Ponte-Novu est une commune de Haute-Corse, étape incontournable entre Bastia et Ajaccio. Sur la commune se trouve un pont génois reliant les deux rives du Golu à Ponte Novu. Ce pont est, pour beaucoup de corses, un symbole historique. Celui de la défaite de la république de Corse face aux soldats français et la fin de l’indépendance mais c’est surtout le symbole d’une résistance héroïque des troupes de Pasquale Paoli.
Si le pont a été le théâtre d’une terrible guerre en 1768, ce n’est qu’à la seconde guerre mondiale qu’il fut en partie détruit. Il est aujourd’hui coupé en deux à mi-parcours.
Voici les explications historiques que l’on trouve sur place :
« La Bataille de Ponte Novu
Au XVIIIème siècle, la Corse est devenue un enjeu stratégique pour les grandes puissances qui se disputent la suprématie en Méditerranée. Sa possession est surtout considérée par le royaume de France comme vitale. Après trente années de négociations et de tractations, c’est finalement avec Gènes que le roi Louis XV signe, le 15 mai 1768, un traité par lequel la Sérénissime République lui cède l’exercice de la souveraineté sur l’île, alors que celle-ci s’est libérée du joug génois et a été organisée par Pasquale de Paoli en une Nation démocratique.
Les Corses, qui avaient espéré pouvoir conclure avec la France un accord sauvegardant leur liberté et l’indépendance de leur gouvernement, décident alors de se dresser contre les soldats du Roi. Ils leur opposent une farouche résistance dans le Cap Corse, le Nebbio, la Casinca, et parviennent même à les mettre en difficulté en remportant quelques victoires, notamment à Borgo en octobre 1768. Avec l’arrivée de renforts en hommes et en artillerie, et sous le nouveau commandement du comte de Vaux, l’armée royale reprend le dessus au début de 1769. L’offensive générale est déclenchée le 5 mai. Paoli doit abandonner son quartier général de Murato et se replie avec ses troupes en direction de Corte.
Le 8 mai, une bataille décisive a lieu ici même, à Ponte-Novu. Mal équipé, moins nombreux, et victimes des erreurs de certains de leurs chefs, les soldats corses, i Nazuinali, combattent avec un courage qui sera glorifié par Voltaire, mais sont décimés. En quelques semaines, les troupes de Louis XV soumettent toute l’île. Abandonné par la plupart de ses lieutenants, Paoli se résout à quitter la Corse. Le 13 juin, il s’embarque à Porto-Vecchio, puis rejoint l’Angleterre. Il ne reviendra en France qu’en 1790. L’homme des lumières y recevra un accueil triomphal.
Ponte-Novu
L’existence d’un pont, avant la bataille de 1769, est attesté par plusieurs documents d’archives de la fin du XVIIIème siècle. Sa configuration actuelle est due aux travaux entrepris entre 1778 et 1780 sur ordre de l’Intendant du Roi de France, Claure François de Bouchporn. L’élargissement de l’ouvrage antérieur, conservé, a été obtenu en excentrant les parapets hors de l’emprise du tablier supportant la chaussée, selon la même technique adoptée pour les ponts d’Altiani, Ponte Leccia et Francardo. »