L’automne roussi à Vizzavona

Alors que le mauvais temps semble s’être installé durablement sur la Corse cet automne, les quelques féroces mais brèves éclaircies de la résistance nous donnent un peu de répit.

De quoi profiter avec mes amis quadrupèdes de la fraîcheur et partir à la chasse, armés d’un couteau et de truffes aiguisées, aux champignons de saison.

Je ne sors effectivement plus assez en montagne. Je n’avais pas vu l’automne s’installer et repeindre de quelques touches jaunes et rousses les forêts insulaires.

Seuls, mais à trois, nous avons pu profiter du calme des sentiers de Vizzavona où le seul tumulte audible était celui de l’Agnone creusant indéfiniment son lit au cœur de la forêt.

Nous n’avons pas oublié notre mission première et la besace s’est alourdie à chaque nouvelle chanterelle croisée. Elles sont encore un peu timides mais la saison devrait être bonne en récolte !

Trois heures de répit après lesquelles, par je ne sais quelle manigance, la pluie a su reprendre sa place et nous offrir une douche mémorable annonçant l’heure du retour à la maison.

Bref, c’est l’automne en Corse

Un peu de pédagogie

Par un après-midi où la météo ne savait pas trop choisir entre pluie ou simples nuages j’ai décidé de partir à la découverte du sentier pédagogique qui relie les villages de Peri et Carbuccia par la montagne. Naturellement proposé par mon sublime guide Vert, c’est en toute confiance que sans aucune indication précise sur le lieu exact du départ de ce sentier je me suis mis en route. Finalement, après quelques doutes, j’ai pu reconnaître sur le bas côté le panneau de présentation du sentier qui était en photo sur mon livre.

Je ne suis pas seul, un couple est là et armé… d’un sac plastique… prêts à se mettre en chasse contre toutes les mycoses comestibles qui pourraient croiser leur chemin. Le début du parcours est un peu décevant, la pluie et les 4×4 ont tout balayé et le chemin ressemble plus à une piste carrossable qu’à un sentier pédagogique. Après quelques mètres j’aperçois le premier panneau d’informations sur la faune et la flore locale. Mais là… surprise, sur le panneau ne figure qu’un simple numéro “1”… j’en conclus que sans la brochure adéquate ces panneaux d’informations ne me serviront à rien… Vive la pédagogie.
Quelques minutes plus tard, j’arrive à un croisement gardé par un tracteur monté sur des chenilles qui semble nous faire comprendre que cette partie du chemin est en chantier. Effectivement, la suite de la promenade est beaucoup plus attrayante.

Un premier petit pont nous fait complètement changer de décor, sous les arbres c’est la folie des champignons. De toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes, il en pousse de partout. Les vestiges de l’ancien chemin muletier sont encore visibles. De petits murets montrent la route à suivre pour rejoindre Carbuccia. Il y a beaucoup de choses très instructives à voir. Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre même si je n’ai pas pu en profiter moi-même, au vu du nombre de panneaux d’informations présentant fièrement leurs petits numéros. En cherchant bien j’ai tout de même réussi à trouver une ancienne maison de berger en cours de restauration. Non loin se trouve un ancien four où les artisans fabriquaient jadis des tuiles avec l’argile provenant des environs.

Malheureusement, je n’ai pas eu le courage d’aller au bout de cette promenade. Après avoir marché des heures, enfin, une heure, la fatigue s’est faite sentir et j’ai décidé de faire demi-tour et de rentrer au chaud faire une sieste… oui je sais… on s’habitue vite aux coutumes locales. Pour finir je dirais que je ne sais pas tellement ce que j’ai préféré dans cette balade. L’odeur de la forêt en automne, la découverte des champignons, marcher sur les traces des anciens, le calme des coups de fusils des chasseurs ou le bruit incessant du concours de moto-cross en bas de la vallée…