, et ce n’est que tardivement dans la matinée qu’enfin, un panneau publicitaire annonce la fameuse paillote à quelques kilomètres. Ce que je ne lis pas dans l’excitation, c’est qu’il faut traverser une piste sur deux kilomètres et que j’ai pour seul moyen de passage… mon roadster smart… pardon… mon destrier bleu plutôt court sur pattes! Je ne vous raconte pas les sueurs froides lors de la descente. Dans un milieu hostile rempli de buttes, de trous, de nids de poules… bref une piste pour 4×4, le destrier ne s’en est pas trop mal sorti et surtout sans aucun bleu! J’entends encore la conductrice du 4×4 que je croise en descendant : “il va passer avec ça lui ??”, le sourire aux lèvres.

Mais la récompense est de taille. Une plage sublime au milieu des rochers, trois paillotes sortent du maquis et mordent un peu le sable pour nous offrir leurs spécialités : du poisson, du poisson et encore du poisson! Mais quel poisson! En arrivant, les pêcheurs ramenaient le chapon que l’on m’a servi 20 minutes plus tard grillé avec des frites et des tomates fraîches. Sans parler des énormes gambas que mon voisin déguste avec délectation. Après le repas, quelques pas à faire, et nous voilà les pieds dans un sable blanc très fin à quelques mètres d’une eau turquoise où les posidonies créent un splendide contraste sous-marin.
Seul regret, le monde, la plage est remplie. Beaucoup sont venus avec les bateaux qui mouillent plus loin dans la baie. Mais le tout reste très agréable. C’est une balade à faire mais n’oubliez pas de prendre votre 4×4!