Lieu(x) et légende(s)

Une petite promenade rapide et sympathique à réaliser, peut être en profitant plutôt de la fonte des neiges au printemps, la cascade du voile de la mariée. L’itinéraire est indiqué à partir du village de Bocognano. Le site est impressionnant et vaut le détour. Je vous en raconte l’histoire, c’est bientôt l’heure de s’endormir.

Le voile de la mariée
Les vieux habitants de Bocognano l’appellent simplement «A Piscia». En des temps très lointains, coulait en cet endroit, une source aux pouvoirs magiques dont nul ne souhaitait s’approcher car elle était située sur le domaine de l’ogre de Canapale. Un jour, une jeune princesse, se fit en tombant, une vilaine blessure que les médecins ne purent soigner. Seule la fontaine sacrée pouvait la guérir. Elle prit la décision de s’y rendre, accompagnée de son époux et emportant comme présent pour l’ogre, son voile de mariée. Au contact de l’eau miraculeuse, son mal disparut mais l’ogre furieux de cette intrusion sur ces terres déplaça d’énormes rochers et la source devint un torrent qui l’emporta.
Effrayée, dans sa fuite la jeune princesse en perdit son voile de mousseline.

Tous à la piscine

Le week-end. On attend toute la semaine ce moment de repos où la plupart des gens ne travaillent pas et prennent le temps de vivre et de profiter de leur passe-temps favori. Bon d’accord, ça c’est un week-end à la retraite, ou un idéal bien loin de la vérité! La plupart du temps, on va faire les courses, on nettoie, range, astique la maison, on vide le lave-vaisselle et on étend le linge qu’on n’a pas eu le temps de laver la semaine car on a passé toutes ses soirées dans le RER à cause de la grève des transports.
Vous allez rire, mais depuis que je suis ici, j’ai l’impression d’être en vacances chaque week-end… Non non, loin de moi l’idée de vouloir vous faire envie mais simplement une constatation! Oui bien sûr, comme tout le monde, je fais mon ménage et ma lessive, mais après, je file à plage ou en montagne pour prendre un bon bol d’air frais. C’est tellement dépaysant que lorsque arrive le lundi, j’ai l’impression d’avoir pris une semaine de vacances.
Ce week-end donc, je suis allé, comme j’aurais pu le faire à Paris, à la piscine. Mais celle-ci ne faisait pas partie d’une municipalité mais se trouvait plutôt au cœur de la forêt d’Aitone au nord du village d’Evisa. Cette forêt est réputée pour ses châtaigniers et ses pins laricci dont les troncs servaient à l’époque à fabriquer des mâts pour tous les navires de Méditerranée.
Au cœur de cette forêt s’écoule une rivière bien connue des touristes pour ses bassins très larges et son eau douce et claire, mais néanmoins très fraîche. J’ai donc suivi le sentier vers les “Piscines d’Aitone”, ou les “Cascades d’Aitone”. En réalité, je pense que le nom de cette promenade dépend de la saison à laquelle on l’emprunte. En plein été, ce sont donc les piscines que l’on va retrouver à la rivière. Évidemment, les plages sont bondées de monde, mais cela n’empêche pas de profiter du décor splendide que nous offre cette forêt magnifique. Après avoir croisé des vaches, des cochons, des chèvres, des brebis, des touristes, je tombe nez-à-nez avec une libellule fan de tunning! Non non je ne rigole pas! À l’instar des lascars avec leurs 106 16 soupapes éditions “j’aiÉvitéLaCasse”, cette libellule avait sa carrosserie entièrement repeinte d’un vert fluo aluminium qui rendrait jaloux n’importe quel “Jacky” de Paris.
Inutile de vanter de nouveau la beauté des paysages corses ou le bien-être de cette forêt, je vous laisse par conséquent avec les quelques images que j’ai pu vous rapporter.

Drôle d’oiseau

Repas aux gorges de SpiloncaAu détour d’une promenade en voiture avec mon très cher père, nous avons entendu parler d’une randonnée “à ne pas manquer” dans les environs de Porto. Plus exactement dans les environs d’Otta, Porto étant la marine d’Otta. C’est d’ailleurs très fréquent ici, les villages ont leur “hameau de bord de mer”, appelé marine, qui est bien souvent plus connu que le village lui-même. Un peu à l’aveuglette et pleins de bonne volonté, nous nous sommes dirigés vers Otta en quête de cette randonnée dont nous n’avions ni le nom ni une idée précise du point de départ…
Finalement, après une demi-heure de route de montagne, un petit panneau nous indique les gorges de Spilonca à quelques kilomètres du village. Ne sachant trop où nous allions, nous avons bifurqué vers ces gorges et avons décidé de les emprunter.
Armé de mes chaussures de marche à toute épreuve, de mon sac à dos (avec de l’eau dans mon thermos!) et de mon tout nouveau laguiole  “made in China” nous voilà en marche sur le pont génois, départ de la randonnée, papa en tête affichant fièrement son T-shirt “space-montain” et sa casquette “Mercedes-Benz”. Mais voilà qu’au bout du pont, un choix s’offre à nous… dur dur de réfléchir lorsqu’on est en vacances! Soit par la gauche, vers les gorges de Lonca, soit par la droite vers celle de Spilonca… Le panneau sur la route indiquait Spilonca? Alors go pour Spilonca!

Au fur et à mesure de notre ascension, je me suis rendu compte que nous devions être les seuls pumataghji ( “mangeurs de tomates” ou plus simplement “touristes”) à ne pas connaître cette randonnée, mais certainement pas les seuls à venir la faire ce jour-ci… Mais essayons de profiter du paysage, des odeurs et des sons qui nous entourent. Cet ancien sentier muletier, qui suit la rivière, lie le village d’Otta à celui d’Évisa et s’effectue en une petite heure et demie. À noter qu’il ne faut aujourd’hui pas beaucoup plus de temps pour relier ces deux villages par la route! Mis à part le bruit de l’eau en contrebas et les quelques panneaux de présentation des animaux à croiser mais que l’on ne croisera pas avec autant de monde, il est difficile d’apercevoir la montagne ou la rivière et il n’y a pas de point de vue remarquable. Le départ est donc décevant même si, de n’importe quel endroit, la montagne Corse reste splendide.

Puis finalement, nous arrivons à un magnifique pont génois pris d’assaut par une horde de finlandais qui testent toutes les manières possible de créer la plus originale des photos sans pour autant qu’on y voie trop le pont mais plutôt le gagnant du concours de coups de soleil qu’ils se sont lancés. Nous arrivons tout de même à nous trouver un coin au calme au bord de l’eau pour entamer notre sublime casse-croûte dont le bon souvenir se rappelle à nous depuis maintenant plusieurs dizaines de minutes : du pain frais, quelques tomates du jardin, un peu de fromage frais, de la saucisse et de la coppa – le bon repas du randonneur parisien!
Nous pensions être les seuls à apprécier notre mets, mais un invité surprise s’est présenté à la table (au rocher). Comme à chacune des randonnées que j’ai pu faire, une rencontre inattendue s’est produite : un geai s’est posé à quelques mètres de nous et nous faisait savoir par ses cris qu’un peu de charcuterie serait la bienvenue. Nous avons donc partagé notre repas avec cet oiseau qui est resté une bonne demi-heure à nos côtés, sage sur son arbre, redescendant chercher sa pitance d’un battement d’aile chaque fois que la faim le torturait.

C’est le sourire au visage que nous sommes rentrés, finalement heureux de cette petite randonnée pédestre où au final, comme tout le monde, nous avons profité de la rivière, des ruines génoises et des animaux pas si sauvages que ça.

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Attention à la marche …

Un soir en feuilletant mon guide vert, j’étais à la recherche de la balade à ne pas manquer ou du bon plan visite pour la journée du lendemain, mais surtout le bon plan qui allie rapidité et beauté ! Je ne voulais surtout pas manquer le déjeuner chez mes amis (qui, tout de même, m’hébergent) et je ne voulais pas non plus me refuser une grasse matinée…
Peu de temps après je découvre une promenade en montagne d’une heure et demie au départ de Vizzavona. C’est un col, mais à seulement quelques minutes de la plage, la promenade est choisie, me voilà au lit…

Au matin j’enfourche mon superbe destrier bleu (et oui encore lui !) et chevauche jusqu’au point de rendez-vous ! Je suis équipé comme un vrais petit montagnard (parisien…), appareil photo, guide vert Michelin (très important), chaussures de marche décathlon, téléphone portable et… ah… bah non… pas d’eau… j’ai oublié l’eau… Ne redoutant pas une petite escapade sans un peu d’or bleu, je décide de m’enfoncer dans la forêt par le sentier indiqué : « Cascade des Anglais ».

Mes yeux n’en pouvaient plus de s’émerveiller devant un aussi beau spectacle : le soleil parsemant ses rayons à travers la cime des pins laricciu (pins Corses), en contrebas une rivière s’écoule et partage la fraîcheur de son chant avec celui des oiseaux. Quelques rencontres insolites : un scarabée qui n’en avait pas l’air, un aigle à l’affut ou encore une troupe de touristes danois…
Le temps passait, les paysages se multipliaient et m’étonnaient de plus en plus à chaque pas. C’est quand la soif se fit sentir que je me rendis compte que cela faisait plus de deux heures que j’avais entamé la promenade. Stupéfait par ma lenteur, je décide d’accélérer le pas : Il ne faut pas rater le déjeuner !
Comme tout bon montagnard, je suis le balisage, ici deux traits blancs et rouges qui se répètent d’arbre en arbre, d’arbre en pierre puis de pierre en pierre. Le temps continue de passer, la soif est de plus en plus forte, je me rends compte que je suis seul depuis un bon moment et la neige sous mes chaussures commence à me refroidir les semelles. Trois heures de promenade et je n’en vois toujours pas la fin… je vais rater le déjeuner… je décide d’appeler mes amis pour les prévenir que tout ne se passe pas comme prévu. Evidemment, au pied d’un col, ça ne capte pas…
Dans l’urgence, je me désaltère et me délecte de l’eau de source venant directement du col juste en face de moi. L’eau très fraiche me redonne des forces ! En râlant un peu, me voilà paré pour le demi-tour… obligatoire…

Sur la descente, par ailleurs beaucoup plus rapide que la montée, je croise (enfin) quelques humains qui contrairement à moi n’ont pas l’air perdu ! Ils m’apprennent alors qu’effectivement j’ai dépassé la fin de ma promenade il y a de ça pratiquement une heure… Qu’en réalité, ce que j’avais pris pour une boucle sur ma carte n’était qu’un aller-retour. C’est à partir de ce moment-là…que la confiance en mon pourtant très fidèle ami… le célèbre Guide Michelin, bascula légèrement avant de vite atteindre le néant…

Le retour fut simple et rapide, l’envie d’un steack/frittes/bière était tellement forte que j’en avais déjà l’odeur et la saveur dans les papilles. Le restaurant du village fera l’affaire pour se reposer et se ressourcer : enfin saint et sauf.

Cette petite promenade aurait pu être moins amusante et m’a permis de comprendre qu’il ne fallait en aucun cas sous estimer la montagne. Moralité… la prochaine fois je remplis le thermos !!

Voici quelques images sélectionnées parmi toutes celles que j’ai pu faire…