Sur le toit de la Corse

Et voilà, mauvaise nouvelle… je ne pourrais plus monter plus haut en Corse… nous avons foulé le monte Cintu, le plus haut sommet de Corse qui culmine à 2706 mètres.

Alors si ce n’est pas le plus beau, aussi bien pour son ascension que pour la vue qu’il nous offre, il a tout de même ce mérite ci, celui d’être le point culminant de l’île. Et ainsi d’offrir une certaine fierté à tous ceux qui s’y aventurent!

Imaginez en soirée l’impact qu’aurait un lâché de «j’ai fais le cintu, moi» sur toutes les demoiselles environnantes… bon ok… à peut près aucun, mais pour un randonneur, monter au sommet, c’est juste le pied!

Si l’ascension est, comme je le disais plus haut, loin d’être folichonne, elle reste tout de même en mémoire. C’est raide, c’est lunaire et c’est dur!

Nous avons choisi de nous attaquer au «saint des saints des sommets» depuis Lozzi dans le Niolu. (Il existe un autre passage par la vallée de l’Asco). Notre petit groupe a donc passé une nuit bien arrosée, histoire de se remplir de globules rosés, au camping le “Monte Cintu”, dit le bien nommé.

Bon, c’est vrai, on a un peu triché… À l’aube le 4×4 nous a permis de rejoindre le refuge de Petra Pinzuta (en ruine) en 45 minutes au lieu de l’heure et demie de marche annoncée. C’est toujours ça de gagné.

(Edit 2017 : la piste est devenue agricole et nécessite une autorisation pour l’utiliser. Vous pouvez vous rapprocher de la mairie ou de l’AFP de Lozzi.)

Timide mais tout de même impatient, notre groupe s’est lancé sur le sentier (d’abord dans la mauvaise direction…), prêt à en découdre avec les dénivelés et les kilomètres. En une vingtaine de minutes nous voilà au refuge de l’Ercu, où à cette heure, les pensionnaires de la nuit ouvrent tout juste l’œil.

C’est là que commencent les ennuis. C’est parti pour l’ascension et c’est le cas de le dire! En une heure nous grimpons 600 mètres sur les 1300 annoncés, au milieu d’un pierrier glissant où la végétation est simplement inexistante.

Rapidement le paysage devient lunaire. Chaque virage nous amène un nouveau mur à gravir. Et je pèse mes mots. Il faut très souvent se servir de ses deux mains pour grimper et très souvent s’arrêter pour jeter un coup d’oeil en arrière afin de se remémorer à quoi ressemble un brin d’herbe. Ou plutôt pour admirer le lac de Calacuccia, que le soleil dévoile au fil de son lever. Les sommets alentours apparaissent également petit à petit.

En quelques heures nous arrivons au sommet. Fatigués mais surtout pressés d’ouvrir le rosé avant qu’il ne soit trop chaud. Sur notre gauche la Paglia Orba s’élève et nous ne sommes pas encore descendus que nous planifions déjà son ascension prochaine.

Au pied de la croix qui marque le sommet, on aperçoit la Revellata et Calvi. Plus près, on voit les restes du lac d’Argentu et la vallée de l’Asco ainsi que l’ancienne station de ski. La vue est belle mais moins panoramique que sur le monte Rotondu et… Ah mais, c’est déjà l’heure du pique nique! À TABLE!!!

Pour le retour, nous choisissons de suivre le sentier qui rejoint le lac du Cintu afin de faire une boucle, c’est plus sympa. Si vous aimez le surf, alors vous serez servis! Pour descendre il suffit de sauter de tas de pierres en tas de pierres en vous laissant glisser. Attention, celui qui tombe a perdu! Bref, randonneur débutant s’abstenir!

Le lac du Cintu, d’un bleu étrangement beau et à l’ombre d’une énorme falaise, semble perdu au milieu d’un cratère de pierres de toutes tailles. La surface est calme et on ne la brouillera que pour en goûter la fraîcheur du bout des doigts afin de ne pas trop en fragiliser d’avantage l’écosystème.

La deuxième partie de la descente se fait plus facilement, en suivant les cairns on rejoint rapidement un sentier visible qui mène droit au refuge de l’Ercu.

Très belle surprise en chemin, trois mouflons sont sortis du maquis pour nous faire admirer leurs cornes et leurs prouesses à l’escalade… un souvenir qui nous restera!

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Au sommet du Cap Corse

Moi, j’aime la montagne! Et j’aime encore plus les panoramas qu’elle nous offre. Un peu de clémence météorologique nous a été offerte en ce début décembre, l’occasion pour moi de m’attaquer à de nouveaux sommets. Cette fois-ci j’ai voulu me rendre au point culminant du Cap Corse. Beaucoup penseront au Monte Stellu (qui pointe à 1307 mètres), mais en réalité, il est dépassé par la cime voisine, Cima à e Fullicie, qui culmine à 1322 mètres.

Plusieurs chemins sont possibles pour s’y rendre depuis Canari ou Sisco. Pour m’a part j’ai choisi la seconde option et j’ai également un peu triché… En temps normal, l’ascension est assez longue et le sentier coupe à plusieurs reprises une piste forestière qui relie Sisco à Canari. J’ai donc mis à l’épreuve ma «splendide» Panda 4×4 pour raccourcir la promenade de deux bonnes heures… Je suis donc parti du col de San Ghjuvanni à 970 mètres d’altitude. La piste prend son départ tout près de la Chapelle San Michèle de Sisco.

Au sommet se trouve une magnifique chapelle en pierre à laquelle le col emprunte le nom. L’ascension est alors assez simple même s’il faut éviter les plaques de verglas (qui auront toutes fondues à mon retour). Au milieu d’un maquis ras, le chemin se faufile entre les rochers et les buissons gelés. Rapidement on arrive à une curiosité naturelle: un gros rocher caractéristique qui vient casser les lignes harmonieuses de la crête. Il s’agit du rocher de Pruberzulu ou de Cipola.

Rapidement on se retrouve sur le sommet. De là la vue est imprenable à 360°. Tout d’abord au Sud, le Monte Stellu apparaît, cachant la base des antennes du Pignu. Sur sa droite on aperçoit le massif du Cintu, le désert des Agriates et la Balagne se terminant par les Îles-Rousses. Ensuite à l’Est, les îles toscanes sont incroyablement apparentes. Le temps est particulièrement clair, même les côtes italiennes se laissent apercevoir. Mais c’est au Nord-Ouest que les choses sont le plus étonnantes. Les alpes se dressent au loin et il me faudra un peu de temps pour comprendre ce que j’aperçois.

Promenade splendide, à faire donc, par temps clair et ensoleillé (après un gros coup de vent ou une grosse pluie) pour en voir le plus possible.

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Saleccia en novembre

Le mois dernier j’ai profité d’une belle journée pour me rendre à la plage de Saleccia, fleuron des Agriates (Haute-Corse). Réputée dans le coin, elle est quasi inaccessible l’été. Non pas à cause de l’heure qu’il faut pour traverser la piste qui y mène, mais à cause du nombre insensé de visiteurs qui s’y rendent avec des véhicules pas forcement appropriés…

Par chance pour moi, la plage est vide. Je croise juste quelques chasseurs sur la piste avant d’arriver à ce qui doit-être un parking. Petite promenade sous la pinède avant d’aller pique-niquer sur les rochers qui bordent la plage. Celle-ci est déserte. En face le Cap Corse s’étend sous des nuages gorgés d’eau alors qu’ici le soleil nous fait retirer une couche de vêtement.

Il est possible de se rendre sur cette plage après plusieurs heures de marche dans le maquis depuis Saint-Florent. Derrière le sable  se trouve une sorte de camping/chambre d’hôtes, mais j’ignore s’il est toujours en service…
C’est un écosystème fragile qui allie l’embouchure d’une rivière, une dune protégée bordée de pins d’Alep, une partie du chemin des douaniers. La plage a même servi pour certains plans du tournage du film “Le jour le plus long”. Je cherche encore la ressemblance avec les plages normandes…

Sur le sable se dresse le tronc d’un arbre mort. En m’en approchant je remarque qu’il est habité par de minuscule araignées translucides. En voulant les photographier, voilà tout à coup qu’elles s’envolent. Je me pose encore la question. Imaginez, un tronc au milieu de la plage. Rien d’autre au dessus de ma tête que des nuages à plusieurs mètres à la ronde. Et malgré ça, l’araignée trouve le moyen de tisser une toile vers le ciel et de s’envoler…

Sur ce, je vous laisse regarder les photos. Juste un petit clin d’oeil à Véronique qui a pu se rendre sur cette plage cet été. Alors, est-ce que c’est plus joli en automne?

Et juste pour vous donner un peu de chaleur…

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Et si on cassait la Panda?

Beau soleil, chaleur insoutenable de l’été. Toutes les conditions étaient réunies pour aller lézarder sur la plage. Mais pour ne pas faire trop simple et surtout pour voir du pays, direction la pointe de la Revellata. Située juste après Calvi sur la côte ouest, cette presqu’île possède à sa pointe un phare bâti en 1838 lors de la réalisation de l’illumination des côtes de la Corse. On y trouvé également La Stareso, une station de Recherches sous-marines et océanographiques. Le site a été choisi pour la qualité exceptionnelle de son eau et pour sa situation géographique particulièrement préservée.

En route pour Calvi donc, les serviettes bien pliées et les maillots de bains en pré-chauffe. Attention! Arrivé la bas, un coup d’oeil sur la piste en contrebas vous conseillera de vous munir d’une Panda. Une première plage, assez grande et assez bondée, est accessible pour tout type de véhicule. Nous décidons d’aller plus loin en direction de la station et de s’engager sur une piste particulièrement accidentée. Quelques sueurs froides plus loin, nous voilà en face d’une plage isolée et déserte, arborant son eau turquoise et ses galets blancs pour nous appâter. La journée se passe tranquillement entre siestes et baignades. Quelques tours de masque et tubas pour admirer les poissons calvais. Au loin nous apercevons Calvi et sa citadelle.

Plus tard dans la journée, un troupeau familial venu pique-niquer prit possession d’une partie de la plage. Il est possible de faire le tour de la presqu’île à pieds par les pistes et sentiers.

C’est l’heure du départ. On repart par la même piste, sauf qu’en montée, la Panda est bloquée dans les rochers. Après un peu de peur et un embrayage bien lissé, elle passe avec quelques coups de cailloux dans la carlingue. La prochaine fois on le saura : ne pas s’aventurer dans les pistes trop accidentées. Comme dit papa : “il faut savoir respecter l’âge de son auto”.

La faune sur les hauteurs d’Ajaccio

Drôle de zoo. Beaucoup de personnes m’en avaient parlé, mais je ne voulais pas tomber dans le cliché en me rendant à une des promenades favorites des ajacciens : le sentier des crêtes. Seulement, à force de rabâchage et de feuilletage de l’éternel Guide Vert, je n’ai pas résisté à découvrir cette balade. Certains le parcourent en courant ou à vélo. D’autres préfèrent la marche tranquille ou comme moi, la visite touristique qui consiste à attendre le moment le plus chaud de la journée (et pourquoi pas de l’année) pour marcher quatre à cinq heures sous un soleil de plomb au milieu d’un maquis ras comme mon genou… oui j’ai encore du chemin à faire pour comprendre les trucs et astuces du randonneur intelligent.

Décidé, de bon matin, je regarde la carte du sentier. Houlala, ça s’annonce mal. Il est composé de multiples variantes et de deux pistes principales : Le sentier des crêtes et le sentier de la corniche. Les deux se rejoignent aux deux extrémités. D’un côté à Ajaccio et de l’autre à la station solaire de la Parata. Je n’ai pas envie d’y aller deux fois, je décide donc de tout faire d’un seul coup (Nan mais ho!). Le sac chargé d’eau, je fais vrombir la panda vers la “Piste du Salario” où débute le sentier des crêtes. Il passe en fait, comme son nom l’indique, de crête en crête depuis Ajaccio jusqu’à la pointe de la Parata.

Là haut je ne croise personne. Par contre je rencontre énormément de roches plus étonnantes les unes que les autres. De part et d’autre du chemin, la montagne est sculptée de telle manière qu’on pourrait se croire au beau milieu d’un zoo regroupant la faune de la terre entière. Je croise ainsi un ours, un lion, un phoque, un dauphin mais également un dragon qui sort son long cou du maquis en contrebas. On se demande vraiment comment des rochers si haut perchés, peuvent être ainsi sculptés? Même si évidemment l’imagination y fait beaucoup.

Plus loin, après un pique-nique bien mérité, j’arrive au Monte Rossu (une petite pensée pour mon matou) où des aigles se battent le territoire avec des goélands. La vue sur les Îles Sanguinaires est une nouvelle fois splendide. De l’autre côté j’aperçois le Golfe de Lava et la route vers Sagone.

Redescente vers la station solaire. La première partie est finie après deux heures trente de marche. J’accélère un peu le pas en direction de la corniche : retour à la voiture. Si la vue sur les crêtes était splendide, celle sur la corniche est très étonnante. Imaginez un peu. Un sentier qui serpente en corniche sur les flancs de montagne au milieu du maquis. Des arbousiers plus ou moins hauts forment la seule végétation “haute” du parcours. En hauteur, les rochers “sculptés” dominent comme des gardiens immortels. En face tout est sauvage, seul le sentier se distingue au milieu de la verdure. Et en bas, le contraste est fort. À tout juste 50 à 100 mètres de moi, les plus hautes bâtisses d’Ajaccio se dressent face à une mer qui hésite encore entre le turquoise le bleu marine.

Le retour est plus rude que prévu. Je fais une pause aux bergeries de la “tête de mort” appelées ainsi à cause d’un énorme rocher qui sous certains angles fait penser à un crâne humain de taille démesurée.

C’est finalement après quatre heure trente d’intense piétinement que j’arrive enfin à la voiture. À sec, aussi bien dans les bouteilles que dans la gorge et sous un soleil de plus en plus écrasant. Mais la balade fut splendide et étonnante et m’a permis de tenir mes engagements : ce soir j’arborerais avec fierté mon bronzage agricole et mon parfum de biafine concentré.